Lancement du programme de Désarmement et Réinsertion Communautaire (DRC) des groupes armés en Ituri.
L?objectif du DRC, a souligné Mme Tome, est de rendre les anciens combattants à la vie civile et d?identifier les candidats qui souhaitent faire partie de l?armée intégrée. Les candidats au désarmement remettront volontairement leurs armes, munitions et uniformes à un représentant du gouvernement, ils seront enregistrés et obtiendront une carte d?ancien combattant pour avoir accès aux différents avantages et bénéfices, avant de retourner dans la communauté de leur choix. Une prime de transport de 50 dollars leur sera allouée, ainsi qu?un kit de réinstallation. Mme Tomé a souligné que cette opération démarre exactement un an, jour pour jour, après l?arrivée de la Brigade de la MONUC en Ituri et opérant sous le Chapitre 7. ?? Le programme DRC a été rendu possible par la sécurisation et la stabilisation de l?Ituri au cours de cette dernière année??, a-t-elle ajouté, notant cependant que la méfiance réciproque et les affrontements sporadiques entre groupes armés demeuraient une réalité. ??L?opération DRC est cruciale pour la pacification de l?Ituri, au même titre que le Programme National de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion- mis en place prochainement par le Gouvernement- sera crucial pour le succès du processus de Transition??. Mme Tomé a également rappelé que le programme DRC était financé par la Communauté internationale.
Mme Tome est revenue sur l?enquête concernant le massacre de Gatumba et a mentionné dans son exposé les termes du premier rapport du Secrétaire général sur l?Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) publié le 26 août dernier. Conformément à la demande du Conseil de Sécurité, l?enquête préliminaire est en cours. Une deuxième équipe d?enquêteurs est sur place afin de consolider les éléments recueillis par la première équipe des Droits de l?Homme MONUC/ONUB/HCDH dépêchée à Gatumba du 16 au 20 août dernier. Elle a tenu à bien préciser que les éléments d?informations inclus dans le rapport du Secrétaire Général faisant état de l?implication des Maï-Maï et des ex-FAR et Interahamwe dans ce massacre reposaient sur des témoignages recueillis sur place, et ne constituaient en aucun cas une version officielle des faits. ??L?enquête est toujours en cours , ceci doit être très clair pour tout le monde, car certains media internationaux ont provoqué la confusion en présentant ces témoignages mentionnés dans le rapport du Secrétaire général comme la conclusion de l?enquête préliminaire, avec pour conséquence un regain d?hostilité contre la MONUC dans les Kivus??.
Par ailleurs, M. Luc Henkinbrant, le responsable de la Section des Droits de l?Homme de la MONUC, a informé la presse de la reprise, depuis le 26 août dernier, à Lubumbashi, du procès de 22 militaires accusés de crimes contre l?humanité et d?homicide volontaire, après le massacre d?Ankoro, au Nord Katanga, en novembre 2003. M. Henkinbrant a rappelé que ce massacre avait eu lieu lors d?affrontements entre les anciennes Forces armées congolaises (FAC) et les Forces d?autodéfense populaire Maï-Maï. Accompagnés de pillages, ces affrontements avaient fait plusieurs dizaines de victimes civiles, et de centaines de maisons brûlées. Le procès, qui avait débuté le 19 avril 2003, avait été ensuite suspendu pendant 16 mois, les juges ayant demandé un complément d?enquête, a expliqué M. Henkinbrant. Il a repris le 26 août, devant la Cour militaire du Katanga, qui est habiletée à juger les crimes contre l?humanité conformément au code pénal militaire congolais.
La MONUC assiste à ce procès en tant qu?observatrice. M. Henkinbrant a souligné qu?il s?agissait d?une première du genre. ??C?est la première fois qu?une juridiction congolaise juge un crime contre l?humanité. (? ) La MONUC y met beaucoup d?espoir, car il s?agit du premier exemple en tant que tel pour mettre fin à l?impunité. La MONUC espère que ce procès se déroulera dans les règles, tout en garantissant les droits de la défense et en respectant le droit des victimes??, a-t-il conclu.