M. Doss réaffirme que protéger les civils, c’est la première priorité de la MONUC

11 mai 2009

M. Doss réaffirme que protéger les civils, c’est la première priorité de la MONUC

Kinshasa, 11 mai 2009 - Dans un entretien cette semaine, Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo, a donné une vue d'ensemble des récents événements dans l'Est du pays, y compris l'avancement du plan du Gouvernement pour la stabilisation de cette partie du territoire congolais.

Entretien

Qu'est-ce que la MONUC est en train de faire pour protéger les civils à Kanyabayonga, Luofu et dans les zones environnantes ?

Nous avons établi des bases militaires temporaires dans ces régions, et nos Casques bleus patrouillent quotidiennement dans ces communautés. Nous avons également des équipes civiles pluridisciplinaires dans ces régions. Ces équipes comprennent des experts en matière de droits de l'homme, de protection de l'enfant et d'affaires civiles.

Leur contact étroit avec les populations locales améliore notre capacité à lire les signes de trouble et à répondre plus rapidement si les communautés sont menacées. Des centres de santé ont également été établis dans certaines zones pour porter assistance à la population locale.

Comment les Casques bleus sont-ils en train de travailler avec les FARDC dans ces zones?

Nous soutenons les FARDC en leur apportant aide logistique, transport, carburant et rations, ainsi que l'appui-feu avec nos hélicoptères de combat. Nous aidons également les commandants FARDC dans la planification des opérations. Ceci est un aspect très important de notre coopération.

Certains acteurs humanitaires ont exprimé des inquiétudes quant à leur sécurité dans le Nord Kivu, quelle est votre impression ?

Avec l'accord mettant fin à la rébellion du CNDP, la situation sécuritaire dans le Nord Kivu s'est améliorée par rapport à ce qu'elle était naguère, mais il y a toujours des risques et dangers.

Comme vous le savez, les routes sont dans un très mauvais état, ce qui rend les communautés difficilement accessibles, en particulier pour les humanitaires essayant d'atteindre des zones isolées. Nous faisons de notre mieux en assurant escortes et patrouilles, mais nos ressources sont très limitées à cet égard, et nous ne pouvons pas garantir la protection de tout le monde.

Qu'est-ce que la MONUC est en train de faire pour prévenir les déplacements des populations dans le Nord et Sud Kivu ?

Telle que définie dans le mandat que lui a confié le Conseil de Sécurité de l'ONU, la priorité de MONUC est protéger les civils. La Mission est en train de faire tout son possible pour protéger les communautés locales. Nous avons déployé des troupes dans les régions les plus vulnérables. Je visite fréquemment plusieurs de ces communautés.

Je rencontre les dirigeants et chefs de communautés pour avoir une meilleure compréhension de leurs préoccupations. Les FDLR demeurent une menace pour beaucoup de ces communautés, et la MONUC est en train de travailler avec les FARDC pour démanteler les forces des FDLR.

L'opération "Kimia II" va-t-elle causer des déplacements de populations ? Quelles sont les mesures que la MONUC et les FARDC sont en train de prendre pour répondre à cette préoccupation?

En zones de conflit, parfois même une rumeur d'une opération imminente peut causer un déplacement de populations. Plusieurs brigades intégrées des FARDC ont déjà participé au programme de formation assuré par la MONUC, et nous espérons qu'elles seront conscientes de la nécessité de protéger les civils.

Une action de sensibilisation et de communication au sein des communautés locales, menée en coopération avec les FARDC avant toute opération, est un aspect important de cette protection.

Certains groupes armés dans le Nord Kivu se sont transformés en partis politiques. Est-ce là le début d'une nouvelle ère politique pour la RDC ?

Je pense qu'il est très encourageant que le CNDP et d'autres groupes armés aient rejoint le processus politique. C'est la seule voie pour aller de l'avant. One verra probablement des candidats issus de ces groupes se présenter aux prochaines élections locales et nationales.

Comment se présente actuellement la situation quant au désarmement et à la démobilisation des groupes Mai-Mai dans le Sud Kivu ?

Il en reste quelques-uns, mais les groupes Mai-Mai continuent à se rendre chaque semaine aux points de regroupement, notamment dans les sites de Luberizi et Kalehe. Nous espérons que cela va continuer.

Comment le plan de stabilisation avance-t-il dans l'Est de la RDC ?

Le Premier ministre avait initié le plan, et il y a de la part du Gouvernement congolais une volonté e l'améliorer. La réhabilitation des écoles, hôpitaux et autres infrastructures de service public fait partie de ce plan, et nous espérons voir des magistrats en place pour l'administration de la justice.

La communauté internationale est en train de soutenir ce processus, mais il y a des contraintes de capacité dans le contexte de la récession mondiale. Quelques projets d'infrastructures, notamment des travaux routiers ont commencé.

La MONUC est dans l'attente d'un supplément de personnel militaire et d'hélicoptères. Y a-t-il quelques progrès dans ce domaine?

Ce processus demande du temps. Nous devons attendre les décisions des différents pays contributeurs de troupes, dont beaucoup d'entre eux ont des contraintes de ressources et d'équipements dans leurs propres pays. Mais j'espère que dans les quelques mois qui viennent nous verrons des changements.