Verbatim point de presse -14 mai 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse -14 mai 2008

Kemal Saïki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des relations avec les médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
- OFFRE D'ASSISTANCE DE LA MONUC POUR UNE EXPERTISE BALISTIQUE DANS LE PROCÈS DE SERGE MAHESHE.
- LA MONUC PRÉOCCUPÉE PAR DE NOUVELLES ALLÉGATIONS À L'ENCONTRE DE CERTAINS DE SES CASQUES BLEUS.
- SITUATION MILITAIRE.
- ACTIVITÉS DROITS DE L'HOMME ET PROTECTION DE L'ENFANT.
- ACTIVITÉS DDRRR.
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES.

OFFRE D'ASSISTANCE DE LA MONUC POUR UNE EXPERTISE BALISTIQUE POUR LE PROCÈS DE SERGE MAHESHE (Communiqué MONUC du 12 mai 2008)
La Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) suit le déroulement en appel du procès des assassins et commanditaires présumés du meurtre de Serge Maheshe, Secrétaire de rédaction de Radio Okapi, survenu le 13 juin 2007 à Bukavu.
La MONUC note que son offre d'une expertise balistique par un laboratoire de police scientifique indépendant a été de nouveau écartée par la Cour. La MONUC maintient son offre de facilitation d'une expertise balistique réalisée par un organisme indépendant spécialisé en la matière, éventuellement par un laboratoire de police scientifique à l'étranger.

À cet effet, la MONUC réaffirme sa disponibilité à fournir aux autorités judiciaires toute l'assistance technique et logistique nécessaire, dans le cadre de son mandat et de ses capacités opérationnelles, pourvu que les autorités de justice lui en fassent la demande.

La MONUC continue à insister pour que toutes les garanties d'un procès juste et équitable soient respectées et que tous les éléments de preuves soient exploités, afin que justice soit faite, dans l'intérêt supérieur du respect des droits de l'homme en République démocratique du Congo.

LA MONUC PRÉOCCUPÉE PAR DE NOUVELLES ALLÉGATIONS À L'ENCONTRE DE CERTAINS DE SES CASQUES BLEUS (Communiqué MONUC du 14 mai 2008)
MONUC, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), est très préoccupée par des allégations récemment apparues d'exploitation et d'abus sexuels, à l'encontre de certains de ses Casques bleus, dans la province du Nord Kivu.

Ces allégations font l'objet d'enquêtes approfondies par le Bureau des services de contrôle interne de l'ONU (BSCI).

SITUATION MILITAIRE
La semaine dernière, la situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Toutefois des incidents ont été signalés dans les Kivus.

En Ituri, on a observé une semaine relativement calme. Cependant, la situation militaire reste volatile. Des éléments du Front de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) continuent à harceler les populations parmi lesquelles ils cherchent refuge. Le 9 mai 2008, la localité de Zunkuluka, située à 57 kilomètres au nord-ouest de Luna a été pillée par des éléments du FRPI, seulement trois mois après un incident similaires.

Au Nord Kivu et au Sud Kivu, la semaine dernière, on a noté une réduction des violations du cessez-le-feu. Toutefois, quelques incidents ont impliqué les insurgés du Congrès national pour la défense du Peuple (CNDP), les Patriotes résistants congolais (PARECO), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Le 4 mai 2008, sept femmes, personnes déplacées de l'intérieur, de retour de Rubare et de Kalengera pour regagner leurs maisons à Butare, auraient été tuées par des tirs croisés entre des patrouilles du CNDP et des FDLR.

Près de 60 combattants appartenant aux FDLR et au PARECO ont attaqué le 8 mai 2008 des positions des FARDC à Butalangola, situé à 12 kilomètres au sud de Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero. Avant de se retirer, ces éléments armés ont pillé le village et mis le feu aux installations des FARDC.

Le 9 mai 2008, des échanges de tir entre des éléments des FDLR et les FARDC ont été signalés dans la région de Ngwenda, situé à 5 kilomètres au nord de Kinyandony.

Kabingu, village situé à 5 kilomètres au sud-ouest de Gasake a été attaqué le 11 mai 2008 par des éléments du PARECO. À la suite, les éléments du ont été pris sous le feu par des éléments du CNDP. Trois civils ont été blessés et un autre tué.

Aucun bilan définitif de ces incidents n'est encore connu. En liaison avec la Commission technique mixte paix et sécurité, la MONUC a dénoncé ces violations et pris de mesures pour apaiser les tensions.

En ce qui concerne la mise en œuvre du Communiqué de Nairobi, au Nord et au Sud Kivu, les efforts de sensibilisation des combattants des FDLR menés par les équipes DDRRR de la MONUC se poursuivent intensément sur le terrain. Ces actions sont menées par des missions conjointes des autorités congolaises, dans différentes zones de concentration de ces combattants.

Pour rappel, le Communiqué de Nairobi du 9 novembre 2007, la Résolution 1794 du Conseil de Sécurité du 27 décembre 2007 et les Actes d'engagement de Goma du 23 janvier 2008 stipulent formellement, que la présence des combattants étrangers sur le territoire de la République démocratique du Congo ainsi que leurs activités illégales ne seront plus tolérées.

En complément des efforts de sensibilisation, d'autres mesures ont été prises en vue de rétablir l'autorité de l'Etat dans les zones du territoire jusqu'à présent dominées par des groupes armés étrangers. Bientôt, les populations des deux Kivus seront sensibilisées à une importante intensification des patrouilles conjointes FARDC/MONUC, notamment dans les zones sous influence des combattants des FDLR.

En effet, des bataillons intégrés des FARDC ayant reçu une formation complémentaire par la Force de la MONUC à Nyaleke, dans le Grand Nord, et à Luberizi, au Sud Kivu, ont été redéployés progressivement dans ces deux provinces.

Ces bataillons FARDC seront fermement soutenus par la Force de la MONUC et ont pour mission de rétablir la souveraineté de la République démocratique du Congo, de protéger les populations et de préserver les ressources économiques du pays.

ACTIVITÉS DROITS DE L'HOMME ET PROTECTION DE L'ENFANT
La MONUC condamne avec la plus grande fermeté l'usage abusif de la force et des armes par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) à Lubero, dans le Nord Kivu, samedi dernier, lors d'une intervention visant à disperser un groupe d'enfants anciennement associés aux groupes armés. Ces derniers étaient en attente de réinsertion dans leurs familles d'origine et se rendaient à un match de foot dans l'enceinte des bureaux de l'organisation de protection de l'enfance qui encadrait leur réintégration dans la vie civile.

Ce groupe d'enfants, placés dans des familles d'accueil en attendant leur retour dans leur famille d'origine, vivant dans des zones encore très instables, étaient venus plus tôt dans la journée, manifester devant les bureaux de cette organisation, pour exprimer leur souhait d'être immédiatement réunifiés avec leurs proches, et ce après avoir appris qu'un autre groupe d'enfants anciennement associés aux groupes armés allaient l'être dans une zone autre que leur territoire d'origine.

En fin d'après midi, les enfants, qui s'étaient calmés après avoir reçu des explications de l'organisation de protection de l'enfant, se dirigeaient de nouveau vers les bureaux de cette dernière pour un match de foot, lorsqu'ils se sont retrouvés face à des éléments de la Police nationale congolaise, ce qui les a effrayé et entraîné une protestation turbulente de leur part. Certains éléments de la PNC ont alors ouvert le feu pour disperser les enfants. L'un d'entre eux a été tué d'une balle dans la poitrine et trois autres ont été blessés. La MONUC lance un appel urgent aux autorités congolaises pour que les coupables de cet acte odieux soient immédiatement traduits devant les tribunaux et sanctionnés pour leurs crimes.

ACTIVITÉS DDRRR
Depuis le 1er Mai 2008, ce sont 83 combattants des différents groupes armés du Nord Kivu, locaux et étrangers, qui se sont présentés aux Casques bleus de la MONUC dans leurs différentes bases en vue de leur intégration dans l'armée congolaise, de leur démobilisation ou, pour ce qui est des combattants étrangers, de leur démobilisation et rapatriement volontaire dans leur pays d'origine.

Depuis le 1er janvier 2008, ce ne sont pas moins de 588 combattants des différents groupes armés du Nord Kivu, qui se sont rendus aux Casques bleus du Nord Kivu, en vue de leur intégration dans l'armée congolaise, de leur démobilisation ou de leur démobilisation et rapatriement volontaire dans leur pays d'origine, pour la quasi totalité d'entre eux, le Rwanda. Parmi eux, on compte : 274 Mayi Mayi dont 156 mineurs; 207 FDLR dont 67 mineurs; 107 éléments du CNDP dont 15 mineurs.

En comparant les chiffres de rapatriés depuis le 1er janvier 2008 à ce jour avec ceux de la même période l'an dernier, on observe une augmentation de 25% du nombre de rapatriés volontaires de ces combattants via le DDRRR. Si, entre janvier et mars, la moyenne de combattants rapatriés était d'environ 40 combattants par mois, entre le 1er avril et le 9 Mai, pas moins de 120 combattants ont rejoint le programme DDRRR de la MONUC.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
La Section des affaires civiles de la MONUC a préparé et facilité la rencontre entre le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Alan Doss, et une trentaine de représentants d'organisations de la société civile et du secteur privé, mercredi 7 mai dernier à Kinshasa. Cet échange de vues, qui s'est déroulé dans une atmosphère cordiale et détendue, a permis aux participants d'aborder librement des questions liées notamment à la coordination et l'aide au développement, la mise en place d'un cadre de concertation entre le gouvernement et la société civile, la sécurité et la protection des civils à l'Est de la RDC, ou encore la participation des femmes à la vie publique. D'autres rencontres de ce type devraient suivre et M. Doss a souhaité que chacune soit dédiée à quelques thématiques spécifiques. Pour la Section des affaires civiles, ces rencontres s'inscrivent dans le cadre de son mandat de soutien, y compris logistique, à la société civile et aux autorités locales, en vue de favoriser la mise en place de mécanismes de bonne gouvernance, notamment dans les provinces.

À ce sujet, la Section des affaires civiles a également participé vendredi 9 mai au lancement officiel, par Son Excellence M. Olivier Kamitatu, Ministre du Plan, des travaux du Comité préparatoire du symposium national de la société civile en RDC. Rassemblant des représentants de 18 réseaux de la société civile, des bailleurs de fonds et de la communauté internationale, dont la MONUC, mais aussi des ministères et des ONG internationales, ce groupe de travail doit préparer la tenue d'une série de rencontres provinciales entre autorités étatiques et société civile, en prélude au symposium national. Ces rencontres, à l'organisation desquelles la Section des affaires civiles apportera son soutien, seront autant d'occasions d'échanges sur la coordination au sein de la société civile, la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide internationale et la mise en place d'un dialogue avec le gouvernement sur la formulation et le suivi des politiques publiques.