John Holmes : « La situation est en train de changer pour le mieux dans le Nord Kivu »

11 fév 2009

John Holmes : « La situation est en train de changer pour le mieux dans le Nord Kivu »

Le Secrétaire Général Adjoint de l'ONU et Coordonnateur des Secours d'Urgence, John Holmes, s'est dit « relativement optimiste » concernant la situation générale de la RDC. C'était au cours d'une interview accordée le 10 février 2008 à la Radio Okapi, au terme d'une tournée effectuée à l'est de la République Démocratique du Congo.
John Holmes pense que la situation est en train de changer pour le mieux dans le Nord Kivu, notamment avec la nouvelle dynamique suite à l'arrestation de Laurent Nkunda et l'opération conjointe Rwanda-RDC contre les FDLR.

«Cela crée une situation nouvelle où il y a de l'espoir et également du risque surtout pour la population civile, qui pourrait faire face à desreprésailles, des exactions pendant ou après l'opération conjointe,» a-t-il souligné.

«Pour l'instant, tout se passe pas trop mal, mais les risques sont là. Mais de toute façon on a une situation humanitaire sévère, avec beaucoup de problèmes, avec beaucoup de déplacés anciens et nouveaux, dont beaucoup veulent rentrer chez eux dès que possible.»

Cependant, note Holmes, l'incertitude règne pour l'instant dans certaines parties de la région.

«Les déplacés, qui rentrent dans leurs villages où des maisons ont été détruites et des champs dévastés, attendent pour savoir ce qui va se passer, et veulent être accompagnés pour qu'ils puissent se réinstaller paisiblement et durablement», a-t-il dit.

D'une manière générale, John Holmes croit que la situation s'améliore dans le sens que l'accès est devenu facile dans certains endroits.

Il a souligné que «notre action humanitaire est toujours très importante, parce que nous essayons avec nos partenaires et ONG de soutenir les populations déplacées et locales dans une situation très difficile».

En ce qui concerne l'action des Nations unies au Nord Kivu, M. Holmes estime que la MONUC peut faire plus et mieux, mais en même temps les attentes de la population sont un peu exagérées par rapport à la réalité.

«La MONUC peut être présente dans les points sensibles surtout après l'opération conjointe pour que les populations puissent reprendre leurs activités paisiblement et durablement», espère-t-il.

Pour le Secrétaire Général Adjoint, «le problème qui se pose un peu partout est celui de la protection des civils, qui est le mandat et la responsabilité primordiale de la MONUC».

Il reconnaît que c'est une situation difficile pour la MONUC, «car elle n'a pas assez de troupes, pas de possibilités par rapport à l'étendue du territoire et des problèmes mais elle essaie d'être présente dans les endroits stratégiques pour créer un environnement de sécurité. Mais il y a des limites et il faut les reconnaître».