Verbatim point de presse -21 mai 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse -21 mai 2008

CONFÉRENCE DE PRESSE MONUC DU MERCREDI 21 MAI 2008
Kemal Saïki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des relations avec les médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- REMISE AUTORITÉS CONGOLAISES DU RAPPORT MONUC SUR ÉVÈNEMENTS DU BAS-CONGO
- VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT À GOMA
- SITUATION MILITAIRE
- RÉACTION DE LA MONUC AU COMMUNIQUÉ DES FDLR
- ACTIVITÉS PROTECTION DE L'ENFANT
- ACTIVITÉS DIVISION ÉLECTORALE
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES

REMISE AUX AUTORITÉS CONGOLAISES DU RAPPORT MONUC SUR LES ÉVÈNEMENTS DU BAS-CONGO
La MONUC a transmis aux autorités congolaises, lundi 19 mai, le rapport de l'équipe multidisciplinaire conduite par la Division des Droits de l'Homme de la MONUC qu'elle avait dépêché, du 17 au 28 mars 2008, dans la province du Bas-Congo, afin d'enquêter sur les événements qui ont eu lieu dans cette province au mois de février 2008. Ce Rapport a été communiqué au Gouvernement congolais avant qu'il ne soit rendu public par la MONUC, conformément à la procédure établie par le Haut Commissaire des Nations unies aux Droits de l'homme

Ce rapport fait état de violations des droits l`homme commises tant par les forces de sécurité congolaises que par les membres du mouvement du Bundu Dia Kongo (BDK).

La MONUC a pris note d'un article de presse paru le 19 mai 2008, dans le quotidien français « Libération », faisant état d'un « Rapport de l'ONU sur les violences commises dans le Bas-Congo». La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo tient à préciser que le rapport auquel se réfère cet article, n'est pas celui qui a été établi par l'équipe multidisciplinaire conduite par sa Division des Droits de l'homme. Le rapport auquel il est fait référence dans cet article est celui qui résulte de l'enquête menée par les acteurs humanitaires de l'ONU (FNUAP, OMS, UNHCR, UNICEF, Organisation FAO, OCHA et Affaires Civiles de la MONUC) afin d'établir un état des besoins humanitaires dans la province, suite aux évènements de février 2008.

VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT À GOMA
M. Ross Mountain, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU et Coordinateur humanitaire, a effectué, les vendredi et samedi 16 et 17 Mai, une visite à Goma, chef-lieu de la Province du Nord Kivu.

L'objectif principal de sa mission était de faire le point sur l'évolution de la situation sécuritaire et humanitaire dans cette province, notamment sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme Amani, (programme de suivi de la Conférence de Goma) et celui du processus de Nairobi relatif au démantèlement de la présence et des activités des combattants rwandais FDLR sur le sol congolais. La mise en œuvre de ces deux programmes étroitement liés, ainsi que celle du plan de stabilisation des Nations unies pour les Kivu, ont été au cœur des discussions du Représentant Spécial adjoint tant avec la famille des Nations unies, les ONGs internationales et nationales, qu'avec les autorités civiles et militaires de la province, les représentants des structures de suivi du Programme Amani et la facilitation internationale.

L'impact de la crise alimentaire mondiale sur les conditions de vie déjà extrêmement précaires des populations des Kivu et les problèmes liés à l'appauvrissement des stocks des agences humanitaires en denrées alimentaires à destination des déplacés internes (quelques 850.000 pour la seule province du Nord Kivu, dont 560 000 déplacés ces 18 derniers mois) a été l'un des points essentiels abordés au cours des entretiens entre M. Mountain et la communauté humanitaire et les autorités congolaises provinciales.

Lors d'un point presse donné au terme de sa visite à Goma, M. Mountain a souligné que les Nations unies, en étroite consultation avec les autorités congolaises, cherchaient des solutions rapides pour contrer les effets négatifs de la crise alimentaire mondiale actuelle sur les populations vulnérables du Nord Kivu, en particulier les déplacés.

Après Goma, le Représentant Spécial adjoint est aujourd'hui à Bunia, où il participera à la célébration du cinquième anniversaire du processus de pacification du district de l'Ituri.

SITUATION MILITAIRE
La semaine dernière, la situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo.

Au Nord Kivu et au Sud Kivu, on a noté une nette réduction des violations du cessez-le-feu. Malgré cela, quelques incidents ont impliqué les insurgés du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), les Patriotes Résistants Congolais (PARECO), les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Durant les déploiements de l'armée congolaise dans le cadre de l'application du Communiqué de Nairobi, les FDLR et les PARECO se sont parfois opposés aux FARDC dans le secteur de Kanyabayonga. Ainsi, un accrochage a eu lieu le 14 mai 2008 près de Rubare, situé à 6 kilomètres au nord de Kalengera. Un élément des FDLR aurait été tué.

Le 15 mai 2008, des échanges de tir entre des éléments des FDLR et les Mayi-Mayi ont été signalés dans la région de Kishero, situé à 8 kilomètres au sud de Nyamilima. Le même jour, un officier et six enfants soldats, appartenant aux FDLR, se sont rendus à la Force de la MONUC.
La semaine passée, la Force de la MONUC a été contactée par plusieurs groupes armés appartenant aux Mayi-Mayi dans la région de Butembo pour une assistance de la MONUC en vue de leur démobilisation ou de leur participation au brassage. En 2008, jusqu'à présent, près de 300 éléments Mayi-Mayi, appartenant à différentes factions, se sont rendus à la Force de la MONUC.

Par ailleurs, la Force de la MONUC enregistre avec satisfaction une importante diminution des violations du cessez-le-feu dans les zones de désengagement entre les différents groupes armés, notamment à Ngungu, Moheto et Tongo.

Comme vous le savez, suite à la résolution 1756 de 2007 du Conseil de sécurité, la Force de la MONUC conduit un programme de formation de base des FARDC afin de consolider le processus de paix et de stabilité dans ce pays.

Le programme de formation inclut des cours de leadership, de discipline, de respect de la loi, ainsi que de la tactique du niveau section, compagnie et bataillon.

À ce jour, la Force de la MONUC a achevé deux sessions de formation d'une durée de trois mois et s'apprête à démarrer la 3ème prévue du 19 mai au 13 août 2008, d'abord à Luberizi, situé au Sud Kivu et prochainement à Nyaleke, situé au Nord Kivu. Dans chacun des ces sites, la formation de deux ou trois bataillons, composés d'environs 900 personnes, est assurée par 69 instructeurs des FARDC, travaillant avec 27 instructeurs pakistanais ou indiens de la Force de la MONUC.

Il convient de souligner, que le volume horaire alloué à la formation collective sera plus important que lors des précédentes sessions. Ainsi des exercices tactiques du niveau section, compagnie et bataillon destinés à l'évaluation des différents chefs d'éléments seront menés. Ce qui devrait accroître la qualité de l'instruction.

Outre le dispositif de formation complémentaire mis en œuvre sur les sites de Luberizi et de Nyaleke, il est assuré une formation qualifiée d'additionnelle au profit d'un certain nombre d'officiers et d'unités dûment identifiés par l'Etat-major Général des FARDC, destinée essentiellement à développer leurs capacités techniques et opérationnelles.

Schématiquement, cette formation additionnelle se décline en deux volets, soit une formation dite centralisée visant dans un espace de temps limité et sur un seul site à donner à des officiers disposant d'emblée d'une bonne formation militaire de base dans le domaine considéré, des connaissances et compétences complémentaires ou supplémentaires afin qu'ils puissent devenir des formateurs au sein de leurs unités. L'exemple type de cette formation centralisée est le module génie qui s'est déroulé à Kasangulu récemment. D'autres modules en « Techniques d'état-major» et d'artillerie sont prévus prochainement sur les sites d'entraînement.

Un autre volet est une formation dite décentralisée visant dans un espace de temps plus long et en profitant de la proximité sur le terrain des acteurs concernés, à faire dispenser aux bataillons des FARDC, dûment désignés par l'Etat-major Général, une instruction complémentaire ou supplémentaire au combat par des unités de la MONUC. L'exemple type de cette formation est celui constitué par la session d'instruction récemment organisée par la brigade du Nord Kivu de la Force de la MONUC au profit du 82ème bataillon des FARDC.

Au terme prévu, en décembre 2009, la Force de la MONUC aura formé 28 bataillons intégrés. Outre l'instruction menée au profit des FARDC, la Force de la MONUC fournit un appui logistique conséquent en termes de ravitaillement en alimentation, médicament et de transport.

L'implication de la MONUC dans la formation des FARDC constitue une avancée majeure des Nations unies dans le programme de la réforme du secteur de sécurité en République démocratique du Congo. À l'évidence, cette formation contribue à l'amélioration progressive des capacités professionnelles des FARDC fondées sur une grande cohésion de ses unités, un sens républicain marqué, ainsi que l'exemple de ses cadres officiers. C'est un programme de formation qui mérite le soutien permanent des différents acteurs qui appuient cette entreprise.

RÉACTION DE LA MONUC AU COMMUNIQUÉ DES FDLR
La MONUC a pris connaissance avec stupéfaction, en ce début de semaine, d'un communiqué de presse publié par le leadership politique des FDLR , signé par Callixte Mbarushimana, Secrétaire exécutif du mouvement vivant en Europe, dans lequel le FDLR rejette catégoriquement les accusations d'exactions commises par les combattants FDLR au Nord et au Sud Kivu sur des populations civiles congolaises faites par la Division des Droits de l'Homme de la MONUC dans son rapport mensuel du mois de mars 2008.

La MONUC, qui n'a pas l'habitude de répondre à ce type de communiqué, tient cependant à faire exception et à saisir cette occasion pour réitérer haut et fort que les exactions commises par ces combattants, au Nord et au Sud Kivu contre les populations civiles, continuent d'être quasi quotidiennes, allant du viol au meurtre, en passant par le pillages, les taxations illégales, les menaces et harcèlements divers. Rien que cette semaine, la MONUC a reçu plusieurs informations relatives à des exactions graves commises par des éléments FDLR au Nord et au Sud Kivu, dont un rapport faisant état du viol de 7 femmes au Nord Kivu par des combattants de ce groupe armé. Plusieurs enquêtes sont en cours sur des exactions commises par ces combattants récemment dans les KIvu.

La MONUC formule l'espoir que ces leaders en exil, en tant que responsables d'une branche armée illégale dont les éléments sont coupables de nombreux crimes graves y compris de crimes contre l'humanité, seront un jour amenés à répondre de leurs actes.

ACTIVITÉS PROTECTION DE L'ENFANT
La MONUC souhaite que l'engagement de mettre fin au recrutement et de sortir les enfants des groupes armés de l'est de la RDC soit respecté. À ce jour, bien que la MONUC reçoive, quotidiennement, des enfants désireux de retourner à la vie civile, les promesses de mettre fin au recrutement et de faciliter la sortie des enfants tardent à se manifester de façon concrète. La MONUC rappelle qu'elle peut faciliter l'identification et la sortie des enfants. Elle renouvelle sa disponibilité à aider à faire respecter l'engagement de libérer les enfants.

ACTIVITÉS DIVISION ÉLECTORALE
La MONUC se réjouie du bon déroulement des élections partielles le 16 mai dernier à Befalé, dans la province de l'Équateur, et félicite les populations de cette localité pour la maturité dont elles ont fait preuve dans l'accomplissement de leur devoir civique. La MONUC salue également la parfaite maîtrise de l'organisation de ces élections partielles par la Commission électorale indépendante (CEI) et le sens de responsabilité des candidats qui ont accepté le verdict des urnes.

À Kalemie, le 09 mai dernier, la section électorale de la MONUC en collaboration avec la Commission électorale indépendante a organisé une journée de sensibilisation sur les élections locales au profit d'un groupe d'enseignants représentant toutes les instituts et écoles du territoire. 350 enseignants ont pris part à cette journée qui avait pour but non seulement de renforcer les capacités de cette frange de la population, mais aussi de toucher par leur entremise, le plus de monde possible, à savoir les élèves et partant leurs parents. Les participants ont été largement informés du niveau actuel d'organisation des élections locales en termes d'acquis et d'obstacles. Des séances similaires de sensibilisation sur les élections locales se feront prochainement au bénéfice des enseignants des localités de Moba, Pweto, Kabalo, Kongolo, Nyunzu et Manono.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie des Nations unies de soutien à la stabilisation de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), la Section des Affaires Civiles et les autres composantes civiles et militaires de la MONUC accèdent progressivement à des zones jusque là hors d'atteinte pour les intervenants extérieurs, y compris le gouvernement central. Cela a notamment été le cas cette semaine au Sud Kivu, sur l'axe Bukavu – Shabunda, où une mission menée par CAS en direction de la localité de Chulwe (97 km à l'ouest de Bukavu) a permis d'expliquer aux acteurs locaux le mandat de soutien de la MONUC à la restauration de l'autorité de l'Etat, et de négocier un accès plus ouvert à cette zone pour tout le personnel onusien.

Toujours à propos du Sud Kivu, la Section des Affaires Civiles a reçu hier mardi 20 mai des informations selon lesquelles un mois après le déploiement de la 18e Brigade intégrée dans la zone de Shabunda, aucun incident majeur concernant la protection des civils n'a été déploré.
Notons enfin que la Section a participé ce lundi 19 mai à la deuxième réunion du Comité préparatoire des rencontres provinciales et de la rencontre nationale de la société civile (voir conférence de presse de la semaine passée). Les termes de référence sur le fonctionnement du comité, les modes d'organisation des rencontres et les thèmes qui seront abordés sont maintenant à l'étude par le comité qui est en charge de consulter largement les membres de la société civile à la base, notamment en provinces. La Section des Affaires Civiles a relayé l'information auprès de ses bureaux locaux afin d'informer le plus grand nombre d'organisations. La prochaine réunion a été fixée au 26 mai prochain.