DDRRR: La MONUC prête à lancer une vaste campagne de sensibilisation à l’Est du pays

7 juil 2009

DDRRR: La MONUC prête à lancer une vaste campagne de sensibilisation à l’Est du pays

Kinshasa 7 Juin 2009- La MONUC, en coordination avec le Haut Commissariat pour les Réfugies (HCR) poursuit le rapatriement des citoyens rwandais dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Patrick Garba, officier de démobilisation et chargé, ad intérim, de la section DDRRR de la MONUC fait le point sur la situation. INTERVIEW

Quel est le bilan des opérations DDRRR pour cette année?

On peut parler d'un bilan à mi-parcours parce que nous sommes déjà à la moitié de l'année, donc entre janvier et juillet, nous avons pu rapatrier 10,177 personnes entre civils et ex-combattants tant par la MONUC comme par le HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés). Tous des citoyens rwandais.

Y a-t-il une augmentation dans le nombre des rapatriés ces derniers mois?

Non, mais ceci est normal car à cause des opérations militaires, nous ne pouvons pas atteindre les combattants FDLR et en plus ils sont en fuite et s'éloignent un peu plus loin dans la jungle. Mais ça devrait changer bientôt car en désarticulant leur commandement c'est plus facile de les convaincre de rentrer chez eux. Il faut se rappeler qu'après l'opération UMOJA UWETU en février de cette année, le nombre des rapatriés avait augmenté considérablement et nous croyons que sera de même avec Kimia II. L'idéal, pour le moment, serait d'avoir des couloirs pour permettre aux FDLR qui ne veulent plus continuer à s'enfoncer dans la forêt, de rentrer dans leur pays.

Comment se déroule la sensibilisation auprès des FDLR, dans ce contexte?

En ce moment la sensibilisation connaît quelques difficultés. Nous avons du mal à contacter directement les combattants, mais nous continuons notre campagne de sensibilisation à travers des messages radios diffusés sur place. Ce qui est difficile c'est de mener la sensibilisation dans les villages. Néanmoins, nous sommes en train de lancer une large campagne de sensibilisation a l'Est du pays, à travers les médias locaux et régionaux.

Comment se passe la coopération avec le gouvernement rwandais?

Nous ne traitons pas directement avec le gouvernement rwandais mais avec la Commission rwandaise de démobilisation et réintégration qui est un organisme gouvernemental, c'est elle qui s'occupe de la réintégration des ex-combattants rapatriés par la MONUC et qui gère donc le camp de Mutobo pour ex-combattants. Nous avons aussi des contacts avec le secrétariat d'Etat chargé de la réconciliation. Les responsables de ces institutions ont même accepté de participer à des émissions de télévision destinées aux FDLR pour les convaincre de déposer les armes et rentrer au pays.

Est-ce que il y des ex-combattants du CNDP parmi les rapatriés?

Bien sur, nous avons des ex-combattants CNDP. En ce moment nous avons presque le même nombre des ex-combattants CNDP que des FDLR comme candidats au rapatriement. Ce sont des éléments qui avaient déserté les rangs du CNDP et qui ont demandé à la MONUC leur rapatriement.

Et pour ce qui est des groupes armés congolais (Mai-Mai) dans le Sud Kivu?

Comme vous le savez nous avons le programme Amani, adressé aux groupes Mai-Mai, qui devait s'achever à la fin Juin et qui a été prorogé par deux semaines. Pour le moment, dans le Sud Kivu plusieurs groupes Mai-Mai, y compris ceux de Yakutumba et de Zabuloni refusent de rejoindre pleinement le processus ainsi que les FRF (Forces républicaines fédéralistes). Nous, avec la coopération des agences des Nations unies et des pays donateurs, sommes prêts à les accueillir dans les centres destinés à cet effet.