Le chef du Bureau de l’ONU chargé de la lutte anti-mines en visite d’évaluation en RDC

13 juil 2009

Le chef du Bureau de l’ONU chargé de la lutte anti-mines en visite d’évaluation en RDC

Kinshasa 13 Juillet 2009- M. Maswell Kerley, directeur du Bureau des Nations Unies en charge de la Lutte Anti-mines (UNMAS) à New York, est présentement en République Démocratique du Congo (RDC) pour une mission d'évaluation et d'inspection d'une semaine. Il rencontrera les représentants de la MONUC et des agences de l'ONU, ainsi que ceux du Gouvernement de la RDC et des organisations non gouvernementales internationales et locales qui opèrent dans le domaine de la lutte anti-mines. Mr Kerley explique le but de sa visite, le champ des responsabilités de l'UNMAS en RDC, ainsi que les thèmes principaux à aborder dans ses discussions avec les divers partenaires. ENTRETIEN

De quoi s'occupe l'UNMAS ici en RDC?

L'UNMAS a un vaste champ de responsabilités ici en RDC. Nous nous occupons de deux types de soutien : le soutien à la MONUC dans ses opérations, en particulier aux éléments militaires, pour permettre à la Mission de déployer et redéployer ses ressources. En second lieu, l'UNMAS est chargé du déminage humanitaire pour permettre aux agences, fonds et programmes d'opérer, mais également de commencer à essayer de fournir à la population congolaise un environnement plus sûr.

Les activités de l'UNMAS se déroulent dans un certain nombre de domaines. L'enlèvement des mines terrestres et des engins non explosés constitue l'une des tâches majeures. De même que l'éducation de la population locale aux risques liés aux mines, l'assistance aux victimes, les actions de plaidoyer, tout cela afin d'aider le Gouvernement à remplir ses obligations dans le cadre des traités internationaux. Notre tâche finale est d'aider le Gouvernement de la RDC à développer et améliorer les capacités nationales, de façon à ce que le Gouvernement puisse à terme prendre en charge les responsabilités qu'exerce actuellement le Centre d'action anti-mines. L'objectif à long terme est de parvenir au point où le Gouvernement sera capable de continuer et finaliser ce travail.

Quel est l'objectif de votre visite?

L'objectif de ma visite est d'évaluer le programme, de voir comment nous qui sommes au siège pouvons soutenir le programme, voir le travail réalisé jusqu'ici, et ce qui reste encore à faire. Ceci est ma première visite en RDC en tant directeur de l'UNMAS, par conséquent, il s'agit d'une mission d'information et d'inspection, mais également une occasion de voir comment nous pouvons mieux cibler notre assistance au programme.

De quoi allez-vous parler avec le Gouvernement de la RDC?

Nous avons trois domaines de discussion. Tout d'abord, comment pouvons-nous les assister pour qu'ils fournissent les facilités et capacités gouvernementales pour travailler avec le Centre de coordination de l'action anti-mines, dans le but de les amener à assumer progressivement ces responsabilités.

Dans le second domaine, il s'agit de voir comment nous pouvons les aider à développer leurs capacités physiques réelles sur le terrain, soit à travers l'utilisation des ONG locales ou les FARDC ou encore la police. Par exemple, nous voudrions, à travers le Gouvernement et la MONUC, aider les Forces armées de la RDC à gérer et/ou détruire les stocks de munitions qui ne sont plus nécessaires.

Le troisième domaine consiste à voir comment nous pouvons les aider à remplir leurs obligations dans le cadre du Traité d'interdiction des mines ou la Convention sur les munitions à fragmentation.

Quel sera le thème principal des discussions avec les agences de l'ONU en RDC?

Les thèmes principaux des discussions avec les agences de l'ONU seront les suivants : Comment pouvons-nous travailler avec elles dans les divers domaines, étant donné, par exemple, que les agences onusiennes ont fait leurs preuves dans l'éducation aux risques des mines et dans l'assistance aux victimes. Nous voulons nous entretenir avec elles pour voir comment nous pouvons travailler plus étroitement ensemble afin de réaliser nos objectifs dans ces programmes.

Mais les agences, les fonds, et les programmes auront également leurs priorités s'agissant des activités dans le domaine de l'enlèvement des mines, par conséquent nous avons besoin de savoir où ils prévoient la plus grande contamination, les plus grands dangers et comment nous pouvons répondre à leurs priorités. Naturellement, les autres priorités sont celles qui viennent de la MONUC et du Gouvernement, et il nous faut équilibrer toutes ces priorités.

Comment travaillez-vous avec les ONG?

Nous travaillons à la fois avec les ONG internationales et nationales ; elles sont nos partenaires d'exécution, et ce sont elles en réalité qui font le travail sur le travail. Nous travaillons également avec des organisations commerciales qui s'occupent du déminage et de l'éducation au danger des mines sur le terrain.

Quelles sont les zones les plus dangereuses en RDC?

En raison de la situation opérationnelle, nous n'avons pas été en mesure de mener une étude complète. Nous savons qu'il y a une contamination significative dans certains zones, en particulier le long de ce l'on pourrait appeler la ligne de confrontation historique pendant la guerre civile. Nous savons qu'il y a encore des menaces significatives dues à la présence des munitions non explosées, et qu'il y a des opérations en cours dans l'Est de la RDC, ce qui rend très difficile l'accès à la région pour y mener une évaluation.

Ce qui est certain, je pense, c'est que ces opérations en cours vont contribuer à augmenter le danger, de sorte que je ne peux pas vous donner une réponse particulièrement claire, mais dans les zones comme le Katanga et les provinces du Kivu, il y aura des menaces significatives pendant un certain nombre d'années à venir.

Il est difficile d'être précis sur le niveau de contamination et le nombre des victimes, mais nous sommes en train de travailler très dur pour obtenir une vision plus claire de la situation, de façon à ce que nous puissions commencer à orienter nos activités vers les zones ayant le plus grand nombre de victimes et où la contamination présente le plus danger.