CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 15 JUILLET 2009

15 juil 2009

CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 15 JUILLET 2009

Madnodje Mounoubai. Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour messieurs. Bonjour à nos auditeurs de Radio Okapi qui nous suivent en direct. Le point de presse de ce jour sera animé par le Chef du Bureau de l'Information militaire, Lt. Colonel Jean-Paul Dietrich et moi-même.

Lors de ce point de presse, nous traiterons des points suivants :

- Activités de l'Etat de Droit et Droits de l'Homme
- Activités des Affaires Civiles
- Activités DDR & DDRRR
- Activités de l'Electorale
- Situation militaire

Activités de la MONUC

Etat de Droit & Droits de l'Homme

Lutte contre l'impunité
Le ministre congolais de la défense a présidé le jeudi 9 juillet à Goma une rencontre avec l'Etat major des opérations Kimia 2 ainsi que des délégués du comité de suivi des accords de paix en vue d'évaluer l'état d'avancement du processus de paix à l'Est du pays. Entre autres recommandations fortes retenues au terme de la rencontre, figure la réaffirmation de la politique ''tolérance zéro'' au sein des FARDC pour sanctionner les militaires indisciplinés conformément à la loi.

Pour démontrer la ferme adhésion du gouvernement congolais à la politique de tolérance zéro, une série de procès impliquant de hauts officiers FARDC a démarré à la Cour Militaire Opérationnelle de Rutshuru. 9 affaires sont fixées au rôle, parmi lesquelles le procès du Colonel Kipanga, auteur accusé de viol de quatre jeunes filles mineures. Hélas, ce dernier s'est évadé de la prison de Rutshuru depuis le 8 juin 2009, quelques jours seulement après l'instruction de son dossier par l'auditeur supérieur près la cour militaire opérationnelle à Rutshuru.

Toutefois, au début de cette semaine au Sud-Kivu, un autre officier FARDC jugé a été condamné à 15 ans de réclusion et au paiement des dommages-intérêts pour viol avéré.

La MONUC salue cet effort des autorités militaires congolaises. Une équipe conjointe de la section des Droits de l'Homme et de la section de la protection de l'Enfant de la MONUC suit le déroulement de ces procès avec la plus grande attention.

Situation dans les prisons
Des descentes effectuées dans nombre de prisons en RDC attirent encore l'attention sur la nécessité des efforts à fournir dans ce domaine, notamment le respect des règles de détention. C'est ce qu'ont révélé les récentes visites des prisons par différentes sections de la MONUC, notamment le lundi dernier à Lodja au Kasai Oriental où la MONUC s'est engagée à faire un don de maïs aux prisonniers, et le mercredi 8 juillet à Lubumbashi où il faudra séparer les prisonniers selon qu'il s'agit des militaires ou des civils, des hommes ou des femmes, des adultes ou des mineurs.

Activités Affaires Civiles

A Kisangani, la section des Affaires Civiles de la MONUC a organisé du 9 au 11 juillet un atelier de formation à l'intention de la Société Civile de Haut-Uélé. L'objectif de cet atelier était de former un noyau de formateurs de la Société Civile de cette partie de la RDC sur son rôle dans le contexte de la stabilisation et de donner les moyens nécessaires pour l'organisation des séances de sensibilisation au niveau des territoires ciblés.

A Beni, le mercredi 8 juillet, la section des Affaires Civiles a eu une importante rencontre avec les ONGs locales, notamment PEAC, SOFEPADI, et MAAMS ainsi que le réseau WIMA, une plateforme d'ONG locales, pour discuter des stratégies de réduction des conflits dans le Grand Nord ainsi que du renforcement des comités locaux de développement avec les ONGs locales. Une réponse appropriée à des conflits qui vont des disputes de terres au contrôle de pouvoir pourrait également contribuer à réduire le nombre des civils qui se font recruter par certains groupes armés pour ensuite, arme à la main et sous l'uniforme, tenter de récupérer des terres et champs autrefois perdus. La section des Affaires Civiles envisage d'en référer au Programme des Nations Unies pour le Développement en vue d'examiner la possibilité pour le PNUD de développer des projets qui impliqueraient des jeunes gens oisifs et plus exposés au recrutement par les groupes armés.

Activités DDR & DDRRR

Comme vous le savez, au Sud Kivu, le Programme Amani a pris fin officiellement le mercredi 8 juillet dernier. Mais saisissant la marge d'une semaine leur accordée, depuis cette date-là jusqu'à hier, 3200 combattants se sont fait enregistrer dans les centres de Baraka, Luberezi, Kalehe et Kindu. Parmi eux, 775 étaient pour la réinsertion communautaire prise en charge par le Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD.

Les candidats à l'intégration qui sont en formation au Centre de Luberezi sont, quant à eux, pris en charge par le Département de Soutien des Opérations des Nations Unies. La MONUC et les autres agences du Système des Nations travaillent, chacune en ce qui la concerne, pour ramener et consolider la paix en RDC et aider ce pays pour son développement.

En rapport avec le processus de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration (DDRRR), 159 personnes se sont ajoutées au chiffre de 10.045 que nous vous avons communiqué il y a deux semaines. Parmi elles, 31 combattants rwandais et 11 dépendants rapatriés par MONUC-DDRRR, et le reste—tous des civils—rapatrié par le HCR. Soit un total 10204 rapatriés à ce jour depuis le début de l'année.

Activités de l'Electorale

La MONUC poursuit ses activités dans le cadre du processus électoral en RDC, en collaboration avec la Commission Electorale Indépendante.

A Kisangani depuis hier jusqu'au 16 juillet, en collaboration avec l'Inspection Provinciale de la Police Nationale Congolaise de la Province Orientale, la Police de la MONUC met à niveau 556 éléments de la Police Nationale Congolaise en vue de consolider leurs capacités opérationnelles pour la sécurisation des élections locales, urbaines et municipales prochaines.

En Province Orientale, le lundi 13 juillet, ce sont les femmes du Haut-Uélé qui ont été sensibilisées sur la révision du fichier électoral par la Section Electorale de la MONUC. Celle-ci a appelé ces femmes à s'impliquer aux élections locales non seulement comme électrices, mais aussi comme candidates. Le samedi dernier, c'étaient les responsables des partis politiques et des journalistes qui étaient la cible de cette sensibilisation.

Situation militaire

En Province Orientale, le 9 juillet 2009, une patrouille des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) s'est affrontée à deux éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) à Tadu, situé à 30 kilomètres au Sud de Faradje, tuant l'un des deux rebelles. Trois civils ont été tués et deux personnes ont été blessées lors des attaques de la LRA du 13 et du 14 juillet à Bitima, située à 20 kilomètres au Nord-ouest de Duru. La Force de la MONUC poursuit ses renforts, notamment avec une nouvelle Base à Dingila, dans le Bas-Uélé.

En Ituri, dans la nuit du 10 au 11 juillet 2009, un groupe d'environ 15 hommes armés a attaqué le village Silelo, situé à 12 kilomètres à l'Est de Marabo dans le territoire d'Irumu, et a pillé quelques maisons. Suite à la résistance des villageois, ils ont tué deux personnes et brûlé deux maisons et deux motocyclettes. Ces miliciens ont également enlevé quatre personnes, dont deux femmes, au village voisin de Russee, situé à 12 kilomètres au Sud-est de Marabo.

Au Nord-Kivu, concernant la situation sécuritaire dans la province, la tendance des groupes armés de quitter ou d'ignorer le processus d'intégration s'est manifestée dans différents affrontements violents entre les FARDC et les groupes armés dans la province. Alors que la situation concernant l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) à Nyabiondo s'est quelque peu calmée la semaine dernière, les affrontements les plus vifs entre les groupes armés récalcitrants et les FARDC se sont produits au Sud du territoire de Lubero, souvent impliquant les éléments des Patriotes Résistants Congolais (PARECO).

Dans la matinée du 5 juillet 2009, lors d'un affrontement entre les FARDC et les éléments du groupe Mayi-Mayi Vurondo sur l'axe entre Vurondo et Masoya, situé à 35 kilomètres au Nord-est de Butembo, dans lequel des armes lourdes ont été utilisées, deux éléments Mayi-Mayi auraient été tués.

Le 11 juillet 2009, les FARDC ont déployé des troupes à Tongo et à Buniyatenge, situé à 30 kilomètres au Nord-ouest de Kirumba, pour renforcer les opérations contre les Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et les PARECO. Dans plusieurs régions, les troupes dernièrement déployées ont également contribué à combattre le banditisme grandissant.

Le 12 juillet 2009, une réaction positive et opportune des FARDC a aidé à la protection des civils à Biruma, situé à 2 kilomètres au Nord de Katale, lorsque les troupes gouvernementales ont ouvert le feu sur un groupe d'hommes armés qui venaient d'attaquer un bus et s'apprêtaient à piller les passagers. Une action similaire des FARDC à la même date a également empêché le pillage et le banditisme à Kiwanja, après qu'un groupe de cambrioleurs aient tiré sur une résidence familiale. Dans le but de dissuader d'autres incidents armés, la Force de la MONUC a mené des patrouilles régulières dans ces régions.

Par ailleurs, dans une lettre de reconnaissance remise le 11 juillet 2009 au commandant de la compagnie de la Force de la MONUC basée à Nyamilima, le chef du groupement Binza a souligné les efforts fournis par la Force de la MONUC pour assister l'administration locale à améliorer la situation sécuritaire dans la région. Dans un développement similaire, les autorités administratives locales ont également loué la contribution de la Force de la MONUC dans la pacification de Rutshuru et de Kiwanja.

Au Sud-Kivu, l'opération KIMIA 2 est entrée dans une nouvelle phase dans cette province. Selon les FARDC, les opérations contre les FDLR sont menées le long des axes principaux à Mwenga et à Shabunda.

En revanche, la semaine passée a été marquée par une insécurité perpétuelle dans les régions infestées par les FDLR, particulièrement dans le territoire de Mwenga. Bien que n'étant pas assez forts pour mener des opérations à grande échelle contre les FARDC, les éléments des FDLR ont tendu des embuscades aux FARDC et ont lancé des attaques nocturnes sur leurs positions.

Le 9 juillet 2009, les troupes des FARDC ont été attaquées à Sungwe, situé à 8 kilomètres au Nord de Mwenga, et dans la région de Kibumba, située à 12 kilomètres au Nord de Mwenga avec des lance-roquettes, des calibres anti-aériens de 12,7 mm et de 37 mm, et également avec des armes légères. Ces tirs à l'arme lourde de Sungwe ont plus tard atteint le centre de la ville de Mwenga où les troupes de la Compagnie Opérationnelle de Base de la Force de la MONUC ont été mises en alerte. Pour dissuader les criminels, un hélicoptère de combat MI-35 de la Force de la MONUC a survolé la ville de Mwenga.

Le 11 juillet 2009, la Base de la Force de la MONUC de Mwenga a appris des FARDC, que Kalulu, situé à 15 kilomètres à l'Ouest de Mwenga, était attaqué par les FDLR. Des rapports de pillage et de tuerie provenaient également de cette région. La Force de la MONUC a immédiatement dépêché une patrouille, avec les instructions de neutraliser tout combattant des FDLR en vue. Une Force d'intervention rapide a également été dépêchée de la Base. En plus, un hélicoptère d'attaque MI-35 a été envoyé. Bien que les FDLR aient fui avant l'arrivée de la première patrouille, la deuxième patrouille a poursuivi les assaillants avec l'aide de la population jusqu'à la perte de leurs traces dans la forêt épaisse. Les deux patrouilles sont restées dans la région et ont permis aux civils de quitter leurs cachettes et ont également protégé leurs biens. Lors de l'attaque, des maisons estimées à 130 sur une surface de 8 km2, comprenant deux villages, notamment Kibanda et Kalulu, ont été brûlées. Aucune victime n'a été rapportée jusque-là. Pour protéger la population et renforcer la sécurité dans la région, une petite Base de la Force de la MONUC a été établie.

Le 13 juillet 2009, à 6h15, heure locale, les éléments des FDLR ont attaqué le centre-ville de Mwenga, situé à approximativement 90 kilomètres au Sud-ouest de Bukavu et auraient blessé plusieurs personnes. La Force de la MONUC a immédiatement dépêché une forte patrouille blindée dans la ville. Le même jour vers 13h30, heure locale, des éléments des FDLR ont attaqué la Base de la Force de la MONUC de Mwenga dans la direction Sud et Sud-ouest par des tirs intenses d'armes légères, de lance-roquettes, et de mitrailleuse. Les troupes de la Force de la MONUC ont immédiatement riposté par des tirs de mortier et de mitrailleuse en direction de la provenance des attaques. Un élément des FDLR a été tué lors des échanges des coups de feu. Un Casque bleu pakistanais a perdu l'index de sa main droite. Son état est stable et il a été évacué. Les tirs ont également déchiré quelques tentes de la Base opérationnelle Mobile de la Force de la MONUC.