Verbatim point de presse-23 octobre 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse-23 octobre 2007

Kemal Saiki, Directeur du Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi.
Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants :
NOMINATION D'UN NOUVEAU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
NOMINATION D'UN NOUVEAU REPRESENTANT SPECIAL ADJOINT DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
CELEBRATION DE LA JOURNEE DES NATIONS UNIES
LA MONUC PREOCCUPEE PAR LA RECRUDESCENCE DE VIOLS DANS LE NORD KIVU
BRIEFING MILITAIRE
AFFAIRES CIVILES MONUC
ACTIVITES PROGRAMME MONDIAL ALIMENTAIRE (PAM)

NOMINATION D'UN NOUVEAU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.
Le mercredi 17 octobre 2007, le Secrétaire général des Nations unies a nommé M. Alan Doss comme son nouveau Représentant spécial en République démocratique du Congo. M. Alan Doss, de nationalité britannique, présentement Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Liberia succédera à M. Williams L. Swing.

NOMINATION D'UN NOUVEAU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT.
Par ailleurs, M. Bacre Waly N'Diaye, de nationalité sénégalaise, a été nommé au titre de Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC. M. Bacre Waly N'Diaye est actuellement le Directeur de la Division des Procédures des Droits de l'homme au Bureau du Haut Commissariat pour les Droits de l'homme à Genève.

CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE DES NATIONS UNIES
Demain mercredi 24 octobre 2007, sera célébrée comme chaque année, la journée des Nations unies. À cette occasion la MONUC et toutes les Agences du Système des Nations Unies représentées en RDC, organisent, une semaine durant, une série d'activités à travers toute la République démocratique du Congo.

À Kinshasa, outre la cérémonie officielle prévue ce 24 octobre 2007, dans l'enceinte du site Congo Bâtiment, au parking de l'Administration de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), des conférences publiques à l'intention des jeunes seront organisées. « Santé Mondiale : Une composante critique du développement », est le thème choisi cette année pour célébrer cette journée. En République Démocratique du Congo, un thème national a également été retenu : « Violences sexuelles : Tolérance zéro », eu égard au contexte général de crise créé par les conflits successifs que connaît le pays.

La série d'activités prévue du 20 au 26 octobre 2007 permettra aux populations de mieux connaître l'ONU et ses réalisations en RDC. Ils serviront également de forum participatif sur la question cruciale de la lutte contre l'impunité qui continue à protéger les auteurs des violences sexuelles. Les violences sexuelles, actes inacceptables, humiliants et dégradants, sont commises par des éléments de toutes les factions armées dont celle censées protéger les populations vulnérables mais également par des personnes occupant des positions d'autorité et de pouvoir. Aussi, des criminels de droit commun et des opportunistes profitent-t-ils du climat d'impunité généralisé et de la culture de la violence, pour abuser des femmes et des enfants dans les provinces.

L'objectif poursuivi cette année en célébrant la journée des Nations Unies est de rappeler à l'opinion publique congolaise que la RDC est membre des Nations Unies et qu'en cette qualité, elle a des droits et des devoirs. Parmi ceux-ci, la nécessité impérieuse de mettre un terme à l'impunité qui entoure les abus sexuels, en œuvrant notamment à l'application rigoureuse des textes de loi adoptés par les autorités congolaises.
Il important de rappeler que l'élaboration du plan d`action National sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies « femmes, paix, et sécurité », qui comporte également un volet spécifique sur l`impunité pour les crimes sexuels, est un processus d'une haute importance. Avec l'élaboration de ce plan, le ministère de la condition féminine bénéficiera ainsi d'un outil de plaidoyer, de coordination et d`évaluation en vue d`une paix durable. À cet égard, la MONUC par le biais de son bureau du Genre continuera à apporter son soutien à l`élaboration de ce plan d`action. À la fin de ce point de presse, la déclaration du Secrétaire général des Nation unies à l'occasion de la journée des Nations unies vous sera distribuée.

LA MONUC PRÉOCCUPÉE PAR LA RECRUDESCENCE DES VIOLS DANS LE NORD KIVU
Depuis la reprise des hostilités militaires dans le Nord Kivu, il est rapporté une recrudescence de viols commis sur des femmes dans le Nord Kivu par des hommes en armes. La MONUC vivement préoccupée par cette situation tient à souligner que le viol est un acte totalement inadmissible et criminel qu'aucun climat d'insécurité et d'impunité ne saurait justifier. La MONUC invite les autorités congolaises à une prise rapide de dispositions nécessaires pour poursuivre, arrêter et traduire devant les juridictions compétentes toutes les personnes qui se seraient rendues coupables d'actes de viols. La MONUC réaffirme sa disponibilité à apporter tout son soutien au gouvernement et aux autorités judiciaires congolaises pour mettre hors d'état de nuire tous ces criminels qui continuent de jouir d'une certaine impunité.

SITUATION MILITAIRE
Le lieutenant colonel Pierre CHAREYRON, Porte-parole Militaire, va maintenant nous décrire les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.
La Situation sécuritaire sur l'ensemble de la RD Congo est restée relativement calme cette semaine, à l'exception du territoire de Rutshuru qui a été l'objet d'une recrudescence des combats préoccupante. Sur un plan purement militaire, la situation est restée relativement calme sur les trois quarts Ouest et Sud de la République Démocratique du Congo. Les préoccupations principales restant bien évidemment l'Ituri et surtout le Nord Kivu.

Ituri : Malgré le succès enregistré par la phase III du programme de Désarmement Démobilisation Réintégration (DDR) avec 1865 miliciens désarmés, les dissidents du Front Nationaliste et Intégrationniste (FNI) ont continué d'attaquer les Forces armées de la République du Congo (FARDC) à Libi le 19 octobre et à Lalo le 21 octobre. Les forces de la MONUC maintiennent la pression sur ces milices pour les inciter fermement à rejoindre les points de contact encore ouverts en vue de leur démobilisation.

Nord Kivu : Dans le Masisi, comme nous vous l'annoncions la semaine dernière, la base mobile opérationnelle (MOB) de Kilolirwe a été maintenue pour protéger les nombreux déplacés qui se trouvent dans la zone, mais aussi pour être en mesure d'accueillir dans de bonnes conditions logistiques et de sécurité les soldats « nkundistes » qui viendraient à quitter les rangs du général renégat. De plus, à Saké, la MONUC a délivré en fin de semaine 12000 litres d'eau potable pour faire face à une pénurie due à une panne sur le réseau d'approvisionnement.

Dans le Rutshuru, des accrochages violents ont eu lieu samedi 20 et dimanche 21 octobre. Samedi matin, les miliciens des Forces Armées Populaires de Libération (FAPL) du « général » autoproclamé Kasereka et les troupes « nkundistes » du « colonel » Makenga se sont affrontés à Bunagana. Dans la journée de samedi et dimanche, les éléments « nkundistes » ont attaqué les FARDC de la 9e Brigade Intégré (BI) à Rumangabo puis à Bukima, sur l'axe Goma-Rutshuru. Ces combats ont malheureusement provoqué le déplacement de plusieurs milliers de personnes qui ont trouvé refuge dans des conditions très précaires dans les zones contrôlées par la MONUC à Rutshuru et à Goma.

Cette semaine, les forces de la MONUC sont intervenues militairement de plusieurs manières:
1. Sécurisation de la zone de Rutshuru par le renforcement des patrouilles au sol et le déploiement d'hélicoptères de combat.
2. Protection et soutien des déplacés en facilitant l'action des ONG et en escortant notamment des convois sur l'axe Kanyabayonga-Rutshuru et Sake-Kichanga. La MONUC a aussi transporté des déplacés malades et handicapés et établi une MOB à Kibumba pour assurer la protection des flux de déplacés.
3. Appui aux FARDC avec l'envoi d'une force de réaction rapide, du volume d'une compagnie, accompagnée de véhicules de combat et d'hélicoptères pour garantir la libre circulation sur l'axe Rutshuru-Goma qui est un axe logistique important, à la fois pour les FARDC et les populations. La MONUC ne permettra pas que cet axe soit coupé par les soldats dissidents de Nkunda.
4. Enfin, le Commandant de la brigade Nord Kivu a fait pression, en liaison avec le général Mayala, chef de la 8ème Région Militaire (RM) FARDC, sur les FAPL et les éléments « nkundistes » pour qu'ils cessent les hostilités et qu'ils rejoignent au plus vite le processus de brassage.

Par ailleurs, le 20 octobre à 12h30 à Rumangabo puis le 21 octobre à 16h00 à Rugari, les troupes de la MONUC ont à nouveau fait l'objet de jets de pierre de la part de la population. Un officier de la MONUC a même été blessé à Rugari. Ces comportements sont éminemment regrettables étant donné les actions quotidiennes menées par les casques bleus au profit des populations locales et des FARDC.
La situation militaire est restée inchangée dans le reste de la RDC.

AFFAIRES CIVILES MONUC
Au Nord Kivu, la section des affaires civiles a pris part le week-end dernier à une mission inter agences d'évaluation à Kilolirwe et Kichanga, dans le territoire de Masisi. A Kilolirwe, le porte-parole des déplacés a estimé que près de 15 000 personnes auraient trouvé refuge dans les environs, la plupart dans des familles d'accueil. Les conditions de sécurité paraissaient calmes lors du passage de la mission. Elle n'en a pas moins recueilli de multiples témoignages sur les exactions commises par les hommes armés contrôlant la zone, dont des pillages, des travaux et recrutements forcés, et relevé une réduction significative de la liberté de circulation des civils, dont beaucoup hésitent désormais à accéder à leurs champs.

La mission est également inquiète de la crise de confiance constatée entre les différentes communautés présentes sur place. À Kichanga, la mission a constaté un double mouvement de population : de départ, puisque la ville s'est vidée de la moitié de ses habitants ces dernières semaines, mais aussi d'afflux, d'autres familles venues des environs s'y étant également regroupées pour fuir les combats. Le calme apparent dissimule la peur des civils, qui craignent autant les exactions actuelles des éléments insurgés que de possibles représailles de la part des troupes gouvernementales, en cas d'une offensive sur la ville.

Dans le cadre de ses activités de soutien à la société civile, la section des affaires civiles vient de mettre au point une fiche de renseignements qui, distribuée aux ONG de développement et autres réseaux et plates-formes de coordination, devrait permettre de dresser un tableau complet des manques et besoins des structures existantes et faciliter la mise en œuvre de plans d'action détaillés. Sur l'ensemble du territoire, le soutien au quotidien de la section à la société civile se traduit entre autres par un appui logistique pour l'organisation de ses assemblées générales.

ACTIVITES PROGRAMME MONDIAL ALIMENTAIRE (PAM)
Le Représentant et Directeur de pays du PAM en RDC, M. Charles Vincent s'est rendu du 16 au 19 octobre, à Goma au Nord Kivu et dans des localités telles que Kilolirwe dans le Parc de Virunga. Dans cette localité, il a constaté les abris de fortune érigés par les personnes déplacées, certaines étant dans ces conditions pour la troisième fois. Si une paix durable s'installait dans cette partie du pays, les orientations stratégiques du PAM s'inscriraient plus rapidement dans le cadre d'achats locaux auprès des coopératives de petits producteurs pour une exportation vers les pays d'Afrique moins fertiles.

Mais la réalité quotidienne dans les zones reculées de la province du Nord Kivu reste amère. Le vendredi 19 octobre, les affrontements rapportés dans la partie Est du Rutshuru à hauteur de Bunagana, Rumangabo et même Rugari, ont jeté encore plus de personnes sur les routes. De nouveau, le PAM vient de surseoir la livraison de vivres dans le Rutshuru à cause de cette résurgence de l'insécurité. Une distribution de 535 tonnes de vivres avait été planifiée en faveur de 32.150 personnes à Kihondo (périmètre de Nyanzale).

Les seules distributions qui se déroulent selon les plans sont celles qui ont lieu dans les camps des personnes déplacées sur le territoire de Goma. Ainsi, après Bulengo et Mugunga I, les distributions sont en cours en faveurs des déplacées du camp Mugunga II. Le PAM y a positionné depuis le vendredi 19 octobre 157 tonnes de vivres en faveur de 9.450 personnes. Du 18 au 19 octobre, des distributions de vivres ont également eu lieu sur le territoire de Kalehe, à Kitembo et Minova, en bordure du lac Kivu. Profitant de l'accalmie sur l'axe Shasha-Bweremana, le PAM et la Caritas ont organisé la distribution de 313 tonnes de vivres en faveur de 18.800 personnes déplacées. Pour rappel, ces distributions avaient été programmées pour la semaine du 8 octobre mais avaient été annulées suite à des violents combats.