Général Gaye: « Les conditions sont réunies pour apporter notre soutien aux FARDC »

11 mar 2010

Général Gaye: « Les conditions sont réunies pour apporter notre soutien aux FARDC »


Goma, 11 mars 2010
- Quel bilan à mi-parcours des opérations Amani Leo? Comment procéder à la protection des civils durant les opérations? Quelle est la nature de la collaboration entre les FARDC et la MONUC lors de ces opérations? Ces questions étaient au cœur de la conférence de presse animée le 11 mars, à Goma, par le Commandant de la force de la MONUC, le général Babacar Gaye, et le Commandant des opérations Amani Leo dans les Kivu, le général Amuli Bahigwa. [ Transcript ]

Le Commandant de la force de la MONUC, le général Babacar Gaye, a d'emblée confirmé que les « toutes les conditions prévues pour que la MONUC puisse apporter son soutiens aux unités des FARDC (sont) remplies ». Quant au bilan des opérations à mi-parcours, le général Amuli s'est également montré très positif: « Les opérations évoluent très bien, il n'y a pas de problèmes majeurs sur le terrain. Les FDLR sont en débandade, repoussées très loin dans la forêt ».

Le Commandant des opérations Amani Leo a indiqué qu'à ce jour 271 FDLR ont été neutralisés, notamment 175 au Sud Kivu, et 96 au Nord Kivu; alors que 135 dépendants ont été remis au programme DDRRR de la MONUC pour leur rapatriement et 189 armes de tous calibres récupérées.

La question de la protection des civils - pendant et après les opérations - a été largement évoquée par les journalistes. Le général Amuli a précisé, qu'avec l'aide de la MONUC, un mécanisme de protection des civils a été mis en place, en vue de corriger les éventuels manquements: « S'il y a des unités qui sont en opération, d'autres restent pour assurer la protection des populations ».

Le général Amuli a par ailleurs souligné, à propos des éléments FARDC qui se seraient rendus coupables de violations des droits de l'Homme, que des dispositions sont prises pour que ceux-ci soient punis. Il a annoncé qu'une commission de vérification des allégations de cette nature, composée de la MONUC, des FARDC et des organisations des droits de l'Homme, venait d'être mise en place - à sa demande - pour faire à chaque fois la lumière sur les actes incriminés.

Il a aussi indiqué, qu'en amont, des actions étaient prises pour sensibiliser, aussi bien les officiers que les hommes de troupes, sur le respect des droits de l'Homme: « Amani Leo est différente de Kimia 2 » a-t-il dit, « et si nous FARDC, nous voulons être ensemble avec la population, il faudrait que nous changions de mentalités. Qu'il n'y ait plus de viols, de barrières, de travaux forcés, de pillage des habitations. Je pense que, si les militaires changeaient, la confiance sera rétablie entre nous et la population et nous serons acceptés ».

Evoquant le cas particulier du colonel Zimurinda, accusé par les organisations de défense des droits humains du Nord Kivu et par Human Rights Watch de graves violations des droits de l'Homme dans le territoire de Masisi, le général Amuli a fait savoir que sa hiérarchie en était informée et qu'il s'en tiendrait à ses instructions, au regard de la sensibilité du dossier. Mais - a-t-il ajouté : « Nous ne tolérerons pas ce comportement. Ça nous choque, ça nous dérange d'autant plus que nous sommes, depuis un certain moment, en train de parler, et d'aller partout, de visiter nos unités pour leur parler justement de respect des droits humains, qui reste pour nous les FARDC, dans le cadre des opérations Amani Leo, notre cheval de bataille. La protection de la population et de ses biens est notre devoir sacré » a-t-il conclu.

Aux journalistes qui demandaient au général Gaye de préciser la nature de la coopération entre les FARDC et la MONUC à propos d'Amani Leo, celui-ci a rappelé l'article 21 de la résolution 1906 du Conseil de sécurité qui demande à la MONUC de continuer à coordonner les opérations avec les FARDC en vue de désarmer les FDLR: « Nous nous en tenons à cette résolution », a t-il précisé.

Concernant enfin les conditionnalités que poserait la MONUC pour collaborer avec certaines unités FARDC, le général Gaye a été clair: « Le mandat que nous avons reçu fixe de manière claire les conditions de soutien aux FARDC. Cette résolution n'est pas seulement destinée à la MONUC. Elle est partagée avec toutes les parties. Et nous pouvons dire que toutes les conditions sont remplies pour apporter notre soutien aux FARDC ».