VERBATIM DU POINT DE PRESSE MONUC DU MERCREDI 19 MARS 2008

13 fév 2009

VERBATIM DU POINT DE PRESSE MONUC DU MERCREDI 19 MARS 2008

Michel Bonnardeaux, Porte-parole ad intérim de la MONUC
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- RESOLUTION DU CONSEIL DE SECURITE EXIGEANT LE DESARMEMENT DES FDLR
- SITUATION MILITAIRE
- DEMANDE D'ASSISTANCE A LA MONUC DANS L'AFFAIRE KAHWA
- REACTION DE LA MONUC SUITE A L'ARRESTATION D'AUTEURS D'ACTES DE VIOLENCES SEXUELLES
- VISITE DE LA MONUC A MOBA
- ACTIVITES BUREAU VIH/SIDA
- ACTIVITES SECTION PROTECTION DE L'ENFANT

RESOLUTION DU CONSEIL DE SECURITE EXIGEANT LE DESARMEMENT DES FDLR
Le vendredi 14 mars 2008, le Conseil de sécurité a, exigé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR)/Interahamwe et d'autres groupes armés rwandais opérant dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) qu'ils « déposent immédiatement les armes ».

Par la résolution 1804 (2008), adoptée à l'unanimité, le Conseil exige qu'ils se présentent « sans plus tarder et sans conditions préalables » aux autorités congolaises et à la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) en vue de leurs « désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration ».

Le Conseil exige en outre qu'ils « cessent immédiatement de recruter et d'utiliser des enfants, libèrent tous les enfants associés avec eux et mettent fin aux actes de violence sexiste ». « Il importe que les auteurs de tels actes soient traduits en justice », souligne-t-il.

Le Conseil de sécurité demande par ailleurs aux Gouvernements de la République démocratique du Congo et du Rwanda d'intensifier leur coopération afin de donner suite aux engagements énoncés dans le communiqué de Nairobi, signé le 9 novembre 2007, « en particulier en vue de créer les conditions propices au rapatriement des combattants démobilisés ».

Le Conseil demande aux États Membres qu'ils envisagent les mesures nécessaires pour empêcher tout « soutien financier, technique ou autre », par leurs nationaux ou à partir de leur territoire, « aux FDLR, ex-FAR/Interahamwe ou autres groupes armés rwandais opérant sur le territoire de la RDC directement ou à leur intention ».

Il se propose enfin d'étudier une éventuelle extension de l'applicabilité des mesures ciblées portant sur l'interdiction de voyager et le gel des avoirs, imposées jusqu'ici à des responsables politiques et militaires des groupes armés qui opèrent en RDC.

SITUATION MILITAIRE
A l'heure actuelle, la situation sécuritaire au Bas-Congo reste très tendue. En revanche, les deux semaines dernières, la situation militaire est restée inchangée à l'Est du territoire de la République Démocratique du Congo. Plusieurs affrontements ont été signalés en Ituri, au Nord Kivu et au Sud Kivu.

En Ituri, des éléments du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) se sont affrontés avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) entre le 6 et le 7 mars 2008 à Bukiringi, village situé à 25 kilomètres sud-ouest de Aveba. Au cours de cette opération, les FARDC ont récupéré plusieurs armes. Le 9 mars, des éléments du FRPI ont attaqué et pillé le village de Zunguluka, situé à 120 kilomètres au sud de Bunia. Des combats ont aussi été signalés le 14 mars 2008 à Khodeza, situé à 16 kilomètres au sud de Marabo.

Au Nord Kivu, les insurgés du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) et les éléments Mayi-Mayi, Patriotes Résistants Congolais (Pareco) ont été impliqués dans plusieurs échanges de coups de feu. Par ailleurs, plusieurs escarmouches ont eu lieu entre les éléments Mayi-Mayi Pareco et les éléments armés des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).

Des combats entre les FDLR et les Mayi-Mayi Pareco ont éclaté le 8 mars 2008 à Matata, village situé à 3 kilomètres à l'ouest de Kashebere. Ces derniers ont provoqué la fuite de plusieurs centaines d'habitants vers les installations de la Force de la MONUC à Kashebere. Les coups de projectiles éclairants tirés par les éléments de la MONUC ont conduit à un retour au calme.

Le 9 mars 2008, les combats entre les mêmes groupes ont continué dans les environs de Kashebere. Six personnes ont été tuées au cours de ces affrontements.

D'autres affrontements entre les FDLR et les Mayi-Mayi Pareco ont eu lieu le 6 mars à Shinda, aux environs de Rugarama dans le territoire de Rutshuru.

Le 13 mars 2008, à Mohito, des combats ont eu lieu entre les éléments du CNDP et des Mayi-Mayi Pareco.

Le 14 mars 2008, un échange de coup de feu non voulu a eu lieu à Kiliba, situé à 12 kilomètres au nord d'Uvira, entre les FARDC et les Forces armées du Burundi qui suspectaient les militaires des FARDC d'être des combattants du Front National de Libération (FNL).

A Mindi, village situé à 2 kilomètres à l'est de Masisi, des échanges de tirs ont opposé le 16 mars 2008 deux groupes des éléments Mayi-Mayi Pareco. Les tirs ont provoqué la fuite des populations des localités environnantes de Masisi vers la brousse.

Une cinquantaine d'éléments des Mayi-Mayi Pareco se sont rendus le 12 mars 2008 aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo dans le territoire de Lubero.

10 combattants du CNDP de Laurent N'Kunda ont été acheminés le 17 mars par les FARDC dans un centre de transit.

En tout, 202 combattants, parmi lesquels des éléments FARDC non brassés, des combattants de différents groupes Mayi-Mayi et du CNDP se sont rendus durant les deux semaines écoulées.

Au Sud Kivu, des affrontements entre les éléments des FDLR et les Mayi-Mayi Pareco ont été signalés le 11 mars 2008 à Shanje sur les hauts plateaux dans le territoire de Kalehe.

Dans le même territoire, entre le 14 et le 15 mars 2008, neuf éléments Mayi-Mayi de la Brigade Cobra et leurs dépendants se sont rendus à la Force de la MONUC.

Pour conclure la partie militaire, à Kisangani, plus de cent officiers en attente de brassage au camp de Lukusa ont été sensibilisés le 13 mars 2008 sur les droits fondamentaux de l'enfant et sur le code de conduite d'un militaire envers un enfant. La section protection de l'enfant de la MONUC qui a initié cette sensibilisation a invité les participants à privilégier, en temps de paix comme en temps de guerre, la sécurité et la protection de tous les enfants.

DEMANDE D'ASSITANCE A LA MONUC DANS L'AFFAIRE KAHWA
La Cour d'Appel de Kisangani a acquitté le 15 février 2008 M. Kahwa Panga Mandro, ancien chef de la milice (PUSIC - Parti pour l'Unité et la Sauvegarde pour l'Intégrité du Congo) de l'Ituri, ainsi que l'un de ses subordonnés. Suite à cette décision, le Procureur Général de Kisangani a transmis une requête au Procureur de Bunia aux fins de libération des deux personnes acquittées. Le subordonné a été effectivement libéré. En ce qui concerne M. Kahwa Panga Mandro, l'Auditeur Général des FARDC, ainsi que l'Auditeur de Garnison de Bunia ont délivré un mandat d'arrêt pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, assassinat, coups et blessures volontaires dans le cadre d'un dossier relevant de la justice militaire, et distinct de celui traité par les juridictions civiles et ayant abouti à un acquittement. L'Auditeur Général a sollicité sur base de ce mandat d'arrêt l'appui de la MONUC pour le maintien en détention de M. Kahwa Panga Mandro. La MONUC a en conséquence exécuté cette demande dans le cadre ordinaire de son mandat d'assistance aux autorités judiciaires. Par conséquent toute question relative au maintien en détention M. Kahwa Panga Mandro relève des autorités judiciaires militaires, dont la MONUC se limite à exécuter les demandes d'assistance en conformité avec son mandat et avec la loi congolaise.

REACTION DE LA MONUC SUITE A L'ARRESTATION D'AUTEURS D'ACTES DE VIOLENCES SEXUELLES
Dans le cadre de la lutte contre l'impunité des auteurs de violences sexuelles, la MONUC salue l'arrestation les 9 et 11 mars 2008 de sept personnes, dont un soldat des FARDC, pour leur participation présumée à l'enlèvement, à la séquestration et au viol collectif d'une fille de 16 ans enlevée le 28 janvier 2008 à Mbuji Mayi (Kazaï Oriental) et maintenue en captivité pendant plus d'un mois. La MONUC tient à ce titre à souligner les efforts de la PNC, qui a procédé à ses arrestations, et espère que ces efforts permettront l'arrestation des 5 autres auteurs présumés qui sont toujours en liberté. Néanmoins, la MONUC a constaté que la police a contraint la victime déjà extrêmement traumatisée à participer à une confrontation avec ses agresseurs présumés, ce qui a provoqué un grave malaise de la victime qui a dû être hospitalisée. La MONUC déplore qu'en dépit des deux nouvelles lois du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles et des multiples formations organisées à l'intention des Officiers de Police Judiciaires (OPJ) en cette matière, certains OPJ continuent à agir sans prendre en compte le traumatisme des victimes contribuant à leur re-traumatisation physique, psychologique et sociale, et les dissuadant ainsi de poursuivre la procédure judiciaire.

VISITE DE LA MONUC A MOBA
Le 14 mars dernier, une délégation de la MONUC a séjourné à Moba, 300 Km au sud de Kalemie. La délégation s'est entretenue avec les autorités locales, le Commandant du détachement béninois et les agences du système onusien sur place.

Des tracts ont circulé en ville la semaine dernière, incitant la population à manifester contre la MONUC accusée de favoriser le retour des populations non originaires dans la région.

La MONUC a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la protection des populations civiles et les différents organismes internationaux opérant sur place, y compris le déploiement des effectifs de la police des Nations Unies basés à Lubumbashi, en cas de toute éventualité.

ACTIVITES BUREAU VIH/SIDA
Dans le cadre de ses activités majeures décentralisées, le Bureau VIH/SIDA de la MONUC a pris l'initiative d'organiser une foire VIH/SIDA, qui se tiendra durant la journée du 28 Mars 2008 à la Salle Polyvalente et attenants de Bunia.

L'organisation de cette foire s'inscrit dans le cadre d'une tentative de contribution à la réponse à la pandémie du VIH/SIDA en ITURI, en facilitant la circulation de l'information et en poussant vers l'appropriation de la lutte par les leaders et populations et le renforcement du partenariat entre les acteurs à divers niveaux d'intervention, public, privé, national et international.

Il s'agit pour la MONUC, d'offrir un espace de rencontres et de favoriser les échanges entre acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA et la population du District de l'Ituri. L'objectif visé est aussi, par ce biais de faire connaître aux populations et tous acteurs les services disponibles et les activités menées dans leur district.