La MONUC condamne le massacre d'au moins 15 personnes par des rebelles hutus rwandais au Sud Kivu

13 fév 2009

La MONUC condamne le massacre d'au moins 15 personnes par des rebelles hutus rwandais au Sud Kivu

La MONUC « condamne avec la plus grande énergie l?attaque par un groupe d?environ 25 rebelles hutus rwandais contre la localité de Buba, à 60 kms au sud-ouest de Bukavu, dans le Sud Kivu », a déclaré lors du point de presse hebdomadaire de la Mission des Nations Unies en RD Congo, le Directeur de l?Information publique et Porte-parole de la MONUC, M. Kemal Saïki. « Cette attaque est survenue dans la nuit de dimanche 9 octobre à lundi 10 octobre, entre 22h30 et 23h30 », a indiqué M. Saïki avant de préciser que « La MONUC a constaté que 15 personnes ont été tuées à l?arme blanche et 12 personnes ont été gravement blessées. Les autorités congolaises ont de leur côté dressé un bilan de 25 personnes tuées».
Indiquant pour sa part que « La brigade du Sud Kivu a dépêché sur place une unité de réaction rapide accompagnée d'une équipe d'assistance médicale », le Porte-parole militaire de la MONUC, le Lieutenant-colonel Thierry Provendier, a informé que sur base « des éléments recueillis par les troupes de la MONUC, un groupe d'environ 25 hutus rwandais s'est infiltré, à partir de la forêt de Mugaba, dans le dispositif des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) basées à Kanyola». Aussi, pour une sécurisation plus efficace de cette zone, « la brigade du Sud Kivu a depuis déployé une force permanente dans le territoire de Walungu. Trois patrouilles sillonnent les alentours de Kanyola en se concentrant sur les contreforts de la forêt de Mugaba. L'opération Night Flash a également été renforcée et continue d'opérer chaque nuit », a poursuivi le Lieutenant-colonel Provendier.

Par ailleurs, « une équipe conjointe de la MONUC a effectué une mission d'enquête préliminaire mais elle a été empêchée par la population d'aller jusqu'aux villages affectés par les attaques. L'équipe est rentrée sur Walungu et a visité les 12 blessés à l'hôpital de Walungu sans pour autant pouvoir les interroger à cause de leur état santé», a, de son côté fait remarquer Madame Sonia Bakar de la Division des Droits de l'Homme de la MONUC.

Le Directeur de l'Information Publique, rappelant lui, que « les gouvernements congolais, rwandais et ougandais ont lancé un ultimatum aux rebelles hutus rwandais opérant en RDC, leur donnant jusqu'à la fin septembre pour mettre en application leur décision de déposer les armes et de rentrer au Rwanda », a indiqué que « la MONUC estime qu'il est temps pour les membres de la Tripartite de mettre en application les sérieuses conséquences arrêtées par la Commission à l'encontre des rebelles hutus rwandais. Les FARDC doivent agir contre les rebelles hutus qui opèrent au Nord Kivu ».

Toujours au Nord Kivu, «la brigade du Nord Kivu maintient ces actions de dissuasion et de sensibilisation dans le but d'empêcher Nkunda et les hommes l'ayant rejoint de bénéficier de liberté d'action et pour encourager le désarmement de la population civile ('). Une base opérationnelle mobile a été établie à Burungu, non loin de Kichanga », a indiqué le Porte-parole militaire.

D'autre part, suite à la découverte d'ossements humains au quartier général de la 5ème Brigade intégrée des FARDC nouvellement déployée à Rutshuru, « une mission multidisciplinaire de la MONUC Goma a effectué le 27 septembre 2005 une visite de terrain à Rutshuru pour s'informer sur la localisation et l'origine des fosses communes trouvées. Dans le cadre de cette visite, la MONUC a fait des visites conjointes de trois fosses communes, accompagnées du Commandant de la 5ème Brigade intégrée, le Colonel Jean-Marie Kasikila », a souligné Madame Sonia Bakar. « L'équipe de la MONUC a pu voir des crânes et des ossements humains localisés en trois points à l'intérieur du périmètre du quartier général de la 5ème Brigade. Pendant la visite, les collègues de droits de l'homme ont été approchés par des personnes qui se sont présentées soit comme des rescapés des massacres soit comme des membres de famille de victimes ('). Ils ont dit connaître plusieurs autres fosses dans la zone », a mentionné Madame Sonia Bakar. Reste qu'à ce stade la MONUC, « n'est pas en mesure de confirmer les faits rapportés. En ce sens qu'il faut qu'une enquête médico-légale soit conduite et que celle-ci soit complétée par le recueil de témoignages », a précisé Madame Sonia Bakar. Toutefois, « La MONUC va apporter l'assistance nécessaire aux autorités du gouvernement de transition pour préserver les différents sites identifiés contre toute détérioration ou éventuelle intromission qui puissent détruire, effacer ou altérer les dépouilles qu'y s'y trouvent afin que les autorités congolaises conduisent des investigations», a conclu Madame Sonia Bakar.

« L'actualité de la semaine a été marquée par le départ des membres de la LRA du territoire congolais », a aussi indiqué le Chef de l'Information Publique, M. Kemal Saïki. En effet, « Vendredi 7 octobre dernier, la MONUC qui devait rencontrer des membres de l'Armée de résistance du Seigneur, groupe armé ougandais a constaté que tout le groupe de la LRA avait quitté le sol congolais ' cette information a été confirmé par les FARDC qui maintiennent une présence dans la région d'Aba. La MONUC est allée avec les FARDC à Ima ' à 6 km de Aba ' où la Mission a pu constater que le groupe des LRA était parti par la même voie par laquelle ils étaient entrés, c'est-à-dire en traversant la rivière Imbesi, en direction du Soudan », a détaillé Le Porte-parole de la MONUC.
Le Secrétaire général des Nations Unies « a salué vendredi dernier l'inculpation par la Cour pénale internationale de six membres de l'Armée de résistance du Seigneur, estimant que la Cour lançait un message fort contre l'impunité », a rapporté également M.Kemal Saïki, qui a noté que « trois dossiers sont maintenant soumis à la CPI : le Darfour, la République démocratique du Congo (RDC) et la LRA », citant le Secrétaire général de l'ONU.

Enfin, « la MONUC condamne vigoureusement les propos haineux et dangereux proférés dans les médias par le président de la branche provinciale de l'UNAFEC (Union nationale des Fédéralistes du Congo) », a déclaré le Directeur de l'Information Publique. « Ces propos d'incitation au meurtre et d'atteinte à l'intégrité de l'Etat sont inacceptables dans le contexte actuel. Surtout dans un pays qui met en place les bases d'un fonctionnement démocratique, respectueux d'un Etat de droit », a observé M. Saïki avant de faire remarquer que « le président national de l'UNAFEC n'est autre que le ministre de la Justice, qui a, la responsabilité de la mise en place d'un Etat de droit ». « Les intimidations et menaces contre le personnel de l'Information publique de Lubumbashi, notamment celui de Radio Okapi, sont tout aussi inacceptables. Par conséquent, nous mettons en garde, toutes les personnes qui, seraient tentées de poursuivre ces man'uvres, que celles-ci ne resteront pas sans réponses. Nous réagirons avec la plus grande vigueur possible », a insisté le Chef de l'Information Publique de la MONUC.