La MONUC fortement préoccupée par le regain de tension régionale après le massacre de Gatumba

12 fév 2009

La MONUC fortement préoccupée par le regain de tension régionale après le massacre de Gatumba

Le regain de tension régionale suite au massacre à Gatumba au Burundi de plus de 160 réfugiés congolais, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, inquiète au plus haut point la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) qui en appelle au sens des responsabilités de la part de tous les acteurs politiques et militaires en RDC et dans les pays voisins. « Il est urgent d?éteindre le feu qui est attisé en ce moment à l?Est du Congo et dans la région, l?heure est à l?intense activité diplomatique, comme en témoigne la réunion ce mercredi en Tanzanie de six chefs d?Etats Africains, dont les présidents Thabo Mbeki d?Afrique du Sud, Joseph Kabila de la RDC et Domitien Ndayizeye du Burundi. » C?est ce qu?a déclaré mercredi à Kinshasa, Mme Patricia Tome, la Directrice de l?Information publique de la MONUC, au cours du point de presse hebdomadaire de la mission onusienne.
Elle a également indiqué que le CIAT, Comité international d?Accompagnement de la transition, avait tenu le matin même au Quartier général de la MONUC à Kinshasa, sa deuxième réunion extraordinaire depuis dimanche, afin de faire le point de la situation diplomatique et militaire.

Notant que le processus de transition en RDC est dans une phase « critique », Mme Tome a souligné que toutes les réactions enregistrées au sein de la communauté internationale témoignent de l?inquiétude générale. Celle-ci se justifie, au vu des déclarations et menaces en cascade entendues ces derniers jours en République Démocratique du Congo et dans la région. Elle a estimé que « les accusations réciproques relayées par les medias, les menaces d?intervention de la part de certains acteurs politiques et militaires de la région ne font qu?alimenter une escalade verbale dangereuse, elle-même alimentant la peur au sein des populations et entraînant une radicalisation de l?opinion??.


Pour la Directrice de l?Information Publique de la MONUC, les commentaires belliqueux sur le massacre de Gatumba « ne sont pas les bienvenues?? et elle a prévenu que tous ceux qui participaient à cette aggravation de la tension porteraient une lourde responsabilité dans la suite des événements.

Mme Tome a par ailleurs indiqué que l?enquête préliminaire sur le massacre de Gatumba, a été ouverte par l?Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) et le Bureau du Haut commissariat aux droits de l?Homme au Burundi, avec l?appui technique de la MONUC. L?équipe d?enquête, a-t-elle précisé, compte au total 16 personnes appuyées par des observateurs militaires. ??Leur rapport devrait être envoyé au conseil de sécurité en début de semaine prochaine??, a-t-elle ajouté.

A une question sur le retrait du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) de la transition comme annoncé par la presse, Mme Tomé a indiqué que les propos exacts tenus par le Vice-président Azarias Ruberwa mentionnaient que « le processus de transition était en panne » , et qu?il devait marquer une pause pendant la période de deuil décrétée par le RCD dans son fief de Goma, ce dont la MONUC prenait note, mais que le retrait du RCD du Gouvernement de transition n?avait pas été annoncé.

Abordant la question du renforcement du mandat de la MONUC et de son renouvellement, Mme Tome a indiqué que le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan a fait des recommandations contenues dans un rapport remis au Conseil de Sécurité des Nations Unies lundi dernier. Ces recommandations, qui sont encore à l?étude, concernent l?augmentation des effectifs militaires de la mission qui passeraient de 10.800 hommes actuellement à 23.900, déployés principalement en Ituri, dans les Kivus, dans le Katanga, au Kasaï et à Kinshasa.