Les déplacés de la plaine de Ruzizi recevront l’assistance de l’UNHCR

29 juil 2009

Les déplacés de la plaine de Ruzizi recevront l’assistance de l’UNHCR


Kinshasa, 28 juillet 2009 -
Francesca Fontanini est porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les Refugiés (UNHCR). Elle nous parle de ce que fait présentement son organisation pour venir en aide aux personnes déplacées dans la plaine de Ruzizi dans le Sud Kivu. Ces déplacements font suite aux opérations entreprises par les FARDC pour contrer les exactions des FDLR.

Depuis quand ces populations sont-elles arrivées dans cette plaine de Ruzizi et quel est leur nombre exact à ce jour, même si l'on parle de 10.000 à 20.000 personnes déplacées?

Les déplacés sont arrivés dans la plaine de Ruzizi depuis le début de l'opération Kimia II. Au moment où je vous parle, il y en a 25,000 entre Kamanyola-Kiliba. Il y a aussi une estimation de 19,000 personnes déplacées dans le Moyen Plateau (Katogota). La plupart des déplacés sont dans des familles d'accueil.


Un député national s'inquiétait il y a quelques jours du fait que les déplacés étaient démunis et abandonnés à leur triste sort, quels sont les dispositifs que l'UNHCR a déjà pris pour venir en aide à ces personnes vulnérables dans l'immédiat ?

D'abord il faut dire que l'UNHCR et ses partenaires sont responsables des activités suivantes: Nous faisons le monitoring de protection dans les zones de déplacement, et dans les zones de retour accessibles, l'identification des populations ciblées et des risques de protection.

Nous faisons aussi l'identification des individus ayant des besoins spécifiques, l'identification des axes prioritaires pour les corridors d'accès ou de fuite, la coordination au niveau des ONGs qui constituent l'arbre de communication pour la collecte des chiffres provisoires, et l'identification des cas individuels et des risques de protection.

Nous avons aussi la coordination de l'identification des besoins spécifiques pour les interventions dans les domaines de la protection de l'enfance et contre les violences sexuelles, le plaidoyer de proximité pour les cas d'arrestation arbitraire, contre les collectes forcées, etc.

Nous faisons aussi la référence des cas individuels aux acteurs locaux, les sensibilisations à travers les spectacles sur la cohabitation pacifique et la résolution de conflits, l'évaluation en matière d'assistance, abris d'urgence dans le but de minimiser la pression sur les familles d'accueil et par conséquent éviter les tensions dans une communauté trop concentrée.

Nous assistons les personnes à besoins spécifiques (y compris les NFIs, en leur donnant des friperies et des kits hygiéniques).


Mais, est-ce qu'une assistance immédiate a été octroyée en termes de nourritures et d'installation des sanitaires?

Le HCR et d'autres organisations envisagent effectivement une assistance humanitaire. A Uvira, le HCR est en train de finaliser la préparation des kits contenant les articles de ménages à distribuer à près de 2.000 familles déplacées internes dans le besoin. Ces kits sont constitués d'ustensiles, de jerrycans d'eau, de barres de savon, d'un couvre-lit et d'une natte pour dormir.

Beaucoup de familles d'accueil annoncent déjà que leurs provisions ont diminué. En plus, certaines familles ne peuvent plus accéder à leurs champs pour des raisons sécuritaires. Ce qui s'ajoute à une situation alimentaire déjà difficile.

D'autres organisations s'emploient à améliorer les ressources en eau et à installer des latrines en quantité insuffisante ; sinon cela pourra causer de sérieux problèmes de santé aux communautés d'accueil et aux déplacés internes.

Toutefois, le HCR avertit que l'aide humanitaire actuelle n'est prévue que pour les déplacés internes dans la plaine de Ruzizi où l'accès est possible. Il est actuellement difficile d'apporter de l'aide aux déplacés internes dans les alentours des plateaux moyens à cause de l'insécurité et des mauvais états de route.


Quelles sont les solutions à long terme ?

Pour le moment nous travaillons en collaboration avec les autres partenaires humanitaires présents dans la zone ; et notre plan de contingence change en fonction des opérations militaires et du déplacement des populations.

Il faut considérer aussi que souvent on n'a pas accès à toutes les zones de déplacement à cause, soit de l'insécurité, soit des contraintes logistiques. A cet effet, c'est très important la collaboration avec les casques bleues pakistanais, car leurs patrouilles dans les villages des déplacés leur permettent de mieux suivre le comportement des FARDC.