Verbatim point de presse -25 avril 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse -25 avril 2007

Le point de presse de ce mercredi 25 avril 2007 a été animé par Kemal Saïki , Directeur, du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Medias et le Commandant Gabriel de Brosses, [Porte-parole militaire].

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire d'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la RDC et le monde entier grâce à l'Internet.

Depuis notre rencontre de la semaine dernière, la situation générale en République démocratique du Congo est restée calme ; à l'exception de quelques événements isolés, rien de majeur n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité de la RDC.

Visite de la Vice-secretaire générale des Nations unies, Madame Asha-Rose Migiro.

Comme vous le savez, depuis le dimanche 22 avril, Madame Asha-Rose Migiro, Vice-secretaire générale des Nations unies était en visite en République démocratique du Congo, qu'elle a quitté aujourd'hui pour Brazzaville, où elle participera à une importante réunion des cadres du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) basés en Afrique. Durant son séjour, Madame Asha-Rose Migiro s'est entretenue avec le Président de la république, Joseph Kabila ; le Premier ministre, Antoine Gizenga ; le Président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe ; le Ministre des affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi ; ainsi qu'avec les représentants de tous les groupes parlementaires et d'autres autorités congolaises. La Vice-secrétaire générale des Nations unies a abordé, avec ses différents interlocuteurs, des questions d'ordre politique, social, économique et sécuritaire et réaffirmé la détermination et la volonté de l'Organisation des Nations unies et de la communauté internationale à demeurer aux cotés du peuple congolais, de son gouvernement et de ses dirigeants à un moment crucial de son histoire. La visite de Madame Asha-Rose Migiro en RDC, trois mois seulement après celle effectuée par le Secrétaire général des Nations unies, est une nouvelle preuve tangible de la grande importance que l'ONU accorde au continent africain en général et à la République démocratique du Congo en particulier. Le commandant Gabriel de Brosses, notre Porte-parole Militaire, va maintenant passer en revue les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.

Commandant Gabriel de Brosses, Porte-parole Militaire.
La situation sécuritaire est relativement calme dans l'ensemble de la RD Congo, malgré quelques incidents isolés.

À Gbadolite : Le jeudi 19 avril, une délégation du Service militaire d'intégration (SMI) a constaté que, sur l'ensemble des ex-membres du Détachement de protection présidentiel, 113 ont choisi de suivre le processus d'intégration dans les FARDC et 129 ont opté pour leur démobilisation.

À Kotakoli : Une équipe d'observateurs militaires se sont rendus au camp de Kotakoli occupé par d'anciens soldats des Forces Armées Zaïroises. Sur les 100 hommes présents, 72 ont été recensés en vue de leur intégration dans les FARDC.

Sur le fleuve : À partir du 23 avril et pour trois semaines environ, dans une zone qui s'étend de Kinshasa à Mbandaka, la compagnie Riverine de la MONUC mène une mission de suivi et de contrôle de l'armement des unités fluviales des Forces armées de la République démocratique du Congo.

En Ituri : Le jeudi 19 avril, un groupe de 201 personnels ont quitté le camp de Kwandroma pour celui de Rwampara. Ce déplacement a permis d'intégrer un nouveau groupe de 326 personnels du Front Nationaliste et Intégrationniste (FNI) dans le processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Depuis le 27 février 2007, ce sont 591 ex-miliciens du FNI qui ont rejoint le programme DDR.

Au Nord Kivu : Le mixage d'une 6ème brigade a commencé à Mushaki le 23 avril. 360 personnels des ex-81ème et 83ème Brigades se sont présentés. À cette occasion, 17 enfants associés à des groupes armés ont été identifiés et séparés de ces troupes.

Le 19 avril, une patrouille de reconnaissance d'hélicoptères de la MONUC a été prise à partie par des tirs d'armes de petit calibre lors du survol de la région de Tebero occupée par des hommes de l'ex-général NKUNDA. Les pilotes de la MONUC ont fait preuve de retenue et d'un très grand sang-froid, en ne ripostant pas comme le leur permettaient les règles d'engagement d'une force sous Chapitre VII. Néanmoins, la MONUC tient à rappeler que toute action menaçant directement ses personnels, est de nature à entraîner une riposte immédiate, appropriée et proportionnée et que toute récidive d'actes hostiles et injustifiés aura des conséquences aussi rapides que néfastes pour leurs auteurs.

Une nouvelle Base mobile opérationnelle (MOB) a été déployée à Kyavisale le 20 avril pour contrôler les actions des groupes armés ADF/NALU dans cette région.

Les brigades mixées « Alpha », « Bravo » et « Delta » ont commencé des opérations unilatérales contre le Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR) depuis le 24 avril. La MONUC a, en conséquence, augmenté ses patrouilles dans une zone qui s'étend de Kibinzi à Rwindi, pour contrôler le déroulement de ces actions.

La présence supposée de troupes rwandaises dans la région de Matebi à 7 km au Sud-est de Rutshuru le 17 avril a été démentie par les habitants qui ont été interrogés à ce sujet.

Au Sud Kivu : Depuis le 23 avril, des opérations conjointes entre les FARDC et la MONUC se déroulent contre les FDLR/Rasta dans la forêt de Mugaba. Les hommes de ce groupe armé refluent dans la direction de Shabunda et du parc de Kahuzi/Biega. Ces opérations de ratissage, qui permettent de reprendre le contrôle des zones occupées par les FDR/Rasta, ont pour conséquence d'entraîner des déplacements de populations qui se sont réfugiées sur l'axe routier entre Walungu et Shabunda.

Une nouvelle MOB a été déployée par le bataillon Sud-Africain à Nyamerhege le 24 avril pour compléter le dispositif de contrôle et de patrouille de la MONUC. Au Sud-Kivu ce sont désormais un total de 4 MOB qui sont en place.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.

Liberté de la presse

La MONUC note avec satisfaction la réouverture, le week-end dernier, des locaux abritant les sièges des chaînes de télévisions Canal Congo TV, Canal Kin TV et de Radio Liberté Kinshasa. La MONUC tient, une fois de plus, à rappeler que les libertés d'expression et de la presse sont garanties par la Constitution de la RDC et que nulles contraintes, autres que celles prévues par la loi, ne doit s'opposer à leur exercice.

Affaires civiles
Au chapitre humanitaire, la Section des affaires civiles de la MONUC se félicite de la mise sur pied de 5 comités villageois d'alarme précoce, en coordination avec la société civile et la Brigade du Sud Kivu, dans des localités situées le long de l'axe Kanyola–Nyamarehege. Ces comités sans armes sont chargés, en cas d'attaque par des groupes armés, d'alerter la population et les autorités militaires ainsi que la MONUC. Ils viennent de recevoir un millier de sifflets et des bottes en caoutchouc, avec l'appui du gouverneur de la Province ; et devraient bientôt être dotés d'équipements radio.

Par ailleurs, les informations de source humanitaire selon lesquelles près de 10 000 personnes auraient dû fuir sur la route de Shabunda, dans les environs de Mayi Mingi, n'ont pas encore pu être vérifiées par la MONUC, comme celles faisant état de 10 000 retours à proximité de Nyamarehege. Des missions d'évaluation sont prévues pour les jours à venir, mais les conditions d'accès restent difficiles, du fait de l'interdiction de certaines zones aux humanitaires par le gouverneur et à propos de laquelle les actions de plaidoyer se poursuivent. Notons également que les FDLR bloquent eux aussi l'accès à certains axes aux populations civiles.

Au Nord Kivu, la Section des affaires civiles a relevé, au cours d'une mission d'une semaine dans les territoires de Rutshuru et de Lubero, de nombreuses et graves violations des droits de l'Homme, commises aussi bien par les FDLR que les FARDC, à l'encontre des populations civiles. La dégradation de la situation sécuritaire occasionnée par le processus de mixage et encore ravivée par les opérations militaires en cours dans les zones frontalières du Rwanda (Rutshuru, Ishasha, Kiberizi, Rwindi), a déjà provoqué le déplacement de près de 100,000 personnes. Les humanitaires anticipent plusieurs dizaines de milliers de déplacés supplémentaires dans les jours à venir.
La Section des affaires civiles travaille à la planification des opérations de protection des populations par les forces de la MONUC, qui ne sont pas associées aux affrontements actuels. Le déploiement de casques bleus pourrait ainsi intervenir pour aménager des corridors humanitaires et minimiser les conséquences de ces combats sur les civils.

OCHA (Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires).
Toujours au chapitre humanitaire, du fait des affrontements armés entre les FARDC (surtout les brigades « mixées »), le FDLR et les Mayi-Mayi, au Nord Kivu, le nombre de déplacés continue d'augmenter. Les déplacements se font principalement dans le territoire de Rutshuru, où l'on estime à plus de 26 000 le nombre de personnes déplacées depuis le début du mois d'avril.

900 autres personnes ont été aussi déplacées à Lubero, et plusieurs villages ont été abandonnés dans le territoire de Masisi suite aux affrontements entre les FARDC et la 14ème Brigade intégrée. Les humanitaires se préparent à acheminer de l'aide à 3,125 déplacés supplémentaires près de Goma.

Dans le Sud Kivu, plus précisément dans la région de Walungu, la situation est plus calme après le départ des éléments Rastas qui ont quitté ce territoire suite aux opérations des FARDC. Ce départ des Rastas aurait néanmoins provoqué environ 10 000 nouveaux déplacés dans la région de Shabunda mais ce chiffre reste à confirmer. Les acteurs humanitaires sont en pleine évaluation pour confirmer le nombre de déplacés.
La semaine dernière nous indiquions que « 12 000 déplacés rassemblés dans la localité de Waza, dans le territoire de Djugu, étaient hors d'atteinte de toute assistance pour des raisons de sécurité et que la sécurisation de la zone avait été demandée par les humanitaires. ». En fait, d'après un recensement effectué fin mars, s'il y aurait effectivement un peu plus de 12.000 déplacés à Waza, ces déplacés ont été assistés en non-vivres et en eau, dans le cadre du Mécanisme de réaction rapide d'OCHA/UNICEF et également en vivres par une ONG. Il semblerait que les déplacés de Waza figurent parmi les plus assistés de l'Ituri. Le Bureau d'OCHA de Bunia n'a pas connaissance d'une plainte concernant la sécurité et bien qu'il y ait des FARDC et des miliciens qui rodent aux alentours, il n'y a pas de menace précise sur les déplacés. Après vérification auprès d'ONG qui travaillent dans la zone et du point focal du Groupe protection, aucune demande de protection MONUC n'a été faite pour Waza.

Intervention des pompiers Aviation de la MONUC lors de l'incendie d'un avion de passagers à l'aéroport de Kananga.
Pour terminer, les pneus du train d'atterrissage droit d'un avion commercial de la société Hewa Bora, ayant des passagers à bord, ont explosé au moment où il se posait à Kananga, entrainant un incendie qui a été rapidement maitrisé grâce à l'action des pompiers Aviation de la MONUC en service à l'aéroport. La rapidité et l'efficacité de leur réaction ont permis d'éteindre le feu avant qu'il ne prenne de l'ampleur. Bien qu'endommagé, l'avion n'a pas été détruit. Un des pompiers de la MONUC a subit des brulures au moment de l'intervention mais ses jours ne sont pas en danger. Aucune perte en vie humaine, ni blessés graves ne sont à déplorer.