Kinshasa - Le 19 janvier 2006, des unités brassées des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en position à Bunagana, à 45km au Nord-est de Goma, dans la province du Nord Kivu, se sont repliées en bon ordre face à l'insurrection et aux activités hostiles d'éléments dissidents des FARDC qui se sont emparés ce jour-là de la localité de Bunagana, près de la frontière de la RDC avec le Rwanda et l'Ouganda et de celle de Tongo, dans la même région.

Dès le début de l'insurrection, toutes les dispositions ont été prises par les forces de la MONUC afin de contrôler la situation. Deux compagnies ont été redéployées à Rutshuru, la compagnie présente à Kanyabayonga a été renforcé et tous les moyens appropriés mobilisés, y compris des hélicoptères de combat.

Sur la base de renseignements faisant état de la présence d'insurgés à Rwindi, à 75 km au nord de Rutshuru et 150 km au nord de la ville de Goma, une patrouille blindée de casques bleus indiens, accompagnée d'un officier de liaison des FARDC, a quitté Rutshuru ce matin, 22 janvier 2006, pour Rwindi. A l'approche de Rwindi, les troupes de la MONUC ont été prises à partie par une trentaine de soldats insurgés. Usant de leur droit de légitime défense, les casques bleus ont riposté, faisant quatre morts dans les rangs de leurs assaillants qui ont pris la fuite en abandonnant 13 armes. Aucune perte n'est à déplorer dans les rangs des casques bleus qui ont pris le contrôle de Rwindi.

Dans la même journée, opérant conjointement avec une compagnie des FARDC, la compagnie du 2ème bataillon indien stationnée à Kanyabayonga, où la situation est demeurée calme, a fait mouvement sur Kibrizi et Rwindi afin de contrôler la totalité de l'axe Kanyabayonga, au nord, Rutshuru, et Bunagana au sud. Le commandant de la brigade MONUC du Nord Kivu et celui du 1er bataillon indien ont conduit une patrouille de reconnaissance aérienne sur Rwindi, Rutshuru et les zones environnantes jusqu'à Tongo, sans déceler de présence rebelle. Demain 23 janvier, des patrouilles seront conduites sur Tongo et Nyanzale afin de contrôler l'absence d'insurgés dans et aux abords de ces localités.

La situation autour de Rwindi et Rutshuru est à cette heure entièrement sous contrôle des troupes de la MONUC et des FARDC. Les environs de Rutshuru et de Bunagana, près de la frontière ougandaise, sont également calmes et sous contrôle des FARDC.

Une fois de plus, la population civile, surtout les femmes et les enfants, paie le prix le plus lourd. Entre 10,000 et 20,000 personnes venant de Kanyabayonga et des villes avoisinantes ont fuit vers le Nord afin d'éviter les exactions des combattants. Lundi 23 janvier, OCHA et les agences humanitaires mèneront une évaluation des besoins de la population affectée et se préparent à fournir le support nécessaire à ce dernier groupe de congolais déplacés.

Dans ce contexte et conformément au mandat qui lui a été confié, la priorité de la MONUC est, et restera, la sécurité et la protection des populations civiles, mission pour laquelle les casques bleus ont reçu des consignes claires et précises.

La MONUC condamne avec la plus grande énergie l'insurrection qui s'est déclarée dans le Nord Kivu et demande à ce que les insurgés déposent immédiatement leurs armes et regagnent leurs unités respectives. La MONUC exercera vigoureusement son mandat de protection de la population civile, au besoin par la force.

Comme lors de leurs opérations communes contre l'ADF/NALU en décembre, la MONUC fait tout son possible afin de soutenir le gouvernement de transition et les FARDC pour réprimer les insurgés, notamment en fournissant un appui logistique et par la conduite d'opérations de domination de zone et de patrouilles continues dans les villes et les régions menacées.

Le représentant spécial adjoint, Haile Menkerios, se rendra prochainement dans la région, accompagné de représentants du Gouvernement, afin de prendre en compte les problèmes et griefs qui pourraient être à l'origine de cette insurrection et y mettre fin.

Comme cela a été le cas dans le passé pour toute tentative visant à entraver le processus de transition en RDC, la MONUC et la Communauté Internationale ne toléreront aucun bouleversement ni atteinte à la sécurité dans le Nord Kivu. Le processus de transition doit aller de l'avant et toute menace contre ce processus ou toute action causant des souffrances inutiles à la population congolaise seront résolument confrontées et contrecarrées.

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Contacts

M. Kemal Saiki, Directeur de l'Information publique, Porte-parole
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Mme Rachel Eklou-Assogbavi, Porte-parole Adjoint, Chef Unité Relations Medias
Email: eklou-assogbavi [at] un.org
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