Verbatim point de presse-30 mai 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-30 mai 2007

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.

Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire d'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la RDC et le monde entier grâce à l'Internet.
Depuis notre rencontre de la semaine dernière, si aucun événement n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la RDC, nous avons malheureusement à déplorer un massacre de populations civiles dans le Sud Kivu.

Massacres de civils à Kanyola
Dans la nuit du 26 au 27 mai, un groupe de 10 à 12 miliciens que l'on suppose être des FDLR/Rastas, a attaqué les villages de Nyabuluze et de Muhungu à 7 km au Sud Kivu de Kanyola dans le secteur de Walungu de la province du Sud Kivu., dans le Nord Est de la République démocratique du Congo. Le premier bilan de cette tragédie s'établit à 18 civils, dont des femmes et des enfants tués à l'arme blanche ; et 27 blessés, tandis que 18 personnes étaient enlevées. La MONUC condamne fermement et avec la plus grande indignation cet horrible massacre des innocents, présente ses condoléances aux familles endeuillées et exprime sa sympathie aux populations affectées.

Toutes les victimes ont été tuées ou blessées dans leur sommeil. Ces attaques ont été menées dans le plus grand silence, les assaillants ayant commis leur forfait à l'aide de machettes, de baïonnettes, de couteaux et de gourdins afin d'éviter des coups de feu qui auraient pu révéler leur présence. Ils ont été néanmoins surpris, vers 03h00 du matin, par une patrouille de la MONUC sur véhicule blindé, alors qu'ils s'étaient introduits dans un troisième village, celui de Chihamba. La patrouille est intervenue, ouvrant le feu sur ces criminels, les mettant en fuite et les empêchant ainsi de commettre un autre massacre.

La protection des populations civiles est au cœur du mandat de la MONUC et, sans cette intervention, il est certain que le bilan de ce massacre eut été bien plus lourd. Cependant, la MONUC tient à rappeler et à souligner que la sécurité des Congolais et la protection du territoire national de la RDC est la première responsabilité de son Gouvernement, de ses forces Armées et de sa police Nationale. Elle appelle les autorités congolaises à tout mettre en œuvre afin que les coupables de ces crimes atroces soient poursuivis, arrêtés et répondent de leurs actes. Elle leur demande de faire tout leur possible afin de s'assurer que de telles tragédies ne se renouvellent pas.

Laissons la parole maintenant au commandant Gabriel de Brosses, qui va passer en revue pour nous les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.
Hormis dans la région de Kanyola dans le territoire du Walungu au Sud Kivu, la situation sécuritaire en République démocratique du Congo est restée relativement calme sur le terrain.

A Kinshasa :
La célébration de la journée des soldats de la paix a eu lieu dans le camp du bataillon Ghanéen le mardi 29 mai. Cette commémoration avait pour but de rendre hommage aux 85 soldats de la paix décédés en RDC depuis le début de la mission de la MONUC. Néanmoins le point d'orgue de la journée aura été la conférence de presse qui s'est déroulée entre les représentants des médias Congolais et les plus hautes autorités militaires et policières de la MONUC.

Au Nord Kivu :
Dans la nuit du 25 au 26 mai, une patrouille de la MONUC a rendu compte de l'accrochage entre la brigade Bravo et des éléments du Front de libération démocratique du Rwanda (FDLR) qui a eu lieu à Lushake. Le bilan de cet accrochage est de 2 morts du coté des FDLR.

Le 29 mai, la brigade de la MONUC au Sud-Kivu a déployé une cinquième base mobile opérationnelle à Nyamilima dans le Rutshuru. Les quatre autres MOB sont actives dans les régions de Rwindi, Mirangi, Jomba et Bisinga. La brigade du Nord Kivu a par ailleurs mené 394 patrouilles entre le 22 et le 28 mai 2007.

Au sud Kivu :
Comme nous vous l'avons dit, la semaine passée a été profondément marquée par les atrocités survenues dans la région de Kanyola. A la suite de ces massacres, deux bases mobiles opérationnelles ont été activées, le lundi 28 mai, pour sécuriser l'axe Kanyola Walungu.

A Opienge :
Le major Luc, chef d'un groupe de MAYI-MAYI s'est officiellement rendu au commandant militaire de la 9ème Région militaire. La MOB mise en place par la MONUC a permis d'organiser cette opération.

Point de situation du Brassage :
Le brassage de la 15ème Brigade intégrée s'est achevé et les 2837 hommes qui la composent attendent d'être déployés. Le brassage de la 16ème Brigade se poursuit pour les 4401 hommes présents au camp de Luberizi et devrait s'achever le 24 juin 2007. Enfin, à Kamina, 4139 hommes sont en attente du début du brassage de la 17ème Brigade.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
OCHA
Sud Kivu.
Au chapitre humanitaire et suite aux atrocités commises par des éléments soupçonnés d'appartenir aux FDLR/Rastas, le Mécanisme de réponse rapide (MRR) d'OCHA et UNICEF a organisé, avec l'ONG internationale IRC, a envoyé une mission, lundi 28 mai 2007 à Walungu et Kanyola centres afin d'évaluer la situation sécuritaire. Cette mission a observé un déplacement des populations du groupement de Kanyola vers l'axe principal reliant Kanyola centre à Budodo, ainsi qu'un mouvement timide d'une autre partie de la population vers Walungu centre. Hier la MONUC a aussi envoyé une mission d'évaluation mais celle-ci n'a pu atteindre les villages affectés car empêchés de le faire par la population qui voulait exprimer son mécontentement. Bien que cette réaction soit compréhensible, il est regrettable que cette mission n'ait pu accomplir son travail.

Ces familles déplacées passent la nuit à la paroisse catholique de Kanyola, à l'Hôpital Général de Référence (HGR) de Kanyola et dans les environs (Lwashunga, Cisaza, Luya, Cizi, Cindubi, Nabishaka, Nakajaga). Ces groupes sont dans des familles d'accueil et seraient, pour la plupart, en transit vers Kanyola et Walungu centres.

Certains déplacés se sont rendus à Walungu centre et vivent en majorité dans des familles d'accueil. D'autres familles commencent à occuper le hangar construit par l'équipe du Mécanisme de réponse rapide. Il semblerait que les mouvements des populations vont continuer à se poursuivre devant l'insuffisance du dispositif militaire des FARDC afin d'assurer la sécurité des populations civiles.

La majorité des blessés est constituée par des enfants de 6 à 16 ans. Sur les 19 blessés hospitalisés à l'Hôpital Général de Référence de Kanyola, 13 sont des enfants. Du fait de l'insuffisance de médicaments, la prise en charge des blessés pose un sérieux problème, le manque de lits est criant et certains blessés se trouvent à deux sur un même lit L'OMS a prévu d'envoyer des kits médicaux de base à l'hôpital.

Au cours de leur visite, l'équipe du Mécanisme de réponse rapide a assisté les victimes hospitalisée avec des biscuits hypercaloriques (72 kg de BP-5, soit 3 kg par malade) et 23 couvertures (1 couverture par victime).

Les meurtres du Sud Kivu ont été perpétrés à l'arme blanche, dans des localités dépourvues de militaires des FARDC. Au total 17 personnes ont été tuées au moment des faits, dont 3 à Muhungu, 1 à Chihamba et 13 à Nyalubuze. Parmi ces personnes tuées figuraient 12 enfants (71% de cas), dont 11 à Nyalubuze et 1 à Cihamba. En plus des personnes tuées, l'on enregistre 28 personnes grièvement blessées, dont 19 prises en charge à l'hôpital général de référence (HGR) de Kanyola et 4 à l'hôpital général de référence de Walungu, alors que les personnes légèrement blessées suivent les soins en ambulatoires à l'HGR de Kanyola . Un blessé devait succomber plus tard à ses blessures, portant le total des tués à 18.

Il convient de rappeler à tous que les acteurs humanitaires travaillent dans le strict cadre des principes de neutralité, d'indépendance, d'impartialité et ne fournissent leur assistance uniquement qu'en fonction des besoins identifiés.

Nord Kivu.
Au Nord Kivu, et selon les autorités locales, des hommes armés et en uniforme ont pillé le centre de santé de Gisindza, dans le territoire de Rutshuru ainsi que plusieurs maisons au cours de la nuit du dimanche 27 au lundi 28. La population soupçonne les militaires de la brigade Bravo.

Le pillage de centres de santé et des services publics en général constitue une atteinte aux droits de la personne et des lois humanitaires internationales, y compris de la Convention de Genève. Les autorités gouvernementales ont pour responsabilité de protéger ces services.

A Walikale, une ONG qui travaille à la protection des enfants et pour la réinsertion d'enfants démobilisés dénonce le recrutement de ces derniers sur la route de Bukavu (sud) par les éléments de la 85ème brigade. Selon cette ONG, 10 ex-EAGA (enfants associés aux groupes armés) ont été enrôlés de force dans le groupement de Bakano et 60 autres dans le groupement de Wanyanga, entre les mois d'avril et de mai 2007. En conséquence, certains enfants refusent de retourner dans leurs milieux d'origine de peur d'être à nouveau enrôlés de force.

Affaires civiles
Dans le cadre de ses activités de promotion de la bonne gouvernance et de renforcement des capacités de la société civile pour la planification des activités de réduction de la pauvreté, la Section des Affaires Civiles a facilité la semaine passée l'organisation à Kisangani du premier colloque national du Conseil national des ONG de développement du Congo (CNONGD, qui regroupe plus de 500 ONG).

Le symposium, qui avait pour thème « Politiques nationales de développement durable : place et rôle des ONG de développement » dans le contexte post-transition, a rassemblé plus de 80 participants. Outre le directeur de cabinet du Ministre du plan et le maire de Kisangani, qui ont participé à la cérémonie d'ouverture, étaient aussi présents des directeurs centraux et des chefs de division du Ministère du Plan, des représentants d'ONG, des agences des Nations Unies et des pays donateurs.

Entre autres questions abordées pendant ces travaux : « la place et rôle de la société civile dans la mise en œuvre du programme du gouvernement » ; « l'élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation du processus DSCRP (Document stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté) » ; ou encore des présentations sur le rôle des agences des Nations Unies dans la phase postélectorale.

Ce colloque a été complété par la tenue ce lundi 28 d'un séminaire de dissémination du DSCRP auprès de la société civile de Kisangani. Notons enfin que des ateliers similaires s'ouvrent aujourd'hui à Beni et à Uvira, et la semaine proch