Verbatim point de presse-08 fevrier 2006

13 fév 2009

Verbatim point de presse-08 fevrier 2006

Aucun évènement majeur n'a remis en cause la sécurité en République démocratique du Congo depuis la semaine dernière. La situation reste tendue mais sous contrôle dans le Grand Nord, au Nord-Kivu. La MONUC continue son approche militaire et politique pour le règlement de la crise dans cette région.
Au niveau national,

Un culte d'action de grâces a été célébré hier, par le Président du Sénat, Monseigneur Pierre Marini Bodho, en mémoire des huit Casques Bleus Guatémaltèques, tués le 23 janvier dernier, dans le Parc National de la Garamba. Le Représentant Spécial du Secrétaire Général, William Lacy Swing, s'est rendu ce culte.

Le Général Maurice Baril (Canada) est arrivé lundi à Kinshasa, à la tête d'une mission d'évaluation du Département des Opérations de Maintien de la Paix de l'ONU. Cette mission a pour objectif d'évaluer l'efficacité de la Force et de la Police civile de la MONUC, au regard des moyens existants et des objectifs du mandat. Parmi les éléments qui seront évalués : le niveau d'interaction de la Force avec les différents acteurs de la Transition et les opérations conjointes avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le Général Baril rencontrera de nombreuses autorités congolaises, notamment le Vice-président chargé de la Commission Politique, Défense, et Sécurité, Azarias Ruberwa. La délégation conduite par le Général Baril se rendra dans de nombreuses localités où sont déployées des unités de la MONUC, notamment à Bunia, Bukavu, Kisangani, et Uvira. Cette délégation sera en RDCongo jusqu'au 18 février.

M. Swing et le Commandant de la Force, le Général Babacar Gaye, se sont rendus à Bukavu vendredi 3 février dernier, pour une cérémonie de remise de médailles au contingent indien de la MONUC. Si tous les éléments sont en place pour construire la paix, la MONUC doit redoubler d'efforts, en particulier à l'Est de la République Démocratique du Congo, a déclaré M. Swing.
Toujours vendredi dernier, M. Swing s'est également rendu, à Brazzaville, la capitale de la République du Congo, afin d'y rencontrer le Président Denis Sassou-Nguesso, qui vient d'être élu à la tête de l'Union Africaine. Leurs entretiens ont porté sur le processus électoral en RDC.

Une conférence ministérielle rassemblant 44 pays se réunira le 13 février à Bruxelles afin de lancer un "plan d'action humanitaire" de 1,1 milliard de dollars en faveur de la République Démocratique du Congo (RDC). La conférence sera co-présidée par le Coordinateur des Nations unies pour les Secours d'urgence, Jan Egeland, et par le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel. M. Swing et son adjoint chargé des Affaires Humanitaires, Ross Mountain, seront également à cette conférence.

Au Nord-Kivu, environ 38 500 personnes déplacées des localités de Kibirizi, Vitshumbi, Ishasa et Niakakoma se sont réfugiées dans les environs de Kanyabayonga, Kayna, Kirumba, suite aux nombreux affrontements entre les FARDC et des troupes insurgées. Deux cellules de crise ont été mises en place: l'une à Beni, l'autre à Goma, afin d'assurer le suivi de la situation humanitaire dans le Grand Nord. La MONUC facilite les missions d'évaluation des partenaires humanitaires et la délivrance de l'aide aux personnes déplacées, sur l'axe Beni-Lubero-Kanyabayonga et sur l'axe Goma-Rutshuru.

Sur le plan militaire, je passe la parole au Colonel Bergeron – qui remplace momentanément le porte-parole militaire. Le Colonel Bergeron est l'adjoint au Chef d'Etat-Major de la Force de la MONUC.

Colonel Bergeron :

Au Nord-Kivu, la situation est tendue mais reste sous contrôle. La localité de Kibirizi (60 km nord-ouest Rusthuru) est sous le contrôle d'une unité indienne depuis le 06 février 2006, après la fuite de 2000 villageois, en raison des agissements des insurgés. A ce sujet, le général SATYA a précisé que le secteur était sécurisé, suite à la débandade des insurgés dans les villages de Kikulu, Nyanzale et Mutanda. Des villageois ont indiqué que 80 à 100 insurgés ont quitté le secteur après des actes de viols et de rapines. Ils ont fourni des indications sur l'identification de deux de leurs dirigeants : il s'agit des majors Makenga et Kavundi.

Le commandant de la Brigade a aussi indiqué le déploiement de la 2ºbrigade intégrée :
- le 222e bataillon (622 hommes), aux ordres du major Mbombo Tshibanga, a été déployé à Rutshuru
- le 223e bataillon (600hommes), aux ordres du capitaine Innocent, a été déployé entre Mugunga Barrier et Kasengesi dans la région de Goma.

Quant à la localité de Rwindi où les FARDC ont déjà une compagnie déployée, la Brigade onusienne y déploiera également une compagnie sud-africaine.

Pour les autres régions du pays :

En Ituri, la situation reste volatile en raison des activités des milices. Ainsi, un accrochage a eu lieu à Kabuna (5 km au sud-est d'Aveba), le 5 février 2006, entre des éléments des FARDC et des miliciens.

Les unités de la Brigade onusienne patrouillent les secteurs d'Aveba, Nyakunde, Marabo, Irumu et Komanda, afin d'améliorer la sécurité des populations face aux exactions des miliciens. Des préparatifs sont en cours en vue de relancer les opérations conjointes avec les FARDC, dans le but de sécuriser tout le secteur de la région de Tche.

A Tchomia (sud-est de Bunia), les populations se heurtent au diktat des éléments FARDC qui ont main basse sur 7 de leurs bateaux de pêche.

Au Sud-Kivu, la MONUC a conduit une mission conjointe d'évaluation à Burhyni (95 km au sud-ouest de Bukavu). Jeudi dernier, le 2 février, 2500 familles de Burhyni ont été déplacées suite à l'opération menée par les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre des combattants rwandais des FDLR. Les partenaires humanitaires ont déjà commencé à assister ces familles, notamment sur le plan médical. Pour sa part, la MONUC a rencontré le commandement de la dixième région militaire afin de discuter de la sécurisation de la région de Burhyni, en territoire de Mwenga. En effet, la population s'est plainte des exactions commises par certains éléments des FARDC, notamment des pillages, des viols et la destruction de centres de santé et d'écoles. La MONUC demande à ce que des mesures soient prises pour que les éléments FARDC, responsables de ces exactions, soient traduits devant les autorités compétentes.