L'ONU salue la libération du soldat marocain de la MONUC

12 fév 2009

L'ONU salue la libération du soldat marocain de la MONUC

Le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan est heureux d'apprendre la libération, lundi, du soldat Rashid Zahidi, du contingent marocain de la MONUC, enlevé le 2 septembre 2004. C?est ce qu?a rapporté mercredi à la presse, la Directrice de l'Information Publique de la MONUC, Patricia Tomé, au cours du point de presse hebdomadaire.

M. Annan a rappelé que la prise en otage d'un Casque bleu des Nations Unies était un crime de guerre. Il a demandé au Gouvernement congolais de transition de prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que les personnes responsables de l'enlèvement du soldat Zahidi vont répondre de leurs actes, a indiqué Mme Tomé. Quant au Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU pour la RDC, William Lacy Swing, il a salué la coopération et l'assistance du Président congolais, Joseph Kabila, et du Gouvernement pour le dénouement heureux de cette affaire, a-t-elle ajouté. « La MONUC condamne également ce crime de guerre, et espère que les autorités judiciaires nationales poursuivront les auteurs », a souligné Patricia Tomé.

Le soldat Zahidi avait été enlevé par des éléments de l'Union des Patriotes Congolais de Thomas Lubanga (UPC/L). « Il a été récupéré lundi soir vers 22 heures entre Mogador et Central-Solenyama, un des deux fiefs du groupe armé UPC, au nord-ouest de Bunia », a dit Mme Tomé. Il s'agit également d'une violation de l'Acte d'Engagement signé par les 7 groupes armés actifs dans le district, le 14 mai 2004 et qui concerne la pacification de l'Ituri ainsi que le processus de Désarmement et Réinsertion Communautaire (DRC) pour 15 000 éléments des groupes armés.

A propos des revendications des ravisseurs, Mme Tomé a précisé qu'un seul élément a été pris en compte : « le mécontentement et le manque d'informations au sujet du DRC et de leur intégration au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ». « Nous sommes dans une phase décisive du DRC. Un certain nombre d'individus et de groupes armés ne veulent pas déposer les armes. Ils attendent plus d'explications du Gouvernement de transition, plus de clarification quant à leur sort », a souligné Patricia Tomé. C'est dans ce cadre, a-t-elle précisé, que le Coordonnateur de la structure militaire d'intégration, le Colonel Mbiato des FARDC, s'est rendu à Bunia, il y a trois jours, pour expliquer les conditions préalables dans lesquelles, après avoir désarmé, ils seront intégrés dans les FARDC. « La réussite du processus de DRC est conditionnée par le maintien de l'unité d'action entre la MONUC et le Gouvernement de transition, au niveau politique et militaire notamment. Nous devons travailler tous ensemble », a-t-elle précisé. « Personne, ni la MONUC, ni le Gouvernement de transition ne peut tolérer que des éléments armés puissent entraver la pacification de l'Ituri et le processus de DRC engagé le 1er septembre dernier », a martelé Mme Tomé.

La Directrice de l'Information Publique a rappelé à la presse la poursuite des débats au Conseil de Sécurité de l'ONU sur la proposition de redéploiement et renforcement du dispositif militaire de la MONUC, faite par le Secrétaire Général, dans son troisième rapport spécial sur la RDC, qui demande le doublement des effectifs de la Mission qui passeraient de 10.800 à 23.900 troupes. « Hier, la France a présenté un nouveau projet de résolution visant à renforcer d'urgence les effectifs et les moyens de la MONUC. Il s'agit d'un texte visant à autoriser la mise très rapide à la disposition de la Mission de deux bataillons, soit environ 1.600 hommes, et de quatre hélicoptères d'attaque supplémentaires, afin de l'aider à faire face à tout regain de tension possible en RDC », a dit Mme Tomé. « Il s'agit d'une requête immédiate qui reste incluse dans le cadre de la demande du Secrétaire Général. Cependant, les 1600 seraient déployés tout de suite en appui aux contingents existants, en tant que force d'action rapide », a-t-elle précisé.

Patricia Tomé a également rappelé à la presse l'ouverture, lundi à Bujumbura, de la première conférence préparatoire sur la Paix et la Sécurité dans les Grands Lacs. Plus de 150 participants venus de la RDC, du Burundi, du Rwanda, de l'Ouganda, de la Tanzanie, du Kenya et de la Zambie, vont échanger, pendant 5 jours, sur les questions régionales prioritaires pour la stabilité à long terme, la sécurité, la paix et le développement de la sous-région. Il s'agit d'une initiative des Nations Unies et de l'Union Africaine. La MONUC y est représentée par le Représentant spécial adjoint du Secrétaire Général, Behrooz Sadry.

Revenant sur le massacre de Gatumba perpétré dans la nuit du 13 au 14 août 2004, Mme Tomé a fait part à la presse du rapport présenté par l'ONG Human Rights Watch qui pointe du doigt le Front National de Libération (FNL) du Burundi comme responsable de ce massacre qui a coûté la vie à plus de 160 personnes. Elle s'est étonnée des propos de certains médias selon lesquels les conclusions de ce rapport divergeaient du rapport de l'ONU sur le massacre de Gatumba. « Il ne peut y avoir divergence puisque le rapport de l'ONU n'est toujours pas finalisé », a-t-elle expliqué. La MONUC, l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) et le Haut-commissariat aux droits de l'Homme ont envoyé une première équipe d'enquêteurs des droits de l'Homme dans la semaine qui a suivi le massacre ; puis une deuxième équipe multidisciplinaire, la semaine dernière, « incluant des représentants politiques, militaires, humanitaires, afin de consolider les éléments fournis par la première équipe », a rappelé Patricia Tomé. « Le rapport préliminaire est en cours de finalisation et sera remis au Conseil de Sécurité, nous espérons, la semaine prochaine », a-t-elle conclu.