Les Nations Unies proposent un désengagement progressif de la MONUC à partir de juin 2010

4 mar 2010

Les Nations Unies proposent un désengagement progressif de la MONUC à partir de juin 2010

Kinshasa, 04 mars 2010 - Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Alain Leroy, a achevé le 3 mars une visite de travail de 48 heures à Kinshasa dans le cadre des consultations que les Nations Unies mènent avec les autorités congolaises en vue de la reconfiguration prochaine du mandat de la Mission des Nations unies en République Démocratique du Congo (MONUC).

Au cours de sa visite, M. Leroy a eu des entretiens avec le Président Joseph Kabila, le Premier ministre Adolphe Muzito et plusieurs ministres du Gouvernement, notamment les ministres de la Défense et des Affaires étrangères. M. Leroy a présenté à ses interlocuteurs les premières propositions en vue du désengagement progressif de la MONUC, lequel doit débuter en juin 2010, tel que souhaité par les autorités congolaises.

« Dans les zones de défense 1 et 2*, la présence militaire de la MONUC peut se terminer rapidement », a-t-il affirmé au cours de sa conférence de presse, précisant qu'il s'agit notamment des zones non affectées par les conflits, comme les Kasaï et le Katanga.

M. Leroy a tenu à souligner que, pour le moment, il s'agit d'une phase de discussions avec les autorités congolaises pour définir le calendrier et les conditions à remplir pour que les différentes forces militaires de la MONUC puissent partir. Pour ce faire, a-t-il annoncé, le chef de l'Etat congolais nommera, dans les tous prochains jours, une équipe chargée de discuter avec la MONUC de la reconfiguration et du désengagement.

Le mandat actuel de la MONUC se termine le 30 mai prochain, conformément à la Résolution 1906 du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette même résolution prévoie expressément la reconfiguration et le désengagement progressif de la MONUC. C'est dans cette perspective, qu'une Mission d'Evaluation Technique, venue de New York, séjourne depuis quelques jours en RDC. En liaison avec le leadership de la MONUC, elle a rencontré les autorités pour déterminer ensemble les modalités de cette reconfiguration, qui feront l'objet du prochain rapport que le Secrétaire général de l'ONU présentera au Conseil de Sécurité. Le Conseil prendra alors sa décision au courant du mois de mai pour définir le nouveau mandat de la MONUC, qui prendra effet à partir du 1er juin 2010.

Répondant à une question sur l'implication des officiers des FARDC mis en cause dans des violations des droits de l'Homme, notamment le Colonel Zimulinda, qui serait engagé dans des opérations soutenues par la MONUC, M. Leroy a indiqué que cela n'était pas le cas : « Nous l'avons dis très clairement aux autorités congolaises (...) la MONUC ne soutient pas les unités dans lesquelles M. Zimulinda est impliqué et, de la même manière, M. Bosco Ntaganda n'est pas dans la chaîne de commandement des opérations que nous soutenons », a-t-il déclaré.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Alan, Doss, a saisi cette occasion pour préciser que la MONUC a mis en place une procédure conjointe, avec les FARDC, dans le cadre des opérations contre les FDLR:
« Nous avons mis en place une procédure conjointe avec les FARDC, nous suivons cette procédure et je pense que c'est la façon correcte d'agir. Nous avons mis ensemble un dispositif pour que ces opérations soient planifiées conjointement, et c'était le cas. Jusqu'ici, les dernières opérations ont été lancées dans le contexte de cette procédure qui a été agréée entre les FARDC et la MONUC », a indiqué Alan Doss.

Selon cette procédure spécifique de filtrage et de vérification des bataillons et des commandements dans le cadre de la planification conjointe des opérations, la MONUC fournit, à la demande des FARDC, des rations et des appuis essentiels aux unités qui mènent des opérations de protection et de prévention, dans le respect des droits de l'Homme, du droit humanitaire international et des droits des réfugiés, tel que requis par la Résolution 1906 (2009) du Conseil de Sécurité et en accord avec la Directive opérationnelle.

Les commandements militaires des FARDC et de la MONUC ont mis en place plusieurs mesures, y compris le déploiement de la Police Militaire dans les bataillons pour prévenir et sanctionner les violations des droits de l'Homme, du droit humanitaire international et des droits des réfugiés par leurs propres forces. Des mesures sont également prises afin d'appliquer de manière stricte la politique de tolérance zéro. D'autre part, il est prévu de sensibiliser les chefs militaires et les soldats sur la discipline, de même que sur les responsabilités de la hiérarchie militaire.

* Zones géographiques de défense définies par les FARDC.