Verbatim point de presse-12 mars 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse-12 mars 2008

Michel Bonnardeaux, Porte-parole ad intérim de la MONUC

Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. La plupart d'entre vous me connaissent déjà puisque j'ai remplacé Monsieur Kemal Saiki, Porte-parole de la MONUC lors de son dernier déplacement.

Le déroulement de cette conférence sera quelque peu changé de celui auquel vous êtes habitués. Tout d'abord, nous sommes en présence du Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en République Démocratique du Congo, Monsieur Alan Doss qui a tenu à s'adresser à la presse ici présente ainsi qu'au peuple congolais tout entier à travers les ondes de la Radio Okapi. Monsieur Doss fera un bref exposé des questions actuelles en RDC. Sans plus tarder je cède la parole à Monsieur Doss.

Alan Doss, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC

Chers membres de la presse, chers auditeurs,

Deux mois se sont écoulés depuis mon arrivée en RDC et ma première intervention lors de cette conférence de presse. J'ai comme politique de venir régulièrement vous rencontrer et répondre directement à vos questions. Ces deux mois m'ont permis de voyager à travers le pays et la sous région afin de promouvoir la consolidation de la paix et rencontrer les acteurs principaux.

J'aimerai tout d'abord saluer les femmes du Congo. Nous venons de célébrer la journée internationale de la femme et je tiens fermement à ce que les discours prononcés à cette occasion ne restent pas lettre morte ou de simples vœux pieux.

Sur le plan politique, la sous représentativité des femmes dans les nouvelles institutions est très visible et pourtant les compétences féminines ne font pas défaut. Je lance un appel à toutes les tendances politiques afin qu'elles soutiennent les candidatures féminines aux élections locales.

Lors de mon allocution, j'ai assuré que sous ma direction la MONUC appuiera avec vigueur la lutte contre les violences sexuelles. Celles-ci sont encore utilisées comme arme de guerre par des groupes armés. Malheureusement, nous constatons que même des éléments militaires et policiers commettent des actes de violence sexuelle. Les femmes et les filles de toutes les tranches d'âge voient leurs droits bafoués. Elles sont blessées et surtout atteintes dans leur dignité humaine. Ne pas en parler c'est être complice de ce crime et surtout de l'impunité qui l'accompagne.

Ces violences souvent rapportées à l'Est de la RDC, m'amènent à vous parler du processus de suivi de la conférence de Goma. Tout d'abord, je salue la décision du CNDP et des Maï Maï pour leur retour dans le processus à l'issue d'entretiens avec le coordonnateur national du programme Amani, l'abbé Malu Malu et la facilitation internationale.

Dans la poursuite de notre objectif commun de promouvoir la paix aux Kivus, des progrès sont enregistrés au niveau du cessez-le-feu malgré de petits incidents qui s'apparentent plus au banditisme qu'à une reprise des hostilités. Nous espérons vivement que le retrait des groupes armés se traduira par une paix durable afin que les congolais qui vivent dans ces zones puissent rentrer chez eux et bénéficier du fruit de leurs labeurs.

Comme vous le savez, la protection des populations civiles est au cœur du mandat que nous a confié le Conseil de Sécurité. Dans cette optique, la MONUC s'est déployée dans des endroits stratégiques des Kivus pour prévenir toute recrudescence de violence dans des zones identifiées à risque.

Pour renforcer cet effort, la MONUC et ses partenaires du système onusien ont élaboré une stratégie d'appui pour la sécurité et stabilisation de l'Est de la RDC. Cette stratégie a été rédigée en tenant compte des priorités et programmes déjà élaborés avec le gouvernement ainsi qu'avec les bailleurs de fonds sur lesquels nous nous appuyons afin de permettre aux congolais de cette partie du pays de toucher les dividendes qu'ils attendent de la paix.

Une première priorité consiste à mettre en place la Commission Mixte qui devrait discuter et trouver des solutions aux questions qui ont été identifiées dans des actes d'engagement. Nous sommes confiants que la composition finale de cette commission sera bientôt connue.

Pour ce qui est du Communiqué Conjoint de Nairobi, nous devons renforcer nos efforts afin de redynamiser le suivi des engagements pris de part et d'autre par la RDC et le Rwanda. Les envoyés spéciaux se sont réunis récemment à Bruxelles afin de poursuivre ces efforts. Nous nous sommes convenus que la sensibilisation des FDLR doit être poursuivie même si les premières initiatives n'ont pas donné les résultats escomptés. Nous espérons donc que la réunion de Kisangani avec les dirigeants des FDLR aura lieu le plus tôt possible pour qu'on puisse accélérer la mise en œuvre de toutes les dispositions de l'accord de Nairobi. Pour sa part, la MONUC a déjà pris des mesures pour progressivement renforcer notre présence militaire dans des zones de proximité en coordination avec les FARDC.

Il y a déjà des opérations en cours ciblant les Rasta qui agissent de concert avec les FDLR. Le Conseil de Sécurité envisage d'adopter des sanctions contre les dirigeants du FDLR qui refusent de coopérer dans la mise en œuvre du Communiqué de Nairobi.

Mais bien entendu, la MONUC ne se limite pas à l'Est de la RDC même si la situation militaire qui prévaut sur place mérite une attention toute particulière. Il va de soi que la situation au Bas-Congo nous a beaucoup préoccupés.

Le Conseil de Sécurité a toujours insisté sur le maintien de l'autorité de l'État et l'intégrité territoriale de la RDC. Néanmoins, nous attirons l'attention des autorités sur la nécessité d'éviter un usage excessif de la force qui risque d'aggraver la situation. De son côté, le BDK doit éviter de diffuser des messages xénophobes et s'abstenir de toute violence. La MONUC a déjà déployé des unités additionnelles sur le terrain et continue de surveiller la situation de près.

La MONUC enquêtera sur les allégations des violations des Droits de l'Homme qui ont pu être commises au cours des récents évènements au Bas-Congo. Je profite de cette occasion pour solliciter la coopération de toutes les autorités concernées et le BDK pour le bon déroulement de l'enquête. Une mission de l'ONU est déjà sur le terrain pour évaluer les besoins humanitaires de la population affectée.

Permettez-moi de conclure avec un mot sur la situation qui prévaut à Moba et à Kalemie où l'on entend encore des discours de haine notamment contre la MONUC. Nous devons exprimer sans compromis que ce discours ne nous aide pas dans l'accomplissement de nos tâches et je pense que les autorités locales, les personnes influentes devraient à tout prix décourager ce genre de parole qui risquent de rendre le travail de nos unités sur le terrain plus difficile.

Je sais que vous souhaitez me poser des questions et que les auditeurs de la radio okapi souhaitent entendre les réponses. Sans plus tarder je demanderai à Michel de bien vouloir distribuer la parole comme à l'habitude.

Je vous remercie.