La situation est restée relativement calme sur l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. La MONUC favorise le dialogue entre les communautés pour un règlement pacifique de la crise dans le territoire de Rutshuru, au Nord Kivu.

Le Représentant Spécial Adjoint, Haile Menkerios s'est rendu ces derniers jours à Goma, au Nord Kivu où il s'est entretenu avec les responsables politiques, les représentants des communautés, ceux de la société civile, et ceux des confessions religieuses. L'objectif de la mission de M. Menkerios était d'examiner les causes et la nature de la crise récente dans le territoire de Rutshuru, au Nord Kivu, suite à l'insurrection d'un certain nombre d'éléments armés qui se sont affrontés contre les troupes intégrées des Forces Armées de la République démocratique du Congo.

L'analyse que la MONUC a tiré de ces diverses rencontres se résument en deux points :
- des difficultés au niveau du processus de brassage et d'intégration des FARDC
- un déficit de confiance entre les différentes communautés du Nord Kivu

Pour faire face à ces deux problèmes, la MONUC estime qu'une approche militaire et une approche politique sont nécessaires.

Pour l'approche militaire, notre priorité est avant tout la protection des populations civiles. Les troupes de la MONUC appuient donc les opérations des FARDC au Nord Kivu afin de maintenir le contrôle des localités menacées par les insurgés, et rétablir le calme dans le territoire de Rutshuru. Le porte-parole militaire, Lt.Col Frédéric Médard, vous donnera dans quelques minutes le détail des actions qui ont été menées par nos troupes dans le territoire de Rutshuru.

Pour l'approche politique, la MONUC à Kinshasa et à Goma va continuer à favoriser les rencontres entre les différentes communautés afin de restaurer la confiance et créer une dynamique de réconciliation. L'un des premiers engagements concrets issus de la visite de Mr. Menkerios, c'est la publication d'un communiqué des représentants des communautés du territoire de Rutshuru. Ils demandent à tous les insurgés de déposer les armes et réintégrer l'armée régulière. Ils réitèrent leur engagement à promouvoir la coexistence pacifique entre toutes les ethnies du Nord Kivu. Le communiqué est disponible pour les journalistes.

Le Directeur de la Division des Affaires Politique de la MONUC a accompagné au Guatemala, les dépouilles des huit soldats Guatémaltèques qui ont été tués en mission, dans le Parc de la Garamba, le 26 janvier dernier. M. Gomis a représenté la MONUC à la cérémonie d'hommages qui a été rendue aux huit casques bleus, samedi 28 janvier, à l'aéroport international de Guatemala City. Le chef de la délégation des Nations Unies au Guatemala a présenté, au nom des Nations Unies, «ses profondes condoléances au peuple guatémaltèque» qui a perdu ses braves jeunes «au service de la paix». M. Gomis est rentré aujourd'hui, du Guatemala, avec 13 casques bleus guatémaltèques qui constituent les troupes de relève en remplacement des huit soldats tués et des cinq blessés.

Pour le détail des activités de la Force, je passe la parole au Lt.Col Frédéric Médard.

Au Nord Kivu, à Rutshuru, la situation reste certes tendue mais sous contrôle. Le 30 janvier au matin, les insurgés ont lancé une nouvelle attaque contre les positions FARDC à Rwindi. Après quelques heures, à court de munitions, les FARDC se sont repliés vers Kanyabayonga. Partant de Kanyabayonga, un élément blindé du 2e bataillon indien, renforcé de troupes sud africaines, a appuyé une compagnie de la 891e brigade et une compagnie de la 811e brigade des FARDC, pour reprendre le contrôle de Rwindi quelques heures après le coup de force des soldats insurgés. D'autre part, lundi 30 janvier, 43 de ces insurgés appartenant à la 83e brigade signalés à Magenba, localité située entre Rutshuru et Rwindi, ont été interceptés par une patrouille du 1er bataillon indien de la MONUC qui les ont encouragé à rejoindre le processus de brassage. Cette semaine, la compagnie du 1er bataillon indien stationnée à Rutshuru, a rétrocédé aux FARDC 3580 munitions de calibres divers, abandonnés le 22 décembre à Rwindi, par les soldats insurgés.

Toujours au Nord Kivu, la MONUC a rapatrié en Ouganda, vendredi 27 janvier, 10 ex-combattants du groupe armé ougandais ADF/Nalu, dont trois enfants associés à ce groupe armé. Ces ex-combattants ont voyagé à bord d'un hélicoptère de la MONUC, de Beni à Entebbe via Bunia , accompagnés d'un membre de la commission ougandaise d'amnistie. Il s'agit d'un premier groupe de combattants ADF/Nalu à être rapatrié de la RD Congo vers l'Ouganda après les grandes opérations de décembre 2005 qui avaient vu le démantèlement de 14 camps de ce groupe armé étranger.

Au Sud-Kivu, une opération conjointe MONUC/FARDC a été menée jeudi 26 janvier sur les localités de Mukungwe et de Cizi, en territoire de Walungu, afin de reprendre le contrôle de ces deux villages, occupés la veille par des combattants hutus rwandais des FDLR. Les FDLR se sont retirés sans opposer de résistance.

Toujours à l'Est, dans le district de l'Ituri, les bataillons népalais et pakistanais ont réapprovisionné les FARDC en vue de la phase finale de l'opération Ituri ENCOURAGE, qui est le contrôle des bourgades de Tchei et Kodheja. Le bataillon pakistanais a établi un camp médical à Aveba qui dispense des soins pour un groupe de 1500 personnes déplacées.

Actuellement dans la province du Katanga, se trouvent déployées 3 compagnies de la MONUC. 180 casques bleus sud africains se trouvent à Lubumbashi et Kolwezi. 150 casques bleus uruguayens sont basés à Kalemie. 180 autres casques bleus sud africains sont provisoirement cantonnés à Kalemie dans l'attente de faire mouvement sur Manono à partir du vendredi 03 février. Cette opération interviendra de manière échelonnée par sections constituées. Parallèlement, des éléments du génie de la MONUC accompagneront les unités d'infanterie afin d'organiser le terrain, renforcer les pistes et dépolluer les sites de déploiement.