Le Conseil de sécurité en visite en RDC se félicite de la coopération entre la RDC et la MONUC

20 mai 2009

Le Conseil de sécurité en visite en RDC se félicite de la coopération entre la RDC et la MONUC

Kinshasa, 19 mai 2009 - La délégation du Conseil de sécurité des Nations unies arrivée hier à Kinshasa via Goma au Nord Kivu a quitté en fin d'après midi la capitale de la République démocratique du Congo après avoir rencontré les hautes autorités de la République dont le Président Joseph Kabila Kabange.

Au cours d'un point de presse mardi le 19 mai qui a sanctionné cette courte visite mais intense en activités, le chef de la délégation, le Représentant permanent de la France aux Nations unies, Ambassadeur Jean Maurice Ripert a fait le point de cette tournée sous régionale et des différentes rencontres que la délégation a eues avec les autorités congolaises. Il a souligné que le Conseil de sécurité fait en général un voyage annuel en Afrique et c'était donc dans l'ordre des choses de venir en RDC qui a une grande mission de paix et laquelle est aussi l'opération la plus coûteuse et difficile. Pour lui, il est important que le Conseil de sécurité vienne s'assurer, vérifier, et discuter avec les responsables de la MONUC et voir comment les choses se passaient.

Au cours de la journée d'aujourd'hui, la délégation du Conseil de sécurité a rencontré le chef de l'Etat Joseph Kabila, les présidents des chambres haute et basse du Parlement, Kengo Wa Dondo et Evariste Boshab et les membres de leurs bureaux respectifs, ainsi que le premier ministre Adolphe Muzito et quelques membres de son gouvernement.

Qu'il s'agisse de la rencontre avec le chef de l'Etat, le premier Ministre ou les élus du peuple, Jean Maurice Ripert a souligné qu'il s'en est dégagé une compréhension mutuelle quant aux préoccupations exprimées, notamment la situation difficile que traverse le Congo, la reconstruction et l'effort de guerre à l'Est, la lutte contre les violences sexuelles et pour le respect des droits de l'homme en général, la reforme de l'armée, la paix avec les pays voisins. Selon l'ambassadeur Maurice Ripert, les autorités congolaises, Joseph Kabila en tête ont exprimé leur engagement à prendre des mesures idoines pour faire face à tous ces problèmes.

A la question de savoir ce qu'il pensait du dernier communiqué des leaders des FDLR qui réclament un dialogue inter rwandais sous la houlette du Conseil de sécurité pour solutionner la crise sécuritaire dans la région des grands lacs africains et particulièrement à l'Est du Congo, M. Ripert a dit : «Je dirai, cessez vos exactions, vos violences, déposez les armes, rejoignez le programme de réintégration et faites le nécessaire pour pouvoir vous insérer selon les conditions qui ont été fixées par la communauté internationale, le gouvernement congolais, les Nations Unies et un certain nombre de pays concernés par cette affaire ». Mais il a ajouté : « La position du conseil de sécurité est de dire aux membres des FDLR qui souhaitent se rallier à ce processus qu'ils sont les bienvenus et qu'ils y participent, mais pour cela il faut qu'ils acceptent dans le même temps de désarmer et de cesser les violences.»

« En ce qui concerne le Conseil de sécurité, nous avons en mars 2008, passé une résolution qui demandait à l'ensemble de la communauté internationale de prendre des mesures à l'encontre des FDLR, autorisant la MONUC à soutenir les forces congolaises. » Mais a-t-il précisé, « la MONUC n'est pas ici pour se substituer aux forces de la RDC. Le mandat qu'elle a reçu de la résolution 1856 lui impose de protéger les civils et dans la mesure de ses moyens. »

A propos du général Bosco Ntaganda recherché par la CPI, Jean Maurice Ripert a souligné que la question n'a pas été perdue de vue parce que discutée avec les autorités congolaises. La délégation a-t-il dit « a surtout rappelé l'obligation de coopération avec la Cour Pénale Internationale ». Mais il n'a pas manqué de rappeler que le « Congo a joué un rôle exemplaire au niveau de la CPI, c'est un pays qui coopère le mieux avec la CPI. Il a saisi la CPI. Il a participé à la mise à disposition de la CPI de criminels notamment d'enrôlement des enfants». Cependant a dit le diplomate français, « nous pensons au sein du Conseil de sécurité qu'il ne faille pas conditionner le soutien de la MONUC à la RDC et à ses autorités à la situation actuelle où il faut protéger avant tout les civils et mettre fin à ces guérillas et à ces rebellions. »

Pour ce qui est du message aux populations déplacées de l'Est qui souffrent énormément de cette crise, le chef de la délégation du Conseil de sécurité a noté qu'il est difficile de rassurer des gens qui vivent dans des conditions difficiles avec toujours l'envie de retourner chez eux. Toutefois, tout en saluant le travail que fait la communauté humanitaire pour soulager ces populations, il a souligné qu'il faut faire confiance au travail de la MONUC dont au cœur du mandat actuel se trouve la protection des populations civiles.

Avant d'arriver à Kinshasa, la délégation a fait escale à Addis Abeba où elle a rencontré l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les Grands Lacs. Ensuite il a rencontré Kigali le Président Paul Kagamé. Le premier a fait le point sur les efforts de médiation en vue de la réintégration des groupes armés, alors que le président Kagamé leur a fait part des espoirs qu'il mettait dans la coopération régionale et dans les liens retrouvés entre son pays et la RDC.

La délégation s'était aussi rendue hier à Goma où elle s'est entretenue avec les autorités civiles et militaires, notamment le gouverneur du Nord Kivu et les commandants des FARDC et de la PNC. Puis elle a visite le centre Heal Africa à Goma lui a permis de s'entretenir avec des femmes victimes des violences sexuelles, ce fléau qui ronge l'est de la RDC. Sur cette question, l'ambassadeur Ripert a dit que la délégation a demandé aux autorités du pays « que les bourreaux, les criminels soient poursuivis, jugés e mis en prison. Il est indispensable que les crime ne restent pas impunis. » Enfin la délégation s'est rendue à Kiwanja prés de Rutshuru où elle a rencontré les personnes déplacées ainsi que des casques bleus et du personnel de la MONUC travaillant dans les équipes de protection. Au cours de cette visite la délégation s'est entretenue avec ces interlocuteurs sur les mesures prises pour améliorer la protection dans cette zone de Rutshuru.