Les étudiants de l’UNIKIN invitent la MONUC à leur parler des droits de l’Homme

18 aoû 2009

Les étudiants de l’UNIKIN invitent la MONUC à leur parler des droits de l’Homme


Kinshasa, 17 août 2009 -
La MONUC a participé au café juridique organisé le 14 août dernier par les étudiants de la faculté de Droit de l'UNIKIN sous le thème : «mettre fin aux violations des droits de l'homme». Cette activité qui a vu la participation des Sections des droits de l'Homme, de l'état de droit et du genre a permis à environ 700 étudiants de différentes facultés d'approfondir leurs connaissances sur les droits de l'Homme et notamment sur la notion de violations des droits de l'Homme.

Pour permettre aux étudiants de bien comprendre le thème, les représentants de la Division des droits de l'Homme, le directeur Adjoint M. Louis-Marie Bouaka et Mme Yande Kane ont défini la terminologie « violation des droits de l'homme » à travers des exemples des cas de violations courantes en RDC notamment, les violences sexuelles, les arrestations arbitraires, la torture, la peine de mort et des cas relatifs à la liberté d'expression.

Comment mettre donc fin aux violations des droits de l'Homme en RDC et qu'est ce qui est fait concrètement au niveau de l'Etat et de l'appui de la MONUC pour y parvenir se sont interrogés les étudiants.

A ce sujet, le Major Eric Charland de la section État de droit a souligné que la solution se trouve dans un premier temps dans l'établissement d'un système judiciaire indépendant, impartial et efficace. Pour réaliser cet objectif, la section État de droit de la MONUC supporte le gouvernement de la RDC dans le renforcement des capacités du système judiciaire et correctionnel, incluant le système de justice militaire.

Notamment il faut, a-t-il dit, «former les magistrats et autres auxillaires de justice sur l'état actuel du droit, trouver des solutions temporaires et permanentes au manque actuel de ressources du système judiciaire et pénitentiaire. Globalement, il importe de développer une stratégie visant à mettre fin à l'impunité par l'entremise d'une chaîne pénale forte, pouvant administrer la justice de manière impartiale et efficace».

S'agissant du bilan de l'action de la MONUC en RDC en matière des droits humains, Mme Yande Kane a fait remarquer qu'il y a véritablement une prise de conscience et un engagement local, surtout si l'on tient compte du nombre croissant de dénonciations faites par les ONG travaillant avec la MONUC.

Le Professeur de droit Akele Adau, Procureur de la République qui intervenait à cette occasion a souligné pour sa part que mettre fin aux violations des droits de l'Homme est un objectif que s'est fixé la nouvelle constitution. C'est à la fois un requis et un défi. Un défi, dans la recréation et la ré-institutionnalisation de l'Etat.

Pour lui, il faut replacer cette question des droits de l'Homme dans la problématique globale de la reconstruction de l'Etat, notamment de « l'Etat républicain, démocratique, digne ». Ce qui signifie aussi la reconstruction de la gouvernance.

M. Akele Adau a fait savoir que c'est la gouvernance qui produit la violation des droits de l'Homme et donc c'est elle qui peut la protéger. « Si nous voulons savoir qu'est ce qui est fait pour mettre fin aux violations des droits de l'Homme, nous devons mettre un accent particulier sur la gouvernance » a-t-il poursuivi.

Dans cette perspective, le professeur Akele Adau dit que le ministère des droits humains devrait être une structure qui exerce une mission transversale au sein de l'ensemble des structures de l'Etat en vue de mettre en place des programmes concrets de protection ainsi que des mécanismes de suivi et d'évaluation, de planification, dans tous les domaines de la gouvernance (politique, administrative, judiciaire et militaire) et suivre le critérium du respect des droits humains aux niveaux administratif, économique, politique, sécuritaire, judiciaire et social.

Mais ce défi a t-il souligné s'adresse à tout un chacun. Car il ne s'agit pas de recréer simplement l'Etat, mais de recréer la société sur des bases axiologiques nouvelles, centrées sur la protection des droits humains.

A la fin de la rencontre M. Bouaka a invité les étudiants à suivre la présentation prochaine de la RDC devant le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies, dans un exercice dénommé examen périodique universel. C'est un mécanisme extra conventionnel qui permet à tous les membres des Nations unies de faire un bilan des avancées en matière des droits devant le Conseil.

A cet effet, le gouvernement compte organiser cette semaine une Conférence nationale sur les droits de l'Homme pour préparer le rapport qu'il présentera le 1er Septembre à Genève en vue de son passage devant le Conseil en mars prochain.