La MONUC renforce les capacités des journalistes de Beni

16 mar 2009

La MONUC renforce les capacités des journalistes de Beni

Koumbo S. Gali / MONUC

Ils ont été une vingtaine, tous des journalistes de radio de la ville et du territoire de Beni, choisis par leur hiérarchie, à bénéficier d'un atelier de renforcement de leurs capacités professionnelles. La formation, organisée les 11 et 12 mars derniers à Beni par la MONUC/Beni s'est faite sous l'impulsion de la Direction de l'Information Publique de la MONUC/Kinshasa.

Les journalistes dont la plupart ont été formés sur le tas se sont davantage familiarisés aux techniques de base du journalisme, notamment aux règles de base de l'écriture journalistique (qui, quoi, quand, ou, pourquoi), et qui sont les questions de base que tout journaliste se doit de poser en écrivant ou rendant son article.

D'autres genres journalistiques tels que l'interview et les techniques pour bien la conduire, le flash radio, les brèves, ont été aussi appris ainsi que les fondements et la notion de l'information qui sont plutôt des concepts.

En dehors de cela les formateurs, des journalistes de l'Information Publique de la MONUC, venus de Kinshasa et Goma se sont joints à leurs collègues juristes de la Section droits de l'homme de la MONUC/Beni pour amener les confrères à travers des exposés en lien avec ces thèmes, à mieux connaître les limites légales de l'exercice de leur profession, notamment le cadre légal qui régit la profession en RDC.

Ce cadre légal s'inspire en général des conventions internationales ou régionales de protection des droits de l'homme et de la liberté d'expression et de presse dont la plupart sont signées et ratifiées par la RDC.

Les débats qui ont accompagné toutes ces interventions ont tourné autour de la difficulté pour les journalistes à exercer correctement leur métier dans un pays post conflit comme la RDC ou les raisons de sécurité ou d'Etat priment souvent sur la liberté d'expression, même si celle-ci est considérée comme un des droits fondamentaux de l'homme.

Les journalistes ont insisté sur la question de protection des sources qui expose souvent le journaliste, notamment sur des question sensibles ; la source du journaliste est en général protégée par des lois dans certains pays occidentaux (le cas de la France, de la Belgique ou du Canada pour ne citer que ceux là) et pas dans la plupart des pays africains.

Si à la fin de l'atelier les journalistes de la ville et territoire de Béni disent avoir tiré grand bénéfice de cette formation, ils ne recommandent pas moins que ce genre d'initiatives soient multiplié pour le bénéfice du plus grand nombre.

Cette demande a été adressée aux autorités locales et nationales ainsi qu'à la MONUC.

« Nous demandons aux autorités et à la MONUC d'aider au renforcement des capacités institutionnelles de nos radios locales car elles concourent à l'ancrage de la démocratie dans notre pays », a souligné un des participants.

Ceux-ci ont aussi demandé que soit disponibilisés les textes qui régissent la profession, notamment le code d'éthique et de déontologie du journaliste congolais, tandis qu'ils ont pris une résolution appelant la corporation à engager dès maintenant la réflexion sur la question de la dépénalisation des délits de presse et de la protection des sources du journaliste.

Le chef du Sous bureau Beni/Butembo, Helder De Barros et le représentant du Maire Remy Paluku disent avoir pris bonne note des sollicitations des journalistes.

Si le premier relève que cette initiative « est le prolongement du soutien continu que la MONUC apporte et compte apporter à la presse congolaise », le second à louer les mérites d'une telle formation qui va, à coup sûr, relever le niveau des journalistes et les préparer à mieux exercer leur métier. « Cette formation va permettre surtout de lever l'équivoque sur certaines de nos incompréhensions », a-t-il conclu.

Cet atelier faut-il le rappeler, est le deuxième du genre après celui qui a eu lieu en mars 2008 à Butembo et qui a vu la participation d'une cinquantaine de journalistes.