La MONUC contribue à l’intégration des Mai Mai Yakutumba dans les FARDC

7 oct 2009

La MONUC contribue à l’intégration des Mai Mai Yakutumba dans les FARDC

Bukavu, 7 octobre 2009- Une forte délégation de la MONUC conduite par le nouveau Coordonnateur de l'Est, Christian Manhal et accompagnée du commandement de KIMIA II, s'était rendue le 2 octobre dernier en mission d'évaluation à Baraka, dans le territoire de Fizi. A cette occasion, la délégation a rencontré les acteurs locaux, civils et militaires et le groupe armé Mai Mai Yakutumba dont les combattants ont accepté désormais d'intégrer les Forces Armées de la RDC.

L'objectif de la mission était d'aller s'informer sur l'évolution de la situation sur le terrain après des tensions dans ce territoire de la province du Sud kivu. Car, en même temps que ce territoire est au centre des opérations contre les FDLR, il y demeure de vives tensions dues au refus de certains groupes armés d'intégrer les FARDC. C'est le cas des Forces Républicaines Fédéralistes, FRF, basées à Kamombo dans les hauts plateaux de Minembwe ainsi que du groupe armé Maï Maï Yakutumba basé actuellement à Lulimba.

Cette visite et les échanges avec la délégation, ont contribué au fait que Yakutumba ait accepté de se défaire de certains préalables et conditionnalités posés à l'intégration de ses combattants au sein des FARDC. Le groupe on se rappelle, réclamait le commandement des opérations contre les FDLR dans le territoire de Fizi, préalablement sous son contrôle, l'évaluation des Accords de Goma dont il était signataire, des grades, mais aussi des fonctions dans le civil.

Les pourparlers de Baraka ont donc fait lever certains de ces malentendus, et les 2 groupes, Yakutumba et FRF, ont, dès la semaine dernière fait intégrer plus de 450 de leurs combattants au sein des FARDC à Minembwe. Ces combattants font désormais partie de la 112e brigade ; constituant ainsi les 3 bataillons déployés dans les hauts plateaux. D'autres combattants continuent d'arriver à Fizi et se disent prêts pour l'intégration, même s'ils sont dans l'attente des moyens logistiques prévus à cet effet.

Le général major Dieudonné Amuli, coordinateur des opérations KIMIA 2 qui était dans la délégation souligne que " le problème de fonction et de grade, préalables posés par les groupes armés pour leur intégration, se règle au fur et à mesure. Ce qui explique cet engouement des ex-combattants à l'intégration". D'après lui, au Nord et au Sud Kivu, les combattants qui se présentent avec leurs armes sont directement intégrés dans les unités locales, tandis que ceux qui sont sans armes sont envoyés au centre de formation complémentaire de la MONUC à Luberizi, dans la plaine de la Ruzizi, pour une intégration classique.

Yakutumba lui-même a demandé l'assistance de la MONUC pour l'aider à transformer son aile politique en parti politique. Il a, à ce sujet, insisté sur l'importance de la réconciliation entre les communautés. Le Coordonnateur des activités de la MONUC à l'Est, Christian Manhal, a souligné pour sa part que la MONUC était prête à l'aider dans la mesure de ses possibilités. Elle pourrait notamment s'impliquer dans la résolution des tensions inter communautaires a t-il dit.

Les acteurs locaux, eux, se disent satisfaits de l'initiative de la MONUC. Pour l'administrateur assistant en charge de l'économie, Kasindi Kat, il y a "un déficit de communication entre la MONUC et les communautés de base". Cette déclaration, il l'a faite au terme de la communication faite sur le rôle joué par la MONUC et son apport dans l'opération KIMIA II. En effet, le chef de bureau de la MONUC Sud Kivu, Aliou Sene, venait de révéler que "la MONUC débloquait près de 8000 dollars US de ration alimentaire journalière aux troupes FARDC engagées dans les opérations. Elle fournit 40 000 litres de carburant par jour, procède à l'évacuation des blessés, fournit l'eau et les médicaments pour les militaires au front...etc". Des informations que beaucoup ne connaissaient pas.