MONUC:"Il est temps de se focaliser sur la Réinsertion communautaire des miliciens de l'Ituri"

12 fév 2009

MONUC:"Il est temps de se focaliser sur la Réinsertion communautaire des miliciens de l'Ituri"

« Le Processus de Désarmement et de Réinsertion communautaire spécifique à l?Ituri se poursuit », a indiqué lors du point du presse hebdomadaire de la MONUC, le Directeur de l?Information publique, M. Kemal Saiki.
«Les statistiques les plus récentes à la date du mardi 19 avril 2005 indiquent que le total à ce jour de ceux qui ont été désarmés par la MONUC est de 10.877 ex-combattants» a-t-il déclaré, avant d?ajouter que «l?action de la MONUC se focalisera désormais sur la Réinsertion communautaire. La MONUC attend l?arrivée d?une équipe de la CONADER spécialisée dans les questions de réinsertion et venant avec un plan d?action concret. Il est temps d?avancer et de s?occuper du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion des autres milices congolaises dans le reste du pays, processus dont la CONADER a la charge».

Le chef de l?Information publique a également indiqué que la MONUC est désormais déployée à Mongwalu, dans le district de l?Ituri, avec comme objectif, la lutte contre l?exploitation illégale des mines d?or dans cette localité.

Au chapitre des activités militaires en Ituri, le porte-parole militaire par intérim, le Lieutenant-colonel Boureima Maliki a indiqué qu?une «opération de bouclage et de ratissage a été lancée le lundi 18 avril 2005 à 6 heures du matin à 35 Kms au Nord- Est de Bunia. Cette opération a été élargie aux localités de Lumba et Lungu. Elle a mobilisé plus de 600 Casques bleus, pakistanais, bangladais et marocains appuyés par des hélicoptères d?attaque. L?opération, qui a duré jusqu'à 18 heures, a conduit à la destruction de cinq camps de miliciens. Le bilan annoncé préalablement n?est pas encore confirmé. Une investigation est d?ailleurs en cours».

Au sujet toujours de la situation sécuritaire en RDC, le directeur de l?Information publique de la MONUC a annoncé que «Le Conseil de sécurité a décidé le lundi 18 avril d'étendre l'embargo sur les armes, déjà imposé aux provinces de l'Ituri, du Nord et du Sud Kivu, à l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo (RDC)».

M. Kemal Saiki a expliqué que «c?est pour condamner la poursuite des mouvements d'armes illicites à l'intérieur et vers la République démocratique du Congo (RDC) que le Conseil de sécurité a décidé à l'unanimité, aux termes de la résolution 1596, d'étendre l'embargo sur les armes, imposé en Ituri, dans le Nord et le Sud Kivu par sa résolution 1493 de juillet 2003, à tout destinataire dans le pays». Il a par ailleurs précisé que «la résolution 1596 prévoit également une interdiction de voyage et un gel des avoirs financiers de ceux qui violent l'embargo». M. Saiki a indiqué que «Conseil a décidé de réexaminer les mesures prises au plus tard le 31 juillet 2005, à la lumière des progrès accomplis dans le processus de paix et de transition en RDC, notamment en ce qui concerne l'intégration des forces armées de la police nationale».

Participant au point de presse hebdomadaire de la MONUC, le responsable de l?Unité d?Appui à la Justice et chef par intérim de la section des Droits de l?Homme de la MONUC, M. Luc Henkinbrant a annoncé «des progrès dans l?administration de la justice et dans la lutte contre l?impunité». M. Henkinbrant a ainsi expliqué que «nous venons d?apprendre que le week-end dernier, huit militaires des FARDC ont été arrêtés et conduits à la prison militaire de Mbandaka.Ces hommes sont des présumés auteurs de graves violations de droits de l?homme commises en Equateur à Songoboyo et Bangayaka». Le chef par intérim de la section des Droits de l?Homme a fait remarquer qu? «à cette époque, le 9e bataillon basé à Songoboyo s?était rendu coupable de viols collectifs sur plus d?une centaine de femmes et de jeunes filles». M. Luc Henkinbrant a également rappelé que depuis ces événements «la section des Droits de l?Homme de la MONUC avait enquêté sur ces très graves événements en déployant beaucoup d?efforts depuis l?année dernière pour que les auteurs de ces viols soient traduits en justice».

Par ailleurs, tout en saluant ce qu?il considère comme «un premier pas», M. Henkinbrant a souhaité qu?il soit suivi «d?autres d?arrestations dans les prochains jours, ponctuées de procès équitables». Surtout que «la section des Droits de l?Homme possède une liste- transmise à la justice militaire comprenant plus 70 noms de présumés auteurs de ces violations de droit de l?homme».

Sur le même chapitre des violations des Droits de l?Homme en RDC, le responsable de l?Unité d?Appui à la Justice de la MONUC, Luc Henkinbrant, a indiqué que «la Division des Droits de l?Homme a effectué ces dernières semaines deux missions d?observation en territoire de Masisi et Ruthuru dans la province du Nord Kivu. Celles-ci, nous ont permis de constater un assez grand nombre de violations des droits de l?homme. La première concerne le système de cachots souterrains qui continuent d?exister dans de nombreux camps militaires des FARDC. Ces cachots sont creusés dans les sols recouverts de paillotes. Ils sont utilisés pour détenir illégalement et maltraiter les civils afin de leur extorquer de l?argent. Nous en avons dénombré 13 dans les localités du territoire de Ruthuru et 9 dans les localités du territoire de Masisi».

M. Henkinbrant a soutenu qu? «officiellement ces cachots sont sensés être des endroits punitifs pour les militaires. Mais à la pratique, ils sont largement utilisés pour illégalement détenir des civils». Le chef de l?Unité d?Appui à la Justice a, par conséquent demandé au Commandant de la 8e Région militaire de faire preuve d?une «tolérance zéro» vis à vis de ces détentions illégales pratiquées par les éléments des 6e, 11e, 12e et 13e brigades.

Enfin, Luc Henkinbrant a noté «la persistance de nombreux cas de violences sexuelles dans les territoire de Masisi et Ruthuru. Il y a aussi de nombreux cas d?exécutions sommaires dont les auteurs sont victimes d?une justice populaire ou aussi exécutés sommairement lorsqu?il s?agit de militaires par les supérieurs militaires qui s?arrogent la compétence de les juger, parfois devant la foule».

Lors du point de presse, le Directeur de l?Information publique, M. Kemal Saiki a présenté aux journalistes l?opération «Aqua Guards». M. Saiki, a notamment expliqué que «cette opération qui a impliqué une section du bataillon pakistanais, ainsi qu?une équipe d?observateurs militaires de la MONUC et les officiers de la brigade du Nord Kivu était une opération de domination et de contrôle de zones. Elle consistait donc à réaffirmer la présence de la MONUC dans la région et la souveraineté de la RDC sur l?île d?Idjwi, située sur le lac Kivu. Nos forces ont été transportées par hélicoptères, bâches et trois véhicules. Installées sur l?île Idjwi, elles ont fait une évaluation de la situation sécuritaire et pris des contacts avec la population et les chefs».

Sur l?agenda du Représentant spécial du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, Monsieur William Swing, chef de la MONUC, le porte parole- parole de la MONUC, M. Mamadou Bah a indiqué qu? «il s?est rendu les dimanche 17 et lundi 18 avril 2005 à Kalemie, Kigoma (en Tanzanie) puis Kindu». M.Bah, a précisé que «dans chacune des villes visitées en RDC, Monsieur Swing s?est entretenu avec les autorités provinciales civiles et militaires sur des sujets divers notamment la situation sécuritaire, le DDR et le redéploiement des troupes de la MONUC vers d?autres localités de la RDC pour notamment assurer la surveillance de l?embargo sur les armes. Il s?est aussi adressé au personnel civil et militaire de la MONUC sur place avec lequel il a dialogué».

Le porte-parole de la MONUC a ajouté que «le Représentant spécial se rendra ce mercredi après midi à Lubumbashi afin de participer demain et après-demain à la quatrième session de la Commission tripartite, qui réunit régulièrement la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l?Ouganda, sous les auspices des Etats-Unis d?Amérique. Plusieurs sujets y seront au menu des discussions notamment les questions de sécurité commune. Et ce matin, le chef de la MONUC a participé à une réunion de la Commission conjointe sur la réforme du secteur de la sécurité, avec le Vice-président Azarias Ruberwa. Il s?agissait de discuter notamment des problèmes liés aux centres de brassage».

S?agissant des activités du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, Monsieur Ross Mountain, le porte-parole a annoncé qu? «il effectuera une visite de travail d?une semaine en Europe. Il quittera Kinshasa le jeudi 21 avril et sera de retour le jeudi 28 avril 2005. L?objectif de la tournée européenne de Monsieur Mountain ? dont les principales étapes seront Bruxelles, Genève et Berne ? sera de discuter notamment avec les bailleurs de fonds et les donateurs».