Margot Wallström réaffirme son attachement à la lutte contre les violences sexuelles en RDC

20 avr 2010

Margot Wallström réaffirme son attachement à la lutte contre les violences sexuelles en RDC

Kinshasa, 20 Avril 2010 - La lutte contre les violences sexuelles et le règne de l'impunité préoccupent davantage les Nations unies. Au cours de sa visite officielle effectuée en République Démocratique du Congo (RDC), du 12 au 18 avril 2010, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a exprimé à nouveau l'attachement du Conseil de sécurité à la poursuite de l'application de toutes ses résolutions sur cette question.


Kinshasa April 20, 2010
- Dans une conférence de presse tenue lundi 19 avril à Kinshasa, Margot Wallström a souligné qu'il était indispensable de mettre fin à l'impunité et aux conflits armés si la RDC veut combattre efficacement les violences sexuelles. «La lutte contre l'impunité est d'une importance fondamentale pour arrêter les violences sexuelles ; et l'assistance aux victimes doit demeurer une priorité», a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général.

Pendant son séjour, Mme Wallström s'est suffisamment informée de l'évolution de la situation des violences sexuelles sur le terrain. «Ce voyage a été pour moi un exercice d'écoute, pour mieux connaître les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles, pour écouter les victimes et les acteurs de cette lutte au niveau local et offrir mes services aux autorités de la RDC», a-t-elle résumé.

Au cours de son séjour, Mme Wallström a eu des rencontres avec les ministres congolais de la Justice et des droits humains, du Genre, Famille et Enfant, le vice-premier en charge de l'Intérieur, l'inspecteur général de la police nationale, les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que des femmes parlementaires. Avec eux, elle a discuté de plusieurs questions d'intérêt commun tels que l'ampleur de la violence sexuelle et leurs causes, les moyens de lutte contre l'impunité, l'application de la loi sur la violence sexuelle, le rôle de la police et du système juridique, la sensibilisation ; la formation de la police et de l'armée ; l'assistance des victimes des violences sexuelles, la stratégie nationale de lutte contre la violence sexuelle, le rôle du système des Nations unies et des partenaires gouvernementaux.

Progrès et préoccupations

Sans donner des détails sur ces principaux points de discussion, Mme Wallström a cité, néanmoins, quelques progrès réalisés dans la lutte contre les violences sexuelles en RDC, à savoir le vote par le parlement de la loi sur les violences sexuelles et l'identification des auteurs des viols.

Elle s'est préoccupée, par ailleurs, de nombreuses difficultés auxquelles fait encore face le processus de réforme du secteur de la sécurité, de la justice et du système judiciaire. « En parlant avec les cliniques juridiques, la force spéciale de la police, la société civile, j'ai appris qu'il existe un nombre insuffisant des femmes dans la magistrature. J'ai noté une corruption généralisée dans l'accès à justice ; des défis logistiques pour atteindre les communautés éloignées dans le cadre des campagnes de sensibilisation », a-t-elle souligné.

Espoir

Cependant, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la violence sexuelle a remarqué avec satisfaction « l'engagement exprimé par la police et les experts judiciaires, le personnel hospitalier et les ONGs spécialisées, dans l'assistance aux femmes victimes des violences sexuelles. » Elle a constaté la même détermination lors de son plaidoyer auprès du gouverneur de la province du Nord Kivu et du vice-gouverneur du Sud Kivu. «J'ai noté l'importance du leadership de ces autorités provinciales dans le traitement de la question des violences sexuelles, notamment l'assistance des victimes», a-t-elle précisé.

Mme Wallström a défini à ses différents interlocuteurs sa mission - la première qu'elle vient de consacrer à la République Démocratique du Congo- qui n'est pas exclusivement destinée à ce pays mais plutôt à tous les pays du monde qui connaissent des conflits armés.

Elle a confirmé que c'est au Conseil de sécurité qu'incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales et qu'il est, à cet égard, fermement résolu à continuer de traiter de l'impact étendu des conflits armés sur les populations civiles, notamment en ce qui concerne la violence sexuelle.