Fidèle Sarassoro plaide pour la fin des crises humanitaires dans l’Est de la RDC

27 avr 2010

Fidèle Sarassoro plaide pour la fin des crises humanitaires dans l’Est de la RDC

Goma, 27 avril 2010- Les conséquences des catastrophes humanitaires dans l'Est de la République Démocratique du Congo nécessitent des interventions impératives. Le nouveau Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies, en charge de la coordination des Affaires humanitaires, Fidèle Sarassoro, s'est rendu en visite officielle du 22 au 27 avril 2010 dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu, pour s'assurer que les mesures voulues soient prises pour protéger les populations.

Avec les autorités de la province du Nord Kivu, des officiels de la MONUC, les casques bleus, les acteurs humanitaires ainsi que des membres de la société civile, M. Sarassoro a évalué les actions humanitaires générales menées sur le terrain, et en particulier la situation des personnes déplacées dans les camps de Sake et des retournés de Kitshanga.

Il s'est fait expliquer le contexte humanitaire difficile, le travail des casques bleus de la MONUC, les difficultés auxquelles ils font face; le succès, les failles et les défis des opérations militaires conjointes FARDC-MONUC-AMANI LEO.

Le représentant du Secrétaire général a loué les actions humanitaires menées dans cette province et les efforts fournis jusqu'ici, qui ont abouti, tant soit peu, à la paix et au retour de nombreux déplacés et refugiés dans leurs milieux d'origine.

Malgré ce retour progressif de la paix, les populations du Nord Kivu s'inquiètent, notamment de la réduction programmée des effectifs de la MONUC dans le cadre de la reconfiguration de la Mission. Des notables de Kimua et Walikale ont exprimé ces inquiétudes dans un rapport, demandant à M. Sarassoro de «supplier l'ONU de ne pas retirer ses troupes dans l'immédiat » parce que, selon eux, « leur territoire constitue, toujours, un terroir pour les forces négatives et un mouroir pour les populations. »

Réagissant à ce rapport, M. Sarassoro a indiqué que tout le monde attendait les conclusions des consultations entre le gouvernement congolais et la délégation du Conseil de Sécurité qui doit arriver incessamment à Kinshasa. « Les populations sont inquiètes. Il faut les rassurer. La rumeur d'un départ précipité de la MONUC les met mal à l'aise », a-t-il souligné.

Mêmes inquiétudes, mêmes préoccupations

Les mêmes préoccupations ont été réaffirmées par les populations de Rutsuru et de Masisi. A Kitshanga, plus de 7.000 ménages des retournés ne savent pas rentrer dans leurs milieux d'origine à cause de l'insécurité provoquée par les opérations militaires et les actes de répression des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) sur les populations civiles. « Nous souhaitons que le dernier casque bleu quitte le Nord Kivu avec le départ du dernier FDLR pour le Rwanda », a fait remarquer un habitant, M. Ndengo, ''aviateur'', président du camp de Kahe.

Dans le chef lieu de la province du Sud Kivu, Bukavu, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies a discuté tour à tour avec ses différents interlocuteurs de la situation sécuritaire, des questions de protection des civils et des violations des droits de l'Homme ainsi que de l'évolution du programme de stabilisation (STAREC).

En ce qui concerne la situation sécuritaire, trois principaux points ont été abordés : la présence des éléments Mai Mai Yakutumba dans le territoire de Fizi, où ils persisteraient à s'opposer au processus de désarmement et aux opérations Amani Léo ; la menace de nouvelles coalitions armées dans le Territoire de Shabunda, ainsi que de nombreux écueils dans l'éradication (définitive) des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR).

M. Sarassoro et sa délégation se sont rendus dans le groupement d'Ikoma, dans Territoire de Walungu, afin de s'imprégner des résultats accomplis par les acteurs humanitaires dans le cadre de l'évolution du plan de stabilisation et de la sécurisation de l'Est de la RDC, ainsi que pour rencontrer les autorités locales impliquées dans l'avancement de ce programme.

« De tous les briefings que j'ai reçus, je comprends qu'il y a nécessité de renforcer la coordination. En qualité de Coordinateur humanitaire et Coordinateur du Système des Nations unies, mon rôle sera de m'assurer qu'il y aura une synergie efficace dans l'intervention des acteurs humanitaires et également des acteurs de développement », a rassuré M. Sarassoro, au terme de sa première visite de travail en RDC.