Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la RDC et le monde entier grâce à l'Internet. Depuis notre rencontre de la semaine dernière, la situation générale en République démocratique du Congo est restée calme ; à l'exception de quelques éléments isolés, aucun événement majeur n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité de la RDC.

Célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Comme vous devez certainement le savoir, demain jeudi 03 mai, sera commémorée, comme tous les ans depuis sa proclamation en 1993 par l'Assemblée générale des Nations unies, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Dans son message à l'occasion de cette journée, le Secrétaire général des Nations unies réaffirme l'attachement de l'Onu au droit à la liberté d'opinion et d'expression, consacré par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Secrétaire général souligne que, face aux menaces de restreindre, de rejeter ou d'empêcher la circulation des informations et des idées, l'Organisation des Nations Unies a pour mission de défendre la liberté de la presse et les femmes et les hommes qui lui donnent une expression concrète par leur talent et leur dévouement. Le Secrétaire général indique également que les attaques contre la liberté de la presse sont des attaques contre le droit international, contre l'humanité, contre la liberté en général – contre tout ce que l'Organisation des Nations Unies représente. Une presse libre, indépendante et à l'abri du danger est l'un des fondements mêmes de la démocratie et de la paix. Bonne célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse à tous et à toutes.

Le Représentant Spécial, M. Swing m'a chargé de vous présenter ses meilleurs vœux à cette occasion ainsi que ses félicitations pour le travail que vous accomplissez dans des conditions souvent difficiles. Pour le Représentant Spécial et je cite : « La presse a permis aux congolais de connaître leurs droits et devoirs ainsi que le rôle que leur vote pouvait joué dans l'accès à une démocratie. Tout pays a par ailleurs besoin d'une presse, véritable outil de développement et transmetteur extérieur de ce qui fait la vie d'un pays. Une presse dont la liberté serait de manière arbitraire muselée serait l'expression d'un pays malade. En effet, la bonne santé d'un pays se voie aussi au travers de la qualité et de liberté de sa presse. Au niveau de la MONUC, nous avons instauré depuis deux ans, le prix Jérôme N'Gongo, ex-journaliste à Radio Okapi pour mettre en valeur les qualités des journalistes congolais. Un prix c'est la validation de compétence mais c'est aussi la récompense de l'excellence... J'invite tous ceux qui ont l'amour de ce métier en eux et qui font partie de ces journalistes pour qui nous avons du respect et de l'estime à participer à ce concours », fin de citation. Permettez-moi de m'associer à ces manifestations de soutien à la presse et de vous remercier pour la qualité de nos relations. Le message du Secrétaire général des Nations unies, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse vous sera distribué tout à l'heure.

Comme à l'accoutumée, le commandant Gabriel de Brosses, va passer en revue pour nous les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.
La situation sécuritaire en RDC a été relativement calme malgré quelques incidents isolés. La semaine passée a été marquée par les opérations au Nord et au Sud Kivu.

A Mbandaka :
Le 26 avril, l'équipe de vérification combinée FARDC/MONUC a contrôlé le désarmement des personnels de la base navale de Mbandaka, 322 certificats de désarmement ont été délivrés à cette occasion.

En Equateur :
Une délégation de la Structure militaire d'intégration (SMI) a quitté Gemena après avoir enregistré, en vue de leur intégration dans les FARDC, 130 ex-soldats du Détachement de protection présidentiel (DPP) et de 48 soldats de l'ancienne 37ème Brigade.

En Ituri :
Peter Karim ex leader du Front nationaliste et intégrationniste (FNI) a annoncé le ralliement de 500 miliciens supplémentaires à compter du 5 mai. Pour les accueillir au camp de Kwandroma, 258 ex combattants ont été escortés par les unités de la MONUC vers les Rwampara avant de rejoindre un cycle de brassage à Kisangani.

Les pourparlers entre Cobra Matata et les FARDC se poursuivent, une délégation des Forces de résistance patriotique en Ituri (FRPI) s'est rendue à Marabo le 28 avril. La MONUC suit avec attention la poursuite de ces négociations et espère qu'elles aboutissent à terme au brassage pour les hommes de Cobra Matata.

Nord Kivu :
Le 25 avril, les opérations entamées par les FARDC au Nord Kivu ont eu pour effet de faire fuir les hommes du Front Démocratique de libération du Rwanda (FDLR) dans la direction de Kikuku où ils auraient perdu 25 hommes. Dans le territoire du Rutshuru, les FDLR auraient perdu 17 hommes et 7 armes selon la Brigade Alpha des FARDC. Dans la région de Nyamilima, la Brigade Delta des FARDC a mené des opérations à Nyamitwitwi, Rive, Busesa et Kabuhendo au cours desquelles quelques FDLR/Cadres auraient été tués, au prix de la mort de 4 soldats des FARDC. Les quatre camps des FDLR dans ces villages ont été détruits par les FARDC. Depuis le 27 avril on observe, dans la région de Nyamilima une baisse de l'intensité des opérations militaires.

Le bilan vérifié au 1er mai des populations déplacées s'élève à 890 personnes. Ces déplacements ont été signalés et en voie de vérification sur l'axe Kanyabayonga - Kirumba, à l'ouest du territoire de Rutshuru. La MONUC insiste sur le fait que les chiffres qui peuvent être diffusés doivent impérativement être vérifiés.

La MONUC a donc adapté son dispositif pour continuer à contrôler le déroulement des opérations des FARDC en retirant sa base mobile opérationnelle (MOB) de Nyamilima pour l'implanter le 28 avril à Rwindi. Une autre MOB a été mise en place à Kamangao à 80 km au Nord est de Beni.

Sud Kivu :
Les opérations de ratissage des FARDC et de la MONUC à l'Est de la forêt de Nindja sont terminées. Les camps qui étaient occupés par les FDLR/Rasta sont donc sous contrôle des FARDC. Dans la forêt de Mugaba, 2 FDLR/Rasta on été tués et leurs armes récupérées.

A Luberizi, une équipe d'observateurs militaires de la MONUC (MILOB) a constaté que 36 soldats du bataillon 1181 ont rejoint le camp de brassage le 24 avril.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Affaires civiles
Au chapitre humanitaire et du fait des opérations des forces armées de la République démocratique du Congo contre les Forces démocratiques et de libération du Rwanda (FDLR), au Nord Kivu, la Section des Affaires civiles a développé une stratégie de protection des populations civiles en cinq axes, consistant en la poursuite des missions d'identification des zones de déplacement et des besoins des populations concernées ; en la mobilisation des moyens militaires de la MONUC pour la protection et l'accès des organisations humanitaires ; en la planification conjointe du déploiement de bases opérationnelles mobiles ; en l'échange constant d'information entre la MONUC et la communauté humanitaire ; et enfin en un plaidoyer auprès des autorités militaires pour le respect du droit humanitaire international et de la distinction entre combattants et non-combattants.

Par ailleurs, la Section des Affaires Civiles a mené des missions au sud Kivu, les 26 et 27 avril derniers dans le territoire de Shabunda pour évaluer les conditions de sécurité dans les territoires de Walungu et de Kabare, suite aux opérations militaires en cours et rassembler des informations sur les mouvements des FDLR/Rasta. Aucun déplacement massif n'a pour l'instant été confirmé dans le territoire, malgré une inaccessibilité et une volatilité accrues, en raison de l'absence de déploiement des FARDC et du passage signalé d'éléments des FDLR, en retraite vers l'Ouest.

A Kananga, la Section des Affaires Civiles a organisé les 26 et 27 avril derniers un séminaire sur le rôle de la société civile dans le renforcement des institutions provinciales. Les quelque 70 participants ont échangé sur les interactions entre associations de la société civile et autorités locales en matière de réduction de la pauvreté, mise en œuvre de la décentralisation et renforcement des capacités des institutions. Demain jeudi 3 mai, la section organise un autre séminaire à Kisangani, avec les seules autorités locales cette fois, dont l'objectif principal sera la diffusion et la vulgarisation du Plan provincial de stratégie de réduction de la pauvreté.

OCHA
Revenons sur les opérations des FARDC contre les FDLR pour signaler que jusqu'à présent, on n'a pas constaté de mouvements importants de la population dans le ''petit nord'' du Nord Kivu. Néanmoins, au cours des derniers six mois, on a constaté trois phases distinctes de déplacement.

En novembre et décembre 2006, pendant le conflit entre troupes dissidentes et les forces gouvernementales, il est estimé que 129 980 personnes ont été déplacées. L'annonce du processus du mixage a créé une stabilité temporaire et environ 80 000 personnes sont rentrées chez elles.

L'amorce du processus du mixage en janvier 2007 a engendré plusieurs vagues de déplacements pour les raisons suivantes : le mouvement des FDLR qui ont profité des lacunes sécuritaires pendant les concentrations aux points de mixage, les déplacements préventifs de la population par crainte de conflit, les accrochages entre les FARDC et les FDLR ou Mayi Mayi, ainsi que les exactions de la Brigade Bravo contre la population dans l'est du territoire du Rutshuru. Pendant cette période du 19 janvier au 26 avril, on a constaté le déplacement de plus ou moins 113 120 personnes dans le ''petit nord''. Parmi elles, 91 210 ont été enregistrées et assistées en biens non alimentaires par le mécanisme de réponse rapide de OCHA et UNICEF, en partenariat avec Solidarités. Le PAM, en travaillant avec Caritas, a aussi fourni des vivres pour ces déplacés.

Depuis le début des opérations des brigades mixées contre les FDLR le 24 avril, on n'a pas observé des grandes vagues de déplacement. Dans l'est du territoire de Rutshuru, selon le centre de santé de Kisharo, la population du village de Makoka est partie pour Kisharo, Kinyandoni et Nyabanira – aucun chiffre n'est disponible, mais il faut signaler que la majorité de la population de Makoka était déjà partie. En ce qui concerne l'ouest du territoire de Rutshuru, plusieurs personnes on quitté l'axe Mirangi-Kibirizi (villages Mirangi, Murangara, Kishishe, Kaomiro, Kirama) en direction Kibirizi. Selon l'ONG locale APETAMACO, 400 familles ont été enregistrées le 28 avril.
DDRRR
Restons toujours au Nord Kivu, pour souligner qu'au 30 avril 2007, la section désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réintégration de la MONUC Goma a rapatrié 40 ex combattants rwandais et leurs dépendants depuis le 24 avril dernier: 7 FDLR et 13 de leurs dépendants ; 3 ex-combattants rwandais associés aux Groupes Mai Mai en RDC et 10 de leurs dépendants ; 7 autres ex-combattants rwandais ayant déserté les Brigades mixées FARDC, associés aux troupes anciennement fidèles à Laurent Nkunda, y compris un mineur.

Protection de l'Enfant
Pour terminer, sachez que la Section de la Protection de l'Enfant de la MONUC a, quant à elle, récupéré, le 26 avril 2007, 13 enfants qui s'étaient rendus aux Casques bleus de la MONUC à Kitchanga la veille et qui ont déclaré avoir quitté les rangs de la Brigade Alpha à la demande de son Commandant, le Colonel Mosala, suite à l'ordre que ce dernier a donné à toutes ses unités d'immédiatement relaxer tous les mineurs demeurant aux seins des troupes de la Brigade Alpha et de les transférer à la MONUC en vue de leur démobilisation et réintégration dans la vie civile.

La MONUC prend note avec satisfaction de la bonne volonté dont le Colonel Mosala, Commandant de la Brigade Alpha, a fait preuve, en rappelant à l'ordre toutes ses unités à la veille des opérations militaires FARDC dans le Rutshuru, afin que les commandants de ses unités relaxent immédiatement les mineurs dans leurs rangs et les remettent entre les mains de la MONUC en vue de leur démobilisation et réintégration dans la vie civile. La MONUC lance une fois de plus un appel pressant à tous les commandants FARDC pour qu'ils relâchent immédiatement tous les mineurs demeurant au sein de leurs troupes.