La MONUC présente ses condoléances à la RDC suite à la mort d'un soldat congolais en Ituri

12 fév 2009

La MONUC présente ses condoléances à la RDC suite à la mort d'un soldat congolais en Ituri

La MONUC « présente ses condoléances au gouvernement de la République Démocratique du Congo, aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo et à la Brigade Intégrée des FARDC en Ituri pour la mort du soldat tué mardi 22 mars, aux abords du camp de Kafé lorsque la patrouille dont il faisait partie a été attaquée par des éléments armés non identifiés », a indiqué lors du point de presse hebdomadaire de la MONUC, M. Kemal Saiki, Directeur de l?Information Publique de la MONUC.
« La MONUC salue le sacrifice de ce soldat congolais, mort pour la paix , ce qui en fait un soldat de la paix, qui est tombé sous les balles dans des circonstances quasi similaires et presque au même endroit que nos neuf camarades tués le 25 février », a poursuivi M. Saïki.

La MONUC en profite pour « rappeler au gouvernement de transition, au moment où les troupes congolaises en Ituri font preuve de professionnalisme et de courage, qu?il est urgent que les autorités s?occupent de leurs salaires et de leurs besoins en appui logistique. La MONUC a déjà appelé avec insistance au paiement des soldes des militaires congolais dans toute la RDC. Nous soulignons à nouveau l?importance capitale du salaire des soldats congolais », a-t-il noté par ailleurs. « La MONUC sait que le gouvernement congolais dépense officiellement 8 millions de dollars chaque mois pour le paiement de la solde des troupes », a ajouté le Chef de l?Information de la MONUC. « Malheureusement, il semble, selon les informations que nous recevons, que bien qu?il soit déboursé cet argent n?arrive pas aux soldats auxquels il est destiné en dernier ressort » a-t-il souligné.

La MONUC salue l?annonce officielle par le gouvernement de la RDC de l?arrestation, au cours du week-end écoulé, du chef d?une milice de l?Ituri, l?Union des Patriotes Congolais, Monsieur Thomas Lubanga. La MONUC « rappelle cependant que le Conseil de Sécurité de l?ONU avait donné toute une liste de noms de chefs de milices responsables des violences en Ituri » qui doivent faire l?objet de mesures similaires ». « Selon des informations dont nous disposons, la justice congolaise s?apprête à lancer un mandat d?arrêt ? dont nous espérons qu?il sera aussi international ? contre Bosco Tanganda de l?UPC ».

La MONUC indique qu?elle « a pris bonne note de l?évolution récente dans le comportement des miliciens en Ituri qui se présentent de plus en plus nombreux dans les sites de transit en vue de se faire enregistrer dans le programme de Désarmement et Réinsertion Communautaire (DRC) spécifique pour l?Ituri ». A la date du 22 mars 2005, les statistiques indiquent que 4.302 ex-combattants sont entrés dans ce processus de désarmement, a déclaré le porte- parole de la MONUC, Mamadou Bah, qui a précisé que « ce total ne prend pas en compte évidemment les nombreux miliciens qui se sont présentés devant les sites de transit mais sont en voie d?être enregistrés ou qui se sont présentés et attendent d?être désarmés. On peut donc estimer qu?à la date d?aujourd?hui, on a dépassé 4.500 ex-combattants désarmés et qu?on devrait dépasser les 5.000 d?ici quelques jours », a noté M. Bah. Rappelant que le processus DRC va arriver à échéance le 1er avril 2005, le porte- parole de la MONUC a indiqué qu? « il reste encore une semaine aux groupes armés de l?Ituri pour saisir enfin cette dernière chance qui leur est offerte d?intégrer le processus et de bénéficier de ses avantages car le compte à rebours a commencé».

Au sujet de l?enquête ouverte suite à l?incident du 26 février, au cours duquel, lors d?une tentative d?évasion, un milicien avait été tué et deux autres blessés par une sentinelle de la MONUC, M. Mamadou Bah a déclaré que « cette enquête continue et selon ses premières conclusions, le casque bleu qui était en faction ce jour-là pour garder les détenus, a tiré non seulement en état de légitime défense mais aussi dans le stricte respect des règles d?engagement ». Selon M. Bah, en approfondissant leurs investigations, les enquêteurs ont aussi appris que certains prisonniers avaient des traces de coups sur leurs corps. « L?enquête poursuit son cours pour déterminer si ces coups ont été donnés durant la lutte qui s?en est suivie lors de la tentative d?évasion afin de maîtriser les détenus ou s?ils ont été deliberement infligés et que les détenus ont été l?objet de mauvais traitements » et de souligner que « la MONUC rappelle que tout sevice envers des détenus constitue un manquement grave à la discipline militaire et au droit humanitaire et ne saurait tolérer de tels manquements »

Au cours de ce même point de presse, la MONUC, par la voix de son porte-parole militaire, le Lieutenant-colonel Dominique Demange, a annoncé le déploiement dans les tous prochains jours d?un contingent de la République du Guatemala. « C?est une compagnie de 150 hommes, qui est une unité d?élite avec une vaste expérience dans la traque et la capture de groupes armés autant de jour que de nuit. Ils seront principalement employés pour identifier les sites illégaux, les caches d?armes et appréhender les chefs des groupes armés qui refusent toujours de déposer les armes ».Cette force spéciale sera basée à Kisangani.

Sur le plan des actions de la MONUC en faveur de la population, le Capitaine de Frégate, Jean-Baptiste Faye chef de l?unité fluviale de la MONUC, a indiqué que celle-ci a sauvé la vie à plus de 2.000 Congolais grâce à l?expertise et aux efforts de l?équipe de cette unité fluviale (Riverine unit) de la MONUC. Images à l?appui, il a montré comment cette unité est venue au secours de passagers d?embarcations vétustes, en détresse ou sur le point de chavirer sur les différents fleuves de RDC. Le porte-parole, Mamadou Bah, a saisi l?occasion pour lancer un appel aux autorités afin qu?elles prennent « leurs responsabilités non seulement vis-à-vis des propriétaires de ces bateaux pour interdire l?utilisation de navires vétustes ou la surcharge de ces bateaux mais aussi en assurant les règles de sécurité minimales en matière de navigation fluviale».

Invité de la conférence de presse de la MONUC, M. Jahal de Meritens, Chef du bureau des affaires humanitaires de l?ONU (OCHA) en RDC, a dépeint le tableau peu reluisant de la grave situation humanitaire en RDC. Il a expliqué que « en Ituri par exemple, les gens qui vivent dans les camps vivent dans des conditions d?hygiène très pauvres, avec la peur en permanence d?être attaqués. Ainsi, il y a 25 personnes qui meurent chaque jour dans le site de déplacés de Gina. Il y a 15 enfants qui meurent chaque jour de diarrhée dans le site de déplacés à Tché. Il y a les violences sexuelles, qu?on retrouve à travers tout le pays, ainsi que le nombre élevé de déplacés ». A cela s?ajoute « les difficultés qu?ont les humanitaires à pouvoir joindre ces populations. Les humanitaires sont tracassés et leurs véhicules sont réquisitionnés. Des taxes illégales sont mises en place par des services qui ne devraient pas le faire, Ces taxes ne sont pas applicables aux organisations humanitaires. Il y a des procédures administratives qui rendent les choses beaucoup plus difficiles. Il y a des barrages sur certaines routes, parfois 10 ou 12 barrages qu?il faut traverser pour atteindre les populations. Des barrages détenus par des groupes armés et parfois même par des soldats. Et les activités de ces groupes armés ou parfois des soldats mènent à des massacres, à des pillages, des violences sexuelles, des déplacements en masse, des enlèvements et cela amène à la fin une situation humanitaire grave et une perte d?espoir pour ces populations », a dénoncé, M. de Meritens.

Meurtres, enlèvements, pillages, attaques?.la situation des droits de l?homme continue d?être préoccupante en Ituri. Madame Sonia Bakar, Coordinatrice de l?Unité d?enquêtes de la section des droits de l?homme de la MONUC a ainsi donné plusieurs exemples et des précisions sur des exactions commises récemment par « les miliciens du FNI dans plusieurs les localités ».

Concernant les activités du Représentant spécial du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, William Swing, qui se trouvait à New York hier, le porte-parole de la MONUC, Mamadou Bah, a indiqué qu?il « s?est entretenu avec les membres du Conseil de sécurité de l?ONU ainsi qu?avec les ambassadeurs des pays contributeurs de troupes au sein de la MONUC ». M. Swing sera ce mercredi 23 mars à Washington pour « s?y entretenir avec des membres du Congrès ainsi que des officiels de l?administration américaine ». Quant au Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, M. Ross Mountain, il s?est entretenu le dimanche 20 mars à Kinshasa au siège de la MONUC avec le vice- ministre Sud-africain de la Défense, M. George Mluleki. « Au menu de leurs discussions, plusieurs sujets d?intérêts commun notamment les opérations de la MONUC en Ituri - auxquelles participe le contingent de casques bleus d?Afrique du Sud- le processus électoral, la question des initiatives en vue du désarmement des ex- FAR, Interahamwe ou d?autre groupes armés rwandais encore présents sur le sol congolais. », a précisé le porte- parole de la MONUC.