Verbatim point de presse-18 avril 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-18 avril 2007

Le point de presse de ce mercredi 18 avril 2007 a été animé par Kemal Saïki , Directeur, du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Medias et le Commandant Gabriel de Brosses, [Porte-parole militaire].

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.

Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire d'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la RDC et le monde entier grâce à l'Internet.

Depuis notre rencontre de la semaine dernière, la situation générale en République démocratique du Congo est restée calme ; à l'exception de quelques éléments isolés, aucun événement majeur n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité de la RDC.

Prorogation du mandat de la MONUC par le Conseil de sécurité

Comme vous devez le savoir le Conseil de sécurité des Nations unies, par l'adoption d'une résolution technique, a prorogé à l'unanimité le mandat de la MONUC jusqu'au 15 mai 2007. Le Conseil de sécurité a réaffirmé à cette occasion son attachement au respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de la République démocratique du Congo et son engagement à continuer à contribuer à la consolidation de la paix et de la stabilité en République démocratique du Congo pendant la période suivant la transition, par le biais de la MONUC. Le Conseil de sécurité a constaté, par ailleurs que la situation en République démocratique du Congo continue de faire peser une menace sur la paix et la sécurité internationales dans la région. Le commandant Gabriel de Brosses va maintenant nous des activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.

Commandant Gabriel de Brosses, Porte-parole Militaire
La Situation sécuritaire sur l'ensemble de la RD Congo est relativement calme malgré quelques incidents isolés.

A Kinshasa
Le lundi 16 avril 2007, le transport de l'armement du dépôt de GEMENA à KINSHASA s'est achevé. Au total ce sont 37 tonnes d'armement et de munitions qui ont été ramenées à KINSHSASA par les Forces Armées de la République Démocratiques du Congo.

En Ituri
Un troisième groupe de miliciens du Front Nationaliste et Intégrationniste (FNI) devrait rejoindre le camp de Kwandroma pour intégrer le processus Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) le vendredi 20 avril, le point clé de cette phase étant de respecter le contrat d'une arme par homme qui se rallie. 10 Roquettes de type RPG7 enterrées, ont été découvertes par les FARDC au camp de RAWAMPARA le 16 avril, leur destruction sera assurée par la MONUC/ Centre d'action contre les mines (UNMACC).

Dans l'ensemble de la région la MONUC maintient ses bases mobiles opérationnelles (MOB) et ses unités de contrôle en véhicule pour limiter les exactions commises par des hommes armés en uniforme et dont est victime la population.

Au Nord Kivu
Le 13 avril, une compagnie du 4ème bataillon de la brigade Alpha a été prise à partie par les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) à 3 kilomètres au Nord de MABENGA. Le bilan de cette embuscade est donc de 8 morts, cinq blessés dans les rangs des FARDC.

Une nouvelle base mobile opérationnelle a été mise en place le lundi 17 avril à KISHERO, sur l'axe RUTSHURU-ISHASA au Nord-est de GOMA. Cette deuxième base, installée pour une durée indéterminée, permettra des actions conjointes avec les FARDC pour mener des patrouilles de sécurisation de la région. Face au niveau élevé d'exactions perpétrées par les FDLR dans la région du Nord Kivu ce sont 6 bases mobiles opérationnelles (MOB) qui sont déployées (dans les zones de KIBUMBA, MBUGHAVINYWA, MUTWANGA, NYAMALIMA, KISHERO, KINIGI) afin d'augmenter la capacité des troupes de contrôle des forces de la MONUC dans cette région et d'assurer la sécurité des populations locales. D'autre part une base opérationnelle héliportée à ITEBERO a mené des missions de contrôle de zone jusqu'au 17 avril dans ce secteur.

Enfin, le 17 avril, la section Démobilisation, désarmement, réintégration, réinstallation, rapatriement (DDRRR) de la MONUC à GOMA a rapatrié 15 ex-combattants et 23 de leurs dépendants dans leur pays d'origine le Rwanda. Parmi ces 15 combattants, 10 sont d'ex FDLR, 1 ex Mayi/Mayi et 4 ex soldats des 81ème et 83ème brigades de l'ex-général Laurent NKUNDA.

Au Sud Kivu
Depuis le 8 avril, quinze attaques menées par les FDLR/RASTA ont eu pour effet d'enlever 73 habitants, 64 d'entre eux ont été libérés grâce à des actions combinées de la MONUC et des FARDC, quatre tentatives d'enlèvement mises en échec par des interventions de la MONUC et des FARDC.

Les actions entreprises contre les FDLR/RASTA dans la forêt de MUGABA ont pour effet de les faire refluer en direction de SHABUNDA ou de WALUNGU. Tant que ces groupes armés ne renonceront pas à s'en prendre aux populations, la MONUC et les FARDC poursuivront leurs opérations militaires combinées.

15 enfants associés aux groupes et forces armées ont été récupérés au camp de brassage de LUBERIZI le 14 avril 2007. 11 d'entre eux ont rejoint le centre de transit de Bukavu et les quatre autres, originaires des plaines de RUZIZI, ont été transférés à UVIRA.

Au Katanga
Le 16 avril, une base mobile opérationnelle a été mise en place à KABALO pour faire face aux activités Mayi/Mayi qui menacent la population dans cette région.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.

Visite du Rapporteur Spécial sur l'Indépendance des Juges et Avocats.

Nous vous informons de la visite en RDC de Monsieur Leandro Despouy, Rapporteur Spécial sur l'Indépendance des Juges et Avocats. M.Despouy, de nationalité argentine est arrivé à Kinshasa samedi 14 avril dernier. Durant son séjour en RDC, il aura plusieurs entretiens avec les autorités tant politiques, militaires que judiciaires congolaises. Avec celles-ci, il évoquera l'importante question de l'indépendance des juges et des avocats en République démocratique du Congo. M.Leandro Despouy se rendra après Kinshasa en province, notamment à Goma et Bukavu avant d'animer une conférence de presse dans cette même salle ce vendredi 20 avril à 16 heures. Conférence de presse à laquelle vous êtes d'ores et déjà cordialement conviés.

La Division des affaires politiques de la MONUC participe à un atelier avec la société civile.

La Division des affaires politiques de la MONUC a participé, la semaine dernière, à un atelier qui, a réuni différentes composantes de la société civile. M.Christian Manal, Directeur a.i. des affaires politiques de la MONUC a, au cours de cet atelier, indiqué l'importance de celui ci du fait du rôle joué par la société civile congolaise dans la consolidation de la paix et de la démocratie. L'objectif de cet atelier était de discuter du programme du gouvernement en passant en revue les actions ciblées que celui-ci se propose de mettre en œuvre dans le but d'obtenir une croissance économique et sociale aptes à répondre aux nombreuses attentes des populations dans un souci d'équité.

L'atelier, s'est articulé autour des thèmes de la relance économique, de la bonne gouvernance ; De l'administration de la justice et de son indépendance ; de la réforme de l'administration publique ; de la lutte contre la corruption. Les questions des droits humains, de la réconciliation, de la paix, de la sécurité et celles des demandes sociales, ainsi que celle de la lutte contre la pauvreté, ont également fait l'objet d'un thème au cours de cet atelier.

Affaires civiles

Allons maintenant au Sud Kivu et précisément dans les environs de Walungu, pour vous informer que les acteurs humanitaires ont préparé un plan de contingence en réponse aux opérations lancées par les FARDC contre les FDLR et le groupe « Rasta ». Selon les premiers bilans, ces affrontements ont fait 12 morts, dont 3 civils ; 23 autres civils ont par ailleurs été arrêtés par les forces armées, qui les accusent de complicité avec les groupes rebelles.

L'éventualité de représailles des FDLR / « Rasta » sur les populations civiles, ainsi que la question de leur libre accès à ces dernières, sont au cœur des préoccupations exprimées par les humanitaires. Citant des raisons de sécurité, le gouverneur du Sud Kivu a décidé d'interdire temporairement la zone au-delà de Walungu, alors que le sort de 300 enfants malnutris à l'hôpital d'Ihembe est notamment en jeu. Une réunion de concertation est prévue, pour trouver une solution à cette contravention aux principes humanitaires.

La Section des Affaires Civiles développe par ailleurs une stratégie de protection des civils associant la MONUC, les acteurs humanitaires et Société civile du Sud Kivu, avec des représentants de laquelle elle a mené la semaine dernière une mission d'évaluation à Walungu. Cette stratégie repose sur trois points clés : le déploiement de bases mobiles, l'appui à la société civile pour l'organisation de Comités de vigilance, et la communication entre la MONUC, les humanitaires, les FARDC et les populations locales.

Toujours à propos de la protection des civils mais en Ituri cette fois, les humanitaires ont approché la MONUC à propos du sort des 12 000 déplacés rassemblés dans la localité de Waza, dans le territoire de Djugu, qui sont hors d'atteinte de toute assistance pour des raisons de sécurité. Ces personnes ont fui leurs foyers suite aux opérations militaires des mois de janvier et février derniers. La sécurisation de la zone a été demandée par les humanitaires, tâche que la Section des Affaires Civiles va faciliter avec la composante militaire de la Mission.

Observons enfin que l'amélioration progressive des conditions de sécurité en Ituri, et notamment dans le territoire de Djugu, a permis d'enclencher un mouvement de retour des populations déplacées : la Commission des mouvements de population de l'Ituri recensait dans ce territoire 113 654 « retournés » en mars, contre 52 470 en janvier dernier.

OCHA
Retour à Kinshasa, pour signaler que selon une première évaluation de Caritas, les inondations consécutives aux dernières pluies survenues dans la capitale ont fait plus de 1000 personnes sans abri. Par ailleurs et selon un rapport de l'OMS, une flambée de paludisme a été enregistrée dans la ville de Kinshasa. En effet, depuis le début de cette année, ce sont 148 382 cas, dont 393 cas mortels, qui ont été recensés. Toujours selon l'OMS, la ville de Kinshasa connaît aussi une forte hausse de la fièvre typhoïde. 27 050 cas dont 4 décès ont été rapportés au cours de la même période.

Mission d'évaluation à Luiza et Kamako:

Notez qu'une mission inter-agences s'est rendue à Luiza et Kamako, respectivement le 12 et le 14 avril 2007, pour faire une évaluation des besoins des refoulés d'Angola vivant sur le territoire de Luiza. Entre les données officielles et celles fournies par la Caritas (5 079 refoulés pour la Caritas contre 117 pour la Direction générale de l'immigration, la mission a estimé plus plausibles les chiffres de la Caritas. Des cas de violences et viols des femmes (34 dont 10 signalés à Kamako et 24 pour Luiza) ont été rapportés. Selon les témoignages recueillis ils auraient été perpétrés par les militaires et/ou des policiers angolais. Avant de procéder à une enquête, on attend les conclusions finales du rapport de la mission d'évaluation qui vient de rentrer à Kinshasa.

Rapatriement de 494 congolais réfugiés en Tanzanie

A titre de rappel et pour terminer, retenez que le HCR a facilité la semaine dernière le rapatriement de 494 congolais réfugiés en Tanzanie vers le Katanga à bord du bateau 'MV Mwongozo', affrété par le HCR, pour les transporter sur le lac Tanganyika, le plus long de l'Afrique.

De fortes pluies tropicales et la présence de bancs de sable dans le port de Kalemie ont retardé l'accostage, mais les réfugiés ont finalement débarqué en toute sécurité et le HCR a amené les rapatriés dans le centre de transit de Kalemie, pour s'y reposer pendant deux jours et recevoir des repas chauds et des soins médicaux. Le HCR a reçu un support logistique important de la MONUC pour assurer le transport des réfugiés du port au centre de transit. Au centre de transit, le HCR a commencé la distribution des kits de retour comprenant des moustiquaires, des ustensiles de cuisine, des couvertures et autres articles, ainsi qu'une ration alimentaire de trois mois fournie par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM). La majorité des rapatriés est originaire de la ville de Kalemie.

En mai de cette année, le HCR prévoit le lancement des opérations de retour volontaire de réfugiés au Katanga de la Zambie, qui abrite 61.000 réfugiés Congolais. En préparant cette opération, l'organisation des réfugies de l'ONU a déjà construit des centres de transit, organisé le stockage d'articles humanitaires, fait des évaluations socio-économique et sécuritaire des zones de retour et commencé des projets générateurs de revenus. Le lancement de cette opération a néanmoins connu un certain retard. Les premiers mouvements de retour débuteront une fois les modalités pratiques finales de cette opération transfrontalière complexe réglées par la commission tripartite RDC-Zambie-HCR,

Il faut rappeler que plus de 340.000 congolais sont encore réfugiés, la majorité d'eux dans les pays limitrophes. La Tanzanie reste le plus grand pays d'asile, avec quelques 122.000 réfugiés Congolais sur son territoire, suivi par la Zambie (61.000), le Rwanda (47.000) et la République du Congo (44.000). Cette année, l'agence des réfugiés de l'ONU a déjà facilité le retour volontaire en RDC à partir de quatre pays limitrophe et du Mozambique, de près de 7.000 réfugiés Congolais sont déjà rentrés en RDC en 2007, et un total de plus de 96,000 ont regagné leur pays depuis 2004.