Verbatim point de presse-23 mai 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-23 mai 2007

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.

Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire d'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la RDC et le monde entier grâce à l'Internet.

Depuis notre rencontre de la semaine dernière, la situation générale en République démocratique du Congo est restée calme ; à l'exception de quelques éléments incidents, aucun événement majeur n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité de la RDC.

Enquête sur des allégations de trafic d'or en Ituri
Commençons ce rendez-vous hebdomadaire, par vous informer que des rapports récemment parus dans les médias se sont fait l'écho d'allégations datant de plus de deux ans, selon lesquelles des Soldat de la paix des Nations Unies basés dans le District de l'Ituri, au Nord Est de la République Démocratique du Congo (RDC), auraient été impliqués dans un trafic d'or et d'armes en 2004/2005. Dès l'apparition de ces graves allégations et aussitôt qu'elles ont été portées à son attention en 2006, la MONUC, la Mission de Maintien de la Paix des Nations Unies en RDC, a immédiatement demandé à ce qu'une enquêté soit menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations Unies.

Une enquête complète a été lancée, indépendamment de la MONUC, par le BSCI-Nairobi, conformément au mandat du BSCI qui est d'enquêter sur les cas graves de mauvaise conduite. Lorsque son enquête sera terminée, le Bureau des services de contrôle interne communiquera son rapport et ses recommandations au Département du Maintien de la Paix des Nations Unies, pour action appropriée auprès des Pays Contributeurs de Troupes dont dépend le personnel du contingent concerné, conformément aux procédures onusiennes actuellement en vigueur. La politique des Nations Unies est de ne faire aucun commentaire sur toute enquête en cours et dont le rapport et les recommandations restent à transmettre officiellement aux autorités appropriées.

La Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo a une politique de tolérance zéro absolue quant aux problèmes de mauvaise conduite et demeure vigilante dans la prévention des comportements graves et inacceptables. La MONUC est déterminée à sanctionner de manière implacable, quiconque dont la conduite sera avérée comme étant indigne d'un Soldat de la paix. Dans le même temps, la MONUC réitère sa confiance dans l'immense majorité de ses Casques Bleus qui se conforme aux normes de conduite onusiennes les plus élevées, ainsi que sa gratitude pour leur dévouement et leur magnifique travail au service de la paix dans un pays qui a trop longtemps souffert, particulièrement en Ituri, où ils ont désarmé et démobilisé plus de 15,000 miliciens.

C'est grâce aux efforts et aux sacrifices des Soldat de la paix de l'ONU que la DRC a pu tenir, en 2006, ses premières élections libres et démocratiques en plus de 40 ans, en toute sécurité, ouvrant ainsi la voie au retour de la paix et de la stabilité dans la région.

Célébration le 29 mai de la journée des Casques bleus
Retenez sur tout autre chose que le mardi 29 mai prochain sera célébrée, la journée internationale des Casques bleus des Nations unies. Instaurée depuis 2002, par une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, cette journée, vise à rendre hommage à tous les hommes, à toutes les femmes qui servent dans des opérations de maintien de la paix, en raison de leur niveau exceptionnel de professionnalisme, de dévouement et de courage. Cette journée permet également d'honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au service de la paix. Comme, il est de tradition chaque année, une cérémonie officielle, rendant hommage aux Casques bleus de la MONUC sera organisée. Tous les détails de celle-ci, et ceux d'autres manifestations s'inscrivant dans le cadre de la célébration de la journée internationale des Casques bleus vous seront communiqués ultérieurement.

Pour l'heure, laissons la parole au commandant Gabriel de Brosses, qui comme à l'accoutumée va passer en revue pour nous les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.

Depuis la semaine dernière, la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo a été relativement calme.

En Ituri : Le 17 mai, 12 miliciens des Forces de résistance patriotique en Ituri (FRPI) de Cobra Matata se sont rendus au Bataillon Bangladais d'AVEBA en exprimant le vœu d'être démobilisés et non intégrés au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Le 19 mai, 53 ex-soldats du Front Nationaliste Intégrationniste (FNI) de Cobra Matata ont rejoint le camp de transit de Kwandroma pour y rendre leurs armes et être intégrés dans les FARDC. La MONUC se félicite de ce ralliement et espère qu'il permettra le désarmement progressif du FNI.

Au Nord Kivu : La situation de la semaine passée a été marquée par une succession d'opérations des FARDC contre le groupe armé du Front Démocratique de Libération du Rwanda (FDLR) et par les contre attaques menées par ces milices.

Le 17 mai, une patrouille de la MONUC du bataillon Indien a constaté que les FDLR ont attaqué le camp des FARDC à KISHERUGU et ces dernières les ont repoussé sans pertes de leur coté. Après avoir été repoussés, les FDLR se sont repliés dans le parc National des Virunga.

Le 17 mai encore, 4 citoyens Rwandais circulant dans la région de SAKE ont été interceptés et arrêtés par une patrouille mobile de casques bleus et remis à la PNC de la ville de SAKE.

Le 17 mai, les FARDC ont ainsi lancé une offensive vers KASMOVU et ont accroché les FDLR dans cette région. Les miliciens du groupe rebelle se sont repliés, il n'y aurait pas eu de pertes de part et d'autre.

Le 18 mai, les FARDC ont relancé une offensive dans la région de KASMOVU.

Le 21 mai, dans la région de NGUNGU, les FARDC ont repris leurs opérations à partir de la zone GASAKI vers MYANO.

Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinstallation et Réinsertion (DDRRR) :

Pendant la période allant du 1er Janvier au 30 avril 2007, la section DDRRR de la MONUC à Goma a rapatrié 300 ex combattants et leurs dépendants, dont 200 combattants et 100 dépendants,

Parmi les 200 combattants, figurent 50 % de FDLR, 40 % d'ex-combattants ayant déserté les troupes loyales à l'ex général Laurent Nkunda (dont 10 enfants soldats), soit issus de sa garde personnelle ou des troupes que ce dernier a fourni aux fins de leur insertion dans les Brigades mixées et 10% d'autres combattants étrangers associés a d'autres groupes.

Le nombre de combattants issus des troupes loyales à Laurent Nkunda rapatriés par le DDRRR a considérablement augmenté depuis début avril.

En avril, sur un total de 86 personnes rapatriées, dont 54 combattants et 32 dépendants figuraient 20 FDLR et 28 éléments loyaux a Laurent Nkunda dont un enfant soldat et six éléments associes aux groupes Mai Mai

Depuis début mai la section a en outre rapatrié 54 individus dont 38 combattants et 17 dépendants. Parmi les combattants figurent 16 FDLR, 18 anciens éléments loyaux a Laurent Nkunda et 4 ex combattants associes aux groupes Mai Mai,

Depuis début avril la section DDRRR de la MONUC Goma a donc rapatrie 46 éléments des troupes de l'ex général Laurent Nkunda, mixés ou de sa garde personnelle, dont 10 enfants soldats.

Depuis le 16 mai, la MONUC a redéployé son dispositif en RDC, en faisant effort sur le Nord Kivu. Les 800 casques bleus attendus sont désormais arrivés ainsi que la majorité de leur matériel et ont commencé leur mission. Renforçant les capacités de la Brigade du Nord Kivu ils permettent d'intensifier le nombre des patrouilles dans cette région.

Au sud Kivu : Le camp de brassage de LUBERIZI accueille 4348 soldats qui sont en train de suivre leur entraînement dans le cadre du processus de brassage. A terme ils formeront la seizième brigade intégrée.

Après les opérations de ratissage conjointes menées par la MONUC et les brigades intégrées des FARDC dans la forêt de MUGA les FDLR ont été repoussé vers BUNYAKIRI qui est tenue par les FARDC.

Le 17 mai des pourparlers entre le commandant de la brigade du Sud Kivu de la MONUC et le capitaine Yakutumba chef du groupe MAYI/MAYI ont poussé ce dernier à se rallier au processus de brassage.

A Opienge : Le 16 mai, le Major Luc, chef d'un groupe rebelle armé s'est rendu pour être intégré dans le processus de brassage. Le 17 mai la MONUC a donc déployé une base mobile opérationnelle (MOB) par hélicoptère dans la zone D'OPIENGE pour faciliter le ralliement du major LUC et des éléments restants de son groupe.

Ces deux derniers ralliements observés et obtenus, sont autant de signes encourageants pour la MONUC et participent à la stabilisation de la paix en RDC.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Passons à un autre sujet à présent pour donner la parole au Docteur Pierre Somse, coordonnateur, ONUSIDA en République démocratique du Congo. Docteur Somse, va vous entretenir de l'engagement pris le lundi 21 mai 2007 par le Secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki Moon devant l'Assemblée générale de l'Onu, de faire de la lutte contre le sida, une priorité.

OCHA
Au chapitre humanitaire et au Sud Kivu, selon des sources du Bureau Central de la Zone de Santé de Minova, des vagues importantes de déplacés en provenance de Gungu et Ufamandu (Masisi, Nord Kivu) sont arrivées ces derniers jours dans les localités de Ziralo et Numbi (Aire de Santé de Tushunguti, Zone de Santé de Minova). D'une manière générale, les déplacés rwandophones se seraient dirigées vers Numbi qui serait sous contrôle FARDC (unité non spécifiée), tandis que les Batembo se seraient réfugiés vers Ziralo qui serait sous contrôle FDLR-Mayi-mayi. Il s'agit d'une zone très difficile d'accès. Seul Numbi peut-être accessible par véhicule.

Nord Kivu
Dans le Nord Kivu, OCHA signale l'arrivée, depuis le 4 mai, de personnes déplacées à Minova et Bweremana, en territoire de Masisi. Ces personnes proviennent du groupement de Ufamando (Ngungu et la zone au sud), cité dans le cas du Sud Kivu. 1,382 ménages ont déjà été recensés. Ceci ne représente pas une situation humanitaire préoccupante, car les déplacés sont éparpillés dans plusieurs villages et ont été accueillis par des familles. Par contre, a été signalée la présence de 41 enfants non accompagnés. Selon les autorités sur place, une ONG a déjà entamé une démarche pour leur identification et leur prise en charge.

Au Katanga, la première réunion du comité de suivi sur la question de la remise des kits de réinsertion aux ex-combattants par la FAO s'est tenue ce lundi au bureau de OCHA à Kalémie. La MONUC, OCHA, la FAO, UNICEF et six représentants des ex-combattants se sont donc retrouvés pour examiner ensemble l'évolution de cette question. Notons que le travail de sensibilisation engagé par les humanitaires a permis un retour au calme et facilité un dialogue pacifique entre la FAO et les ex-combattants. Vous avez souvenance que ces derniers avaient, à plusieurs reprises, violement manifesté leur mécontentement devant le bâtiment des Nations unies. Les ex-combattants ont, également été informés que les opérations d'achat des kits de réinsertion étaient en cours à Kinshasa. La prochaine rencontre aura lieu le 5 juin 2007.

Dans la province du Maniema, les 1,000 familles victimes des récents incendies qui ont détruit leurs maisons dans le territoire de Salamabila ont reçu une assistance en médicaments, kits de biens non alimentaires et des couvertures de l'OMS, UNFPA, l'UNICEF et Caritas.

A Bunia, et selon le comité des déplacés de Djugu, il y a 2,193 ménages déplacés à Bunia. Ces déplacés ne peuvent retourner à cause de l'insécurité et demandent une assistance en vivres, intrants agricoles, outils aratoires et en abris et biens non alimentaires.

Par ailleurs OCHA, se dit préoccupée par l'application de plus en plus stricte par l'OFIDA de la décision du Ministre des Finances, datée du 5 Mars, de geler les exonérations de droits et taxes à l'importation normalement accordées aux ONG humanitaires. Rappelons que ces exonérations permettent aux ONGs d'importer à moindre coût les biens et équipements nécessaires aux activités d'assistance des populations congolaises les plus vulnérables. Notons, que parmi les biens récemment taxés, figurent des médicaments. Le maintient du gel des exonérations risque de forcer les ONGs à réduire sensiblement l'assistance fournie.

En Ituri, et pour terminer, l'OMS a signalé deux cas de méningocoque de type A à Nyakunde et a commandé aux acteurs humanitaires de suspendre momentanément le retour de déplacés dans les zones à risque : Irumu, Marabo, et Nyakunde. Toutefois, l'OMS a indiqué qu'elle a reçu des médicaments qu'elle va mettre à disposition de la petite structure médicale de Nyakunde.