La MONUC est déterminée à poursuivre ses actions contre les groupes armés en Ituri

12 fév 2009

La MONUC est déterminée à poursuivre ses actions contre les groupes armés en Ituri

La MONUC est déterminée à « poursuivre ses actions envers les groupes armés qui refusent de déposer les armes et d?intégrer le processus de désarmement » a indiqué, lors du point de presse hebdomadaire de ce mercredi 16 mars 2005, le Commandant par intérim des Forces de la MONUC, le Général Patrick Cammaert, qui est aussi Chef de la Division Est de la MONUC. « Ces groupes armés n?ont pas d?autre choix que le désarmement » a précisé le Général.
Le Général Cammaert a déploré « les exactions commises par les milices de l?Ituri contre la population civile ». « Tous ceux qui se sont rendus responsables des crimes seront traduits en justice » avait fait savoir le Général Patrick Cammaert. Il a appelé les milices à suivre l?exemple d?un des groupes armés de l?Ituri, les Forces Armées du Peuple Congolais, (FAPC), dont les combattants ont déposé les armes dans la localité d?Aru et sont en voie de démobilisation dans le cadre du processus de désarmement et de réintégration communautaire.

Le Général Cammaert a indiqué que les opérations actuelles en Ituri ont pour but de « neutraliser la capacité de nuisance des groupes armés en coupant leurs sources de revenus illégaux ainsi que leurs canaux d?approvisionnement en armes et munitions » pour les « encourager ou les contraindre à rejoindre le processus». « Il n? y a pas d?esprit de vengeance. La MONUC est impartiale dans l?exécution de son mandat » a-t-il déclaré. « Nos troupes sont disciplinées et respectent à la lettre les règles d?engagement », a souligné le Commandant des Forces de la MONUC.

A ce sujet, le Général Cammaert a indiqué à la presse que la MONUC a eu « la possibilité de voir un flot d?armes et des munitions qui traversent la frontière venant de l?Ouganda par le lac Albert» et on « ne sait pas qui est derrière ce type de commerce. Mais, on finira par le savoir », a-t-il promis.

S?agissant du Sud-Kivu où sévissent d?autres groupes armés principalement étrangers, le Commandant ad interim des Forces de la MONUC a déclaré à la presse que les « Brigades du Kivu sont en passe de terminer leur mise en condition opérationnelle et sont en cours de déploiement.» Elles entreront en action au moment opportun mais « elles mènent déjà les opérations de contrôle de terrain indispensables pour de développer la cohésion avec les Forces Armées de la République démocratique du Congo, (FARDC) ».

Quant à l?aptitude des Casques bleus à assurer la sécurité pendant les élections, le Commandant adjoint des forces a indiqué que la MONUC « soutiendra la République démocratique du Congo autant qu?elle pourra » en vue d?organiser les élections.
Sur l?agenda du Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la République démocratique du Congo, le porte-parole de la MONUC, Mamadou Bah, a annoncé à la presse que le chef de la MONUC, M William Swing prendra part, la semaine prochaine à New York, à la réunion des représentants spéciaux du Secrétaire Général de l?ONU. William Swing, qu?accompagne le Général Cammaert, fera un rapport au Conseil de sécurité le mercredi 23 mars avant de se rendre à Washington, le lendemain, le 24 mars, où il prendra s?adresser au Congrès des Etats-Unis et aura des entretiens avec divers officiels de l?administration américaine.

Au chapitre des droits de l?homme, la coordinatrice de l?Unité des enquêtes spéciales de la Division des droits de l?homme, Madame Sonia Bakar, a communiqué à la presse les conclusions d?une enquête menée de novembre 2004 à janvier 2005 dans la région du lac Albert avec l?appui du bureau du Procureur de Bunia. Dans ce rapport, la MONUC a établi de nombreux cas de violations des droits de l?homme ont été perpétrés par les miliciens Ngiti du Front de Résistance Patriotique de l?Ituri (FRPI). « Ils procèdent aux enlèvements des populations civiles pour les soumettre aux travaux forcés sur le lac et à l?esclavage sexuel » a indiqué Sonia Bakar. « Les victimes sont principalement des pêcheurs, mais aussi des femmes et des enfants. La plupart de ces victimes sont originaires des localités situées sur le lac et sont de toutes ethnies confondues. Les victimes non Hema seraient amenées sur la rive, soumises à des traitements cruels et inhumains allant jusqu?à la mort de certaines victimes?Les femmes sont victimes de viol et d?esclavage sexuel » précise-t-elle. Au total « plus de 123 pêcheurs ont été portés disparus, 10 autres ont été tués » a-t-elle indiqué. L?Unité des enquêtes spéciales de la MONUC a appuyé son rapport avec un témoignage poignant pour « faire découvrir les atrocités qu?il y a derrière ce que l?on appelle exactions » a expliqué le Directeur de l?Information publique de la MONUC, Kemal Saïki.

Toujours sur les droits de l?homme, la MONUC s?inquiète de « l?état déplorable des lieux de détention en République démocratique du Congo, a indiqué le porte-parole de la mission onusienne, Mamadou Bah. Les rapports préparés par l?unité d?appui à la Justice de la section des droits de l?homme indiquent « une absence de gestion adéquate des prisons, un surpeuplement grave et des morts dû à la privation de nourriture». Les rapports notent par exemple que dans plusieurs prisons, il n?existe pas de système de séparation des personnes. Des hommes, des femmes et des enfants sont mis ensemble ; des criminels condamnés partagent les cellules avec des prévenus pour des délits mineurs. « La MONUC recommande au gouvernement de transition de s?occuper non seulement des problèmes d?infrastructures mais aussi d?envisager la possibilité d?appliquer des sanctions alternatives afin de faire baisser la surpopulation dans les prisons », a ajouté M. Bah. « La MONUC est prête à aider le Gouvernement pour améliorer le système carcéral en République démocratique du Congo ».