La MONUC encourage les miliciens d'Ituri à désarmer avant le 1er avril 2005

12 fév 2009

La MONUC encourage les miliciens d'Ituri à désarmer avant le 1er avril 2005

La MONUC rappelle que « c?est le vendredi 1er avril 2005 que prendra fin la possibilité d?intégrer le Programme de Désarmement et Réintégration Communautaire (DRC) spécifique pour l?Ituri. Après, il sera trop tard après pour entrer dans ce processus et en bénéficier », a indiqué le Directeur de l?Information Publique de la MONUC, M. Kemal Saiki, lors du point de presse hebdomadaire de la Mission onusienne en RDC.
« Ceux qui persistent à ne pas désarmer et auront refusé de déposer les armes avant la fin de la date butoir du 1er avril devront se préparer à subir les conséquences de leur refus », a souligné M. Saiki. Il a fait remarquer par la même occasion que « c?est ce message qu?a réitéré le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, M. Ross Mountain, lors de sa visite en Ituri le week-end dernier, où il a notamment visité des camps de déplacés ainsi que le site de transit d?Aru, où plus de 2000 miliciens se sont présentés récemment pour être désarmés ». Le Représentant spécial adjoint avait déclaré : « Les miliciens qui persistent dans le refus de désarmer en Ituri devront faire face aux conséquences de leur refus. Qu?ils sachent que les chefs de milices et autres généraux de l?Ituri qui étaient à Kinshasa sont maintenant en prison. Le FAPC a pris l?engagement de désarmer et a fait preuve de sa bonne volonté. Nous attendons le même engagement sérieux de la part des dirigeants du PUSIC et de l?UPC, afin que leurs troupes emboîtent le pas. Les déclarations d?intention ne suffisent plus. Il faut des actes concrets. Sinon, nous seront obligés d?adopter des actions militaires ».

Pour la MONUC la date du 1er avril doit être comprise par tous. « Il s?agit d?une date butoir mais les groupes armés qui auront fait preuve de leur bonne volonté en présentant dans une démarche sérieuse et concrète un nombre significatif de miliciens prêts à désarmer dans nos centres de transit et remis un certain nombre d?armes légères et munitions notamment des mines anti- chars avant cette date pourront continuer à discuter avec la MONUC », a précisé, M. Kemal Saiki, avant de donner les statistiques les plus récentes à la date du mardi 29 mars 2005, hier, indiquent qu?un total de 6.227 ex-combattants à être entrés dans le processus DRC.

Le chef d?Etat-major de la MONUC, le général Jean-François Collot d?Escury, a, lors du point de presse de ce mercredi 30 mars, a fait la déclaration suivante : « Sur le terrain, de très nombreux miliciens ont fait le choix de la raison en déposant volontairement leurs armes. Et ce, contrairement à certains de leurs chefs qui continuent désespérément à croire qu?ils pourront continuer le combat alors que celui-ci est perdu d?avance. Nous encourageons cette démarche volontaire. La porte restera entr?ouverte après le 1er avril à tous ceux qui aspirent à une vie pacifique de citoyens congolais. Nous ne désarmerons pas de force ceux qui souhaitent entrer dans ce processus. En revanche, nous n?aurons pas d?états d?âmes pour ceux qui se mettent délibérément hors de la loi. » Le général Jean-François Collot d?Escury a demandé « à la population, aussi bien de l?Ituri que dans le Kivu, d?accueillir avec bienveillance ceux qui ont accepté de désarmer. Malheureusement, nous constatons des actes d?hostilités à leur égard alors qu?ils l méritent notre benvaillance. Et nous allons assurer la protection de ces miliciens qui ont accepté de se faire désarmer dans nos centres ».

Le Chef d?Etat-major de la MONUC a expliqué que « la composante militaire de la MONUC continue sa montée en puissance. Et grâce à celle-ci, nous sommes plus que jamais déterminés à conduire des actions de plus en plus robustes sur le terrain. Nous possédons désormais de capacités pour monter aux extrêmes en Ituri comme dans les Kivu. En plus des forces spéciales qui viennent du Guatemala, spécialement entraînées à des actions anti-guérilla, nous avons des hélicoptères d?observations et de renseignements qui peuvent voler de jour comme de nuit et qui sont d?une grande souplesse d?emploi et d?une grande discrétion sur le terrain».

Il a aussi ajouté que « depuis un certains temps, les casques bleus de la MONUC multiplient les actions de nuit. Pour simplifier, je dirai que nous déployons à la tombée du jour des unités qui s?installent sur un point particulier et à partir de celui-ci elles rayonnent toute la nuit en assurant une insécurité extrême pour les miliciens et au contraire une sécurité pour les populations. Et nous avons la satisfaction de constater qu?à l?issue de ces missions de nuit, les populations viennent apporter de la nourriture et des fruits à nos soldats en guise de remerciement, lorsqu?ils repartent en direction de leur base ».

Enfin, le général Collot d?Escury a salué « la coopération grandissante avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Depuis un certain temps notamment à Bunia, les Forces de la MONUC et celles des FARDC conduisent des activités de patrouilles conjointes. Cette coopération se fait désormais à tous les niveaux. Aussi bien au niveau local, c?est-à-dire sur le terrain avec les éléments de la première Brigade intégrée de l?Ituri et avec les commandants des régions militaires qui travaillent avec nos commandants de brigade. Tout n?est pas parfait mais nous sommes entrain de travailler pour déceler les besoins urgents à court terme, à moyen terme et à plus long terme en moyens d?infrastructures pour assurer la montée en puissance des FARDC ».

Invité au point de presse hebdomadaire de la MONUC, M.Babacar Cissé, le Directeur Pays du PNUD en RDC, a fait l?annonce de la signature de huit nouveaux projets en Ituri en faveur de 2000 ex-combattants et personnes vulnérables. « Ces projets visent l?absorption de 2.083 ex-combattants et personnes vulnérables pour un coût de 229.125 dollars américains. Ils permettront de mettre au travail 1.467 ex combattants et 616 personnes représentant des groupes vulnérables, par exemple des veuves et autres affectées par la guerre, pendant une durée de deux a trois mois, selon les projets. Il s?agit essentiellement de travaux de réhabilitation de routes de dessertes agricoles entre les villes d?Aru, Ingbokolo et Ariwara ».

M. Cissé a indiqué par ailleurs que « les projets signés seront exécutés par des ONG locales pour d?une part renforcer leurs capacités et d?autres part promouvoir la réconciliation et la pacification du district en mettant les ex combattants et la population locale, et surtout les personnes vulnérables au travail ». Il a aussi souligné qu? « il y a une réflexion beaucoup plus globale qui est en cours permettant de créer des programmes de réinsertion pour le moyen et le long terme. Nous le faisons en étroite collaboration avec la CONADER et d?autres partenaires comme l?UNICEF. Nous avons dans l?Est du pays une série de projets d?appui aux communautés qui nous permettent d?absorber une partie des combattants démobilisés. Ces projets portent sur la réhabilitation des centres de santé et d?écoles ». Pour rappel, le PNUD a récemment aménagé un septième site de transit à Aru qui devra accueillir 4.000 combattants en vue de désarmement, de la sensibilisation et de la démobilisation officielle.

S?exprimant sur le rapport interne de la MONUC au sujet de la crise de Bukavu, M. Kemal Saiki a précisé que « la MONUC a eu le courage de procéder à un examen sans complaisance de cette crise juger ses actions et changer ses procédures afin de mieux s?adapter à la réalité du terrain ». Pour le Directeur de l?Information publique « ce sont les leçons tirées des erreurs du passé qui ont permis au Secrétaire Général de l?ONU, M. Kofi Annan, de demander un accroissement des troupes de la MONUC en RDC. Résultat : Le Conseil de Sécurité a autorisé la MONUC à passer de 10.800 hommes à 17.600 ». M. Saiki a tenu aussi à rappeler « à ceux pour qui la MONUC est la cible favorite de leurs critiques faciles, que si des erreurs ont été commises et des manquements constatés, il ne faut pas oublier le courage de nombreux officiers, soldats ou civils de la MONUC, qui parfois au péril de leur vie, ont sauvé la vie de nombreux congolais pendant les événements de juin dernier à Bukavu, portant assistance à plus de 1.600 congolaises et congolais qui se trouvaient sous la menace imminente de viols ou d?assassinats ».

Au chapitre des Droits de l?Homme, la MONUC révèle de nombreux cas d?arrestations dont sont victimes des congolais d?origine Banyamulenge. « Nous avons aussi été aussi informé des comportements discriminatoires de certaines autorités militaires, surtout celles de la 117e brigade qui empêchent la libre circulation des populations avec des menaces à l?appui et arrestations de personnes ayant des traits physiques de Banyamulenge », a déclaré Madame Sonia Bakar, Coordinatrice de l?Unité d?enquêtes de la section des droits de l?homme de la MONUC.

Sur l?agenda du Représentant spécial du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, le porte parole de la MONUC, M. Mamadou Bah, a indiqué que « le chef de la MONUC, Monsieur William Swing, est rentré à Kinshasa hier mardi soir après un séjour aux Etats-Unis au cours duquel il s?est entretenu à New York notamment avec les membres du Conseil de sécurité de l?ONU, puis à Washington avec des membres du Congrès ainsi que des officiels de l?administration américaine ».

Mamadou Bah a aussi noté que « l?ONU a rendu public le 24 mars 2005 le rapport du Prince Zeid Ra?ad Zeid Al Hussein qui apporte deux éléments supplémentaires essentiels dans le cadre de ce combat pour éradiquer le phénomène des abus sexuels : une réponse structurelle à ce problème commun à toutes les missions de l?ONU et des consultations approfondies avec les pays contributeurs des troupes ».

Par ailleurs, M. Bah a déclaré que depuis hier, avec la coopération de la Régie des Voies Aériennes (RVA), de la Compagnie Africaine d?Aviation (CAA), du ministère des Transports et avec la permission du ministère des Affaires étrangères, « la section de l?Aviation de la MONUC a introduit un projet futuriste en faveur de la RDC qui est train d?être implanté dans 10 aéroports de la République Démocratique du Congo. Il s?agit du projet de système mondial de navigation par satellite GNSS (Global Navigation Satellite Systeme). C?est le Département es opérations de maintien de la paix de l?ONU, dont le siège est a New York qui a signé le contrat avec les services de contrôle aérien sud ?africains le 14 mars 2005. La plupart des avions et aéronefs de la MONUC sont déjà équipés de la technologie de navigation requise. Malgré le fait que la plupart des infrastructures de la RDC ont été détruites ou sont dans un état vétuste, l?avantage d?un tel système est qu?il introduit une nouvelle technologie qui se passe d?infrastructure au sol. En plus, l?introduction des procédures GNSS en RDC contribuera à améliorer la sécurité de la navigation aérienne dans le pays. Cette technologie peu coûteuse permet une navigation directe, permet de gagner du temps, d?économiser le carburant et favorisera l?économie locale car les avions pourront, pour la première fois, voler en tous temps, quelles que soient donc le climat ou les conditions météorologiques. Le GNSS, qui coûte 1,4 millions de dollars est moins cher comparé aux autres technologies de l?aviation disponibles. Et si la RVA le souhaite, ce projet pourra être étendu à d?autres aéroports de la RDC dans le futur ».