Alan Doss se félicite de l’évolution positive de la situation en RDC

27 aoû 2009

Alan Doss se félicite de l’évolution positive de la situation en RDC

Kinshasa, 26 août 2009 - « Depuis notre dernière rencontre il y a plusieurs mois, la situation en RDC a évolué pour la plupart dans un sens positif ». C'est par ces propos encourageants que le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU en RDC M. Alan Doss a commencé son adresse à la presse au cours de la conférence hebdomadaire de la MONUC ce mercredi.

Si M. Doss a souligné que la MONUC reste toujours préoccupée par les souffrances des populations dans leur ensemble et des déplacés meurtris par les attaques des groupes armés et par une situation économique à tout le moins difficile, il a indiqué que « des progrès ont été réalisés qui donnent de l'espoir ».

Il ne faisait pas moins allusion à l'opération Kimia 2, pour laquelle la collaboration entre la MONUC et les FARDC sur le terrain « se porte bien » a t-il dit, au regard surtout du nombre croissant de combattants, notamment ceux des FDLR, qui cherchent à rendre les armes et à se faire rapatrier chez eux.

Interrogé sur le nombre exact de ceux qui ont déjà pris l'option de rentrer dans leur pays après cette pression militaire continue, Alan Doss a indiqué qu'il y a 11.700 FDLR et leurs dépendants qui se sont rendus, parmi lesquels quelques 1.500 combattants : «ce n'est pas le déluge, mais ça continue et c'est encourageant » devait-il préciser.

Au journaliste qui l'interrogeait sur l'efficacité de Kimia 2 qui ne fait que déplacer le problème, M Doss a indiqué que la pression militaire était nécessaire : « Car s'ils ne se rendent pas maintenant ils finiront par le faire tôt ou tard», avant d'ajouter « qu'il faut des actions multidimensionnelles contre les FDLR, notamment des actions contre leurs chefs qui sont ailleurs hors de la RDC ».

Particulièrement au Sud Kivu où la traque des FDLR se poursuit aussi, Alan Doss a souligné qu'il faut stabiliser les zones libérées afin qu'il n'y ait pas une réoccupation de ces espaces.

Le Représentant spécial a précisé que le soutien de la MONUC aux FARDC ne se limitait pas qu'à Kimia 2, il y a aussi l'opération Rudia 2 dans les deux Uele. « Nous donnons le même appui, opérationnel et logistique, et nous allons continuer à le faire tant que le gouvernement estimera que la LRA reste un danger » a-t-il précisé.

A propos de cette collaboration qui est souvent critiquée à cause des abus commis par certains éléments FARDC, M. Doss a souligné qu'il félicitait le gouvernement par rapport à sa politique de tolérance zéro au sein de l'armée : « Il y a une nette amélioration depuis que cette politique a été annoncée.. il y a des actions en justice, même si toutes les exactions n'ont pas cessé, mais il faut continuer à renforcer ce travail, et nous apportons déjà notre appui à l'auditorat militaire» a-t-il dit.

Quel type de mandat faut-il à la MONUC pour s'engager efficacement auprès des FARDC afin de les aider à venir à bout des groupes armés dans l'Est du pays ? A ce propos, le chef de la MONUC a été on ne peut plus clair : « le mandat de la MONUC est tout à fait approprié. Il est renforcé, élargi, même s'il est difficile à mettre en œuvre parce que le contexte est beaucoup plus complexe et il y a beaucoup de choses à faire ».

Et quand est ce que les 3000 nouveaux effectifs réclamés par la MONUC arriveront-ils ? M. Doss a indiqué qu'il est content d'annoncer que « les premiers éléments Bangladais arrivent aujourd'hui à l'Est, à partir de Entebbe en Ouganda », mais, a-t-il poursuivi, il reste un souci ; notamment la logistique qui ne suit pas, et particulièrement les hélicoptères supplémentaires demandés qui restent un problème, non seulement pour la MONUC, mais aussi pour d'autres missions.

Ces 3.000 hommes vont-ils contribuer à stabiliser définitivement l'Est ? Comme réponse à cette question, Alan Doss a souligné que la stabilisation c'était plusieurs choses à la fois.

« Il y a des gens qui ont été sinistrés, des gens qui ont été déplacés et qui veulent rentrer chez eux. Il faudrait réhabiliter les infrastructures en termes de routes, d'écoles, de centres de santé ; il faut aider les autorités à améliorer leurs conditions de vie et restaurer l'autorité de l'Etat. Il faut réunir toutes ces conditions pour amener les déplacés à rentrer chez eux ».

A propos de cette stabilisation, il a dit que le contrôle du secteur minier y était quelque chose de vital, car c'est une des causes «qui nourrissent les conflits».

Il a rappelé la responsabilité de l'Etat dans la réglementation de l'exploitation minière, parce qu'il y en a beaucoup qui profitent de leur permis d'exploration pour exploiter illégalement a-t-il dit, et c'est pourquoi il souligne que « cela pourrait faire l'objet d'un débat au niveau national, avec le soutien de la communauté internationale. Ce n'est pas la solution, mais c'est une partie de la solution », a-t-il annoncé.

Sur un tout autre registre, un journaliste a demandé la réaction du Représentant spécial par rapport à ce que, lui, qualifiait de « manque de confiance » des populations vis-à-vis la MONUC. La réponse de Alan Doss a été sans ambages : « c'est votre parole et pas celle de la population.. je circule souvent et les gens me remercient pour le travail que nous faisons... souvent quand il y a un problème c'est autour des bases de la MONUC que les populations se réfugient» a-t-il dit, avant de lancer : « Elles devraient fuir si elles n'avaient pas confiance en la MONUC ».

Mais le chef de la MONUC, au cours de cette converse avec la presse, a tout autant abordé d'autres sujets dont l'assassinat dimanche dernier d'un troisième journaliste à Bukavu.

Alan Doss a exprimé « sa consternation et celle de la MONUC » à ce sujet, car pour lui « les attentats contre la presse, quelque soit le mobile, ne peuvent que nuire au développement d'une démocratie digne de ce nom ». Tout en exhortant la justice congolaise « à rechercher les présumés auteurs afin de leur faire subir la rigueur de la loi dans l'ultime souci de la lutte contre l'impunité », il a en même temps offert l'aide de la MONUC aux autorités congolaises, au cas où elles le souhaiteraient, pour les aider à mener l'enquête.

A un journaliste qui lui a demandé combien de temps restera encore la MONUC en RDC, le Représentant spécial a souligné que la présence de la MONUC dépendait surtout du Conseil de sécurité et du gouvernement congolais.