MONUC: La fin du programme Amani a marqué un jalon dans le processus de paix

10 juil 2009

MONUC: La fin du programme Amani a marqué un jalon dans le processus de paix

Bukavu 9 Juin 2009- Le programme Amani, destiné à la démobilisation et réinsertion des miliciens appartenant aux groupes armés du Nord et du Sud Kivu, est arrivé à sa fin le 8 juin 2009 avec un bilan de 3,200 ex-combattants démobilises, chiffre largement inférieur aux 28,375 effectifs déclarés tout au long du processus.
Pour le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies pour la RDC, Ross Mountain, «la conclusion du programme Amani a marqué un jalon important sur la voie du processus de Goma».

Le programme Amani avait été créé à la suite des accords de Goma de janvier 2008, pour servir de cadre à la démobilisation et intégration des effectifs des 22 groupes armés signataires des accords de Goma.

Pendant 15 mois, le Programme a connu des changements de situation à plusieurs reprises avec des groupes armés qui l'ont quitté pour ensuite revenir après des négociations et qui ont continué à recruter malgré les engagements pris.

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Ross Mountain, a noté que la phase de désarmement et de démobilisation du programme Amani a pris plus de temps que prévu, mais il a noté que presque tous les groupes armés ont accepté de cesser les activités militaires, en ajoutant que «le programme pour la stabilisation et la reconstruction de zones sortant de conflits (STAREC) prendra encore plus d'importance».

Quant au désarmement, les ex-combattants qui ont ramené leurs armes ont subi une intégration rapide dans les rangs des FARDC dans le but de participer aux opérations militaires contre les FDLR. Ceux qui ont choisi la vie civile ont bénéficié des programmes de réintégration financés par la communauté internationale et les autres sont en train de suivre une formation militaire auprès des FARDC.

Le Colonel Yauku Kankole, superviseur des opérations de désengagement et d'intégration a signalé, lors de la cérémonie de clôture organisée à Bukavu, en présence du Chef d-Eta-major des FARDC, le général Didier Etumba et le gouverneur de la province du Nord Kivu, Louis-Léonce Muderwha, le faible taux de désengagement des combattants et «l'inconsistance» des groupes armés, malgré le fait que le nombre de leur effectifs aurait été gonflé, selon les autorités militaires congolaises chargées du Désengagement.

A l'occasion, l'abbé Apollinaire Malu Malu, coordonnateur national du Programme Amani, a décrété la fin du Programme après la lecture d'une «Déclaration de fin d'existence» de 12 groupes armés par leur représentant Assanda Mwenebatu.

Durant le processus de désengagement, la MONUC a toujours facilité le dialogue entre les parties et avec les pays bailleurs des fonds et les agences onusiennes, notamment le PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement) et OIM (Office International pour les Migrations), elle a contribué à l'installation et à la maintenance des camps de regroupement de Luberizi, Kalehe et Fizi, par où sont passés les ex-combattants.

La MONUC et le Fonds des Nations unies pour l'Enfance (UNICEF) ont eu aussi la tâche d'extraire et d'encadrer les enfants associés aux groupes armés. Ainsi, 87 enfants ont pu être libérés.

Désormais, comme l'a signalé l'abbé Malu Malu, toute personne ou tout groupe armé sera considéré comme criminel et, à cet effet, sera jugé selon la loi. Ceci concerne plusieurs groupes armés du Sud Kivu, notamment les Forces républicaines fédéralistes proches de l'ex-CNDP (Congres National pour la Défense du Peuple).