Verbatim point de presse -07 mai 2008

13 fév 2009

Verbatim point de presse -07 mai 2008

Kemal Saïki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi.
- RENCONTRE M. ALAN DOSS, DIPLOMATES AFRIQUE DU SUD, ANGOLA, BELGIQUE, ÉTATS-UNIS, FRANCE, GRANDE-BRETAGNE AVEC PRÉSIDENT DE LA RDC
- SITUATION MILITAIRE
- RENCONTRE D'ALAN DOSS AVEC LES CHEFS RELIGIEUX DE RDC
- VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL À MBANDAKA
- ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
- ACTIVITÉS DIVISION DE L'INFORMATION PUBLIQUE
- ACTIVITES PROTECTION DE L'ENFANT

RENCONTRE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU, DES AMBASSADEURS D'AFRIQUE DU SUD, D'ANGOLA, DE BELGIQUE, DES ÉTATS-UNIS, DE FRANCE ET DE GRANDE BRETAGNE AVEC LE PRÉSIDENT DE LA RDC.
Le Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a reçu en audience, le 2 Mai 2008, le Représentant spécial du Secrétaire Général (RSSG) de l'ONU et les Ambassadeurs des États-Unis, de Grande Bretagne, de France, de Belgique, d'Afrique du Sud et le Chargé d'Affaires de l'Angola, représentant le Doyen du Corps diplomatique en RDC. Lors de cette rencontre, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Alan Doss, a évoqué la situation dans l'est de la RDC, les perspectives de développement, les cinq chantiers du Gouvernement, la sécurité aérienne et les élections locales.

SITUATION À L'EST
Le Représentant spécial a noté les progrès accomplis depuis la Conférence de Goma et la mise en place des structures du Programme Amani. La Communauté internationale reste engagée aux côtés de la RDC pour restaurer la paix et la stabilité dans l'est du pays a-t-il dit. Il a aussi informé le Président des efforts de mobilisation des partenaires pour le financement pour la Sécurité et la stabilisation de l'est du Congo.

Le RSSG a déclaré que la partie la plus ardue des travaux de la Commission Technique Mixte Paix et Sécurité commençait, avec les questions de désengagement, le DDR, le brassage et le retour des réfugiés et des déplacés internes. M. Doss a réitéré l'engagement de la MONUC à veiller au respect du cessez-le-feu, à l'appui des FARDC, ainsi que celui de la facilitation internationale au Processus de Goma.

Évoquant le Communiqué de Nairobi, le RSSG a informé le Président des efforts politiques et diplomatiques de la Communauté internationale ainsi que de l'appui de la MONUC pour aider les FARDC à se déployer dans les zones convenues dans le plan conjoint FARDC MONUC. M. Doss aussi rappelé l'approche progressive et ciblée afin de minimiser tout impact négatif sur les populations civiles.

DÉVELOPPEMENT
Évoquant les attentes de la population en matière de reconstruction du pays, il a mentionné la disponibilité de la Communauté internationale à examiner, avec le Gouvernement, les progrès réalisés dans les cinq chantiers de développement et a indiqué que les partenaires étaient aussi préoccupés par l'impact de l'augmentation du coût de la vie.

SÉCURITÉ AÉRIENNE
Abordant le problème de la sécurité aérienne, le Représentant spécial a noté qu'il s'agissait d'une situation complexe et que les partenaires étaient prêts à aider le Gouvernement à l'examen de mesures palliatives.

ÉLECTIONS LOCALES
Enfin, le Représentant spécial a évoqué les préparatifs et le calendrier des élections locales.

En réponse, le Président Kabila a déclaré que le Programme Amani traduisait sa vision pour la stabilité à l'est du pays et demandé l'aide des partenaires pour atteindre ses objectifs pour ce Programme. Concernant le Communiqué de Nairobi, le Président a estimé que les initiatives militaires devraient être accompagnées par des efforts renforcés de sensibilisation des FDLR, afin de convaincre les membres de ce groupe de désarmer et rentrer chez eux. Il faut, a-t-il dit, laisser la chance aux uns et aux autres de décider de retourner chez eux.

Le Président Kabila a enfin observé qu'au niveau des cinq chantiers, les autorités et les populations congolaises éprouvaient beaucoup de frustrations quant à toutes les promesses non tenues.

SITUATION MILITAIRE
La semaine dernière, la situation militaire est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Toutefois, on a noté quelques incidents dans les Kivus.

En Ituri, en dépit de l'arrêt provisoire des opérations militaires pour mener la campagne de sensibilisation, des éléments du Front de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) ont procédé à des provocations contre des positions des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la région de Marabo, situé à 40 kilomètres au sud de Bunia. Les FARDC et la Police Nationale Congolaise ont arrêté 18 miliciens appartenant au Front nationaliste intégrationniste (FNI) et au FRPI. Par ailleurs, 2 éléments du FNI se sont rendus avec leurs armes à la Force de la MONUC.

Au Nord Kivu, des incidents ont impliqué les insurgés du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), les Patriotes résistants congolais (PARECO), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les FARDC. Selon des informations locales, 34 personnes civiles et 9 éléments du PARECO auraient été tués lors des affrontements qui ont opposé des éléments du CNDP au PARECO entre le 20 et le 28 avril 2008 dans les localités de Rurere, Bokombo et Mashango, situé à 100 kilomètres au nord-ouest de Goma, dans le territoire de Walikale. Le processus de vérification de ces incidents a commencé. Parallèlement, la Force de la MONUC a pris des dispositions sécuritaires dans cette région.

Pour rappel, le 24 avril 2008, une patrouille d'une base opérationnelle mobile de la Force de la MONUC, en mission dans la région de Mashango, a été prise dans des échanges de tirs entre les éléments du CNDP et ceux des PARECO. Cet incident grave aurait pu avoir des conséquences tragiques. L'intervention du commandant local des Forces de la MONUC a permis d'apaiser les tensions et le retour des belligérants sur leurs positions avant le cessez-le-feu.

Dans la même région, le 30 avril 2008, une patrouille des FARDC basées à Rutshuru en route vers Kishero, situé au sud de Nyamilima a été prise sous le feu par des éléments du FDLR. Malheureusement, cet incident a provoqué des mouvements des populations. Ce type d'incidents s'est répété le 5 mai 2008 près de Ngwenda, 5 kilomètres au nord de Kinyandony.

Auparavant, le 1er mai 2008, des échanges de tirs entre des éléments du CNDP et les FARDC ont été signalés dans la région de Kahira, situé à 15 kilomètres au nord-ouest de Masisi. Le même jour, des accrochages entre les FARDC et les PARECO ont eu lieu à Katwe, dans la région de Nyanzale.

Aucun bilan définitif des ces incidents n'est encore connu.

Ces regrettables affrontements, bien que constituant des violations du cessez-le-feu, dénoncés par la MONUC, n'ont pas remis en cause les accords de Goma.

Par ailleurs, en liaison avec les autres agences des Nations Unies, des mesures sont prises pour mieux améliorer la sécurité et le soutien humanitaire des populations.

Pour terminer, au Nord et au Sud Kivu, la mise en œuvre du volet militaire du Communiqué de Nairobi du 3 novembre 2007, dont le bien-fondé a été confirmé par les résolutions du Conseil de Sécurité 1794 du 21 décembre 2007 et 1804 du 13 mars 2008, a bien commencé à partir du 15 mars dernier.

Cela se traduit par la mise en place progressive de bataillons des FARDC dans les zones qui étaient jusqu'à présent dominées par les FDLR. En complément de la sensibilisation menée par les autorités congolaises pour le rapatriement des combattants étrangers au Rwanda, les Bataillons FARDC, soutenus par la MONUC, ont pour mission de rétablir la souveraineté de la République démocratique du Congo, de protéger les populations et de préserver les ressources économiques du pays.

RENCONTRE D'ALAN DOSS AVEC LES CHEFS RELIGIEUX DE RDC (Note d'Information du 03 Mai 2008)
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) et Chef de la MONUC, Monsieur Alain Doss, a rencontré, le 2 mai 2008, des chefs religieux et de hauts responsables des huit principales confessions religieuses en RDC pour un tour d'horizon sur la situation dans le pays.

Les hauts dignitaires ont évoqué pour le Représentant spécial leurs activités de conscientisation, de pacification et d'éducation civique, notamment lors des dernières élections et comme témoins nationaux des Actes d'Engagement du Nord et du Sud Kivu signés en janvier dernier à Goma. Ils l'ont assuré de leur soutien au renforcement de la société civile et lui ont présenté leur nouveau programme, axé sur la continuation de leur mission pastorale de la paix ainsi que, dans un contexte post-conflit, sur l'épanouissement de la pastorale du développement. À cet égard, ils ont fait part à M. Doss de leurs préoccupations sur un certain nombre de sujets de nature sécuritaire et socio-économique et notamment la situation alimentaire précaire et les agressions criminelles dont sont trop souvent victimes les populations.

M. Doss s'est tout particulièrement félicité des relations étroites qui se sont nouées au fil des ans entre les confessions religieuses et la MONUC. Il a souligné l'importance qu'il attache au rôle crucial de leurs animateurs, notamment en tant que courroie de transmission et vase communicant entre les aspirations de la population et les autorités. Il a aussi rappelé qu'ils «étaient les gardiens des valeurs morales et spirituelles de la société congolaise, hélas gravement atteintes du fait du conflit qui a ravagé le pays pendant de longues années ». « Les violences sexuelles dont continuent à être victimes les jeunes filles et les femmes, surtout à l'est du pays, en sont une illustration particulièrement tragique. » a-t-il dit

Le Représentant spécial a informé ses interlocuteurs des derniers développements dans la mise en œuvre du Communiqué de Nairobi et du processus de Goma. Il les a encouragés à persévérer dans leur campagne de sensibilisation et de mobilisation en direction de toutes les couches sociales du pays.

Il a exprimé le souhait de tenir des consultations à intervalles réguliers avec ses interlocuteurs et de poursuivre avec eux le renforcement de leur coopération mutuellement fructueuse.

VISITE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL À MBANDAKA
Demain, jeudi 08 mai, Monsieur Alan Doss se rendra à Mbandaka, chef-lieu de la Province de l'Équateur. Pour sa première visite officielle dans cette Province, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies aura un agenda chargé. Outre une rencontre avec le Gouverneur de Province, il s'adressera également entre autres au Bureau de l'Assemblée provinciale qui sera élargi, pour la circonstance aux Présidents des Commissions. Ensuite, à l'Hôpital Général de Référence de Wangata de Mbandaka, Monsieur Doss procèdera au lancement des activités de mobilisation sociale pour la campagne de vaccination contre la Poliomyélite et l'apport de supplément de vitamine A. Il y remettra aussi un important lot de médicaments et de matériel.

ACTIVITÉS AFFAIRES CIVILES
Dans le cadre du processus de retour des réfugiés, la section des Affaires civiles de la MONUC en collaboration avec le HCR a organisé, le 02 Mai une session de formation destinée à 30 formateurs et animateurs. La session de formation qui, a duré une journée avait pour principal objectif de contribuer à la stabilisation et à la préparation du terrain pour une plus grande cohésion sociale au sein des 6 chefferies du territoire de Moba. D'autres actions de sensibilisation devraient contribuer à réduire la tension entre nouveaux venus et la population sur les questions relatives au régime foncier et de chefferie.

Dans le prolongement de cette formation, la section des Affaires civiles a organisé une réunion le 3 Mai, avec les membres des radios communautaires de Moba (RCMO), ceux de la société civile de Moba (SOCIMO), de la société civile du Tanganyka (SOCITANG), l'Information publique de la MONUC et le contingent béninois. Les discussions ont été centrées sur l'organisation des sessions de sensibilisation dans les chefferies. A cet égard, les membres du RCMO, SOCITANG et SOCIMO ont été priés de rédiger un projet sur une période d'environ 2 mois qui sera examiné par la MONUC et présenté plus tard au HCR pour le financement.

ACTIVITÉS DIVISION DE L'INFORMATION PUBLIQUE
La section de l'Information publique/Aru, en partenariat avec le bureau Genre, famille et enfant, le Forum des Mamans d'Aru et plusieurs ONG œuvrant sur la question des violences sexuelles, a débuté, le 2 mai 2008 dernier une campagne de sensibilisation dans le territoire.

Trois heures durant, quelque 150 éléments des FARDC - soldats, officiers et sous-officiers - ont suivi une séance de vulgarisation de la loi du 20 juillet 2006 relative aux violences sexuelles, ses innovations, la description des infractions et les peines encourues.
L'attention des militaires a été particulièrement attirée sur le fait que leur mission de protection du territoire et des populations, a pour corollaire qu'ils soient souvent passibles de peines plus lourdes devant l'Auditorat militaire.par rapport à celles qui seraient infligées ailleurs aux civils pour les mêmes violations.

Cette journée de sensibilisation à l'adresse des militaires sera suivie par deux autres dans la cité d'Aru. Lundi 5 mai, le groupe d'organisateurs est allé à la rencontre des policiers dans leur quartier général, et ce mercredi 7 mai une conférence-débat réunira les leaders d'opinion et religieux, les chefs de quartiers, les responsables d'institutions scolaires et universitaires, sans oublier la société civile. Par la suite, le convoi contre les violences sexuelles prendra la route pour poursuivre la campagne dans les huit collectivités du territoire: Ondolea, Ariwara, Mbokolo, Otsé, Yuku, Adranga, Biringui et Mado.

ACTIVITES PROTECTION DE L'ENFANT
La MONUC rappelle avec insistance que tous les groupes armés du Nord et du Sud Kivu signataires des Actes d'Engagement ont promis de mettre une fin immédiate au recrutement d' enfants et de libérer tous les enfants soldats figurant dans leurs rangs. Plus de deux mois après la fin de la Conférence de Goma, cet engagement solennel, qui n'exige pourtant rien de plus que de la bonne volonté de la part des leaders de ces groupes armes, est toujours loin d'être une réalité. La MONUC lance un appel pressant à tous ces groupes pour qu'ils libèrent immédiatement les enfants de leurs rangs, les laissent réintégrer la vie civile.