Plus de 10.000 miliciens enregistrés dans le cadre du processus

12 fév 2009

Plus de 10.000 miliciens enregistrés dans le cadre du processus

Plus de 10.000 miliciens enregistrés dans le cadre du processus de Désarmement et Réinsertion Communautaire en Ituri.

Le processus de Désarmement et de Réinsertion Communautaire (DRC) spécifique à l?Ituri a expiré depuis le 1er avril 2005, mais «la MONUC poursuit les opérations de désarmement de miliciens dans ce district», a indiqué au cours du point de presse hebdomadaire de la Mission de l?ONU en République Démocratique du Congo, le Directeur de l?Information Publique, M. Kemal Saiki.
«Ces opérations de désarmement qui sortent du cadre du programme DRC continuent donc et la MONUC espère qu?elles seront terminées d?ici la fin du mois de juin 2005», a expliqué M. Saiki.

Si les statistiques à la date du mardi 12 avril indiquaient un total de 9.970 ex-combattants désarmés par la MONUC, le Chef de l?information publique a cependant déclaré ce matin que «nous franchirons aujourd?hui, sans aucun doute, le chiffre symbolique et significatif de 10.000 miliciens désarmés en Ituri. Ce seuil important de 10.000 miliciens désarmés signifie que l?opération de désarmement est globalement un succès. La MONUC estime en effet, en fonction de ses évaluations actualisées, qu?il reste moins de 3.000 miliciens à désarmer encore en Ituri. Parmi ceux-ci, un certain nombre de personnes peuvent encore, à titre exceptionnel, continuer à adhérer au programme : il s?agit de ceux qui ont établi un calendrier de désarmement avant la date d?expiration du DRC, mais aussi des enfants associés aux groupes armés ou des adultes que nous considérons comme otages des chefs irréductibles opposés au désarmement».

Par contre, a poursuivi, M. Saiki, «les autres sont considérés comme des hors-la-loi et peuvent être poursuivis comme tels par la justice. Nous espérons que les opérations de justice ainsi que les opérations militaires contribueront à régler définitivement le problème des groupes armés en Ituri».

A propos de ces miliciens ou groupes armés récalcitrants ou constituant des menaces pour la population civile, le Directeur de l?Information publique a déclaré que «des opérations militaires les visant ont repris depuis la fin de la date butoir du 1er avril. Le 2 avril, une opération a été menée à une quarantaine de kilomètres de Bunia contre les FRPI. Le 12 avril, hier, une autre opération de bouclage, fouille et ratissage de zone visant les FRPI a été lancée par les casques bleus et s'est achevée sans aucun contact avec les miliciens ni saisie significative. L?opération visait un camp de miliciens situé à Kandjoka, à 45 kilomètres au sud de Bunia. Elle a commencé à 8 heures du matin et a pris fin à 16 heures».

Le Directeur de l?information publique a souligné que «L'absence de miliciens dans une zone montre que l?insécurité a changé de camp. Les miliciens récalcitrants ne restent plus en permanence dans leurs camps. Ils sont en mouvement et fuient, ne restent pas sur place, se cachent, sont déstabilisés et ont de moins en moins d?effectifs. Nous les poursuivrons jusqu?à ce qu?ils finissent par comprendre enfin que leur combat d?arrière garde est voué à l?échec, perdu d?avance et qu?ils appartiennent désormais au musée de l?Histoire de l?Ituri».

Toujours à propos de l?Ituri, la MONUC a rappelé que par un communiqué de presse diffusé lundi, qu?elle a félicité les autorités de la République Démocratique du Congo suite à l?arrestation à Bunia, le samedi 9 avril 2005, de Mandro Panga Kahwa, plus connu sous le surnom de «Chef Kahwa», un des chefs de la milice PUSIC (Parti pour l?Unité et la Sauvegarde de l?Intégrité du Congo). La mission onusienne a également adressé des félicitations au Parquet et au Procureur de la République pour «les actions courageuses engagées contre un certain nombre de leaders de groupes armés en Ituri qui ont cru qu?ils pouvaient continuer à défier impunément le gouvernement de la RDC et la communauté internationale».

Par ailleurs, «La MONUC s?étonne du fait que tous les officiers supérieurs d?Ituri nommés par décret présidentiel ne se soient pas encore mis à la disposition de l?Etat-major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo à Kinshasa et qu?aucune action n?ait été prise à l?encontre de personnels qui dans d?autres forces armées seraient considérés, au mieux comme en absence irrégulière, et au pire comme déserteurs» a conclu M. Saïki.

Invité au point de presse, le chef de l?Unité de la Police Civile de la MONUC, le Commissaire de police Daniel Cure, a présenté un exposé détaillé portant notamment sur le rôle de la police civile au sein de la MONUC. «La police civile de la MONUC est née avec la résolution 1555 en 2001. Elle s?est d?abord installée dans l?Est du Congo, précisément à Kisangani avant de se replier en 2002-2003 sur la capitale Kinshasa», a rappelé le Commissaire Daniel Cure, qui a ajouté que «plusieurs résolutions ainsi que des rapports spéciaux du Secrétaire Général des Nations Unies ont fixé nos missions. Nous avons formé cette unité. Elle est même déjà déployée. La résolution 1565 du 1er octobre 2004 est allée plus loin dans la définition de notre mandat surtout qu?elle parle dans son texte d?une réforme du secteur de la sécurité en insistant sur la formation et la supervision de la police. Notre mandat a été clairement encore défini avec le 16e rapport du Secrétaire Général, le 31 décembre de l?année dernière. Elle a élargie notre champ de compétence au 49e paragraphe où il est question de la co-localisation de conseillers, la planification sur le rôle de la police pendant les élections et la coordination de l?aide internationale. Le mandat de la police civile de la MONUC est non exécutif. Ce qui signifie que nous n?agissons, ni en lieu et place, ni aux côtés de la police nationale congolaise».

Le Commissaire Cure a indiqué que la police civile de la MONUC n?est pas armée. « Quand nos policiers agissent sur le terrain, ils sont toujours placés protection militaire». Au plan des effectifs, le commissaire Cure a indiqué que la police civile de la MONUC compte 177 policiers internationaux issus de 20 pays différents dont la grande majorité est déployée dans l?Est du pays.

Présent aussi au point de presse hebdomadaire de la MONUC, le Directeur de programme du Centre de Coordination de la Lutte Anti-mines, M. Marcel Quirion a fait le point des différentes opérations de déminage au Congo. Il a ainsi déclaré qu?à ce jour «nous avons détruits plus de 5.000 engins, c'est-à-dire mines anti-personnelles, mines anti-chars, obus de mortiers, obus d?artillerie, roquettes et grenades. Les mines anti-personnelles étaient détenues par les différentes factions de milices. En Ituri, les miliciens qui ont désarmé sont venus avec ces engins de morts dans les centres de transit. Dans ce district, il a été déposé dans les centres de transit 726 mines anti-personnelles, 87 mines anti-chars, 129 obus de mortiers et plus 60 roquettes anti-chars. Toutes ces munitions sont capables de causer des dommages mortels aux populations». M. Marcel Quirion a noté que d?autres opérations de destruction ont eu lieu dans la localité de Bukavu au mois de février, avec plusieurs centaines de munitions détruites, représentant une masse explosive supérieure à quatre tonnes qui étaient stockées en plein centre ville, mais aussi à Kisangani, à Pweto et en Equateur. Cependant, le Directeur de Programme du Centre de coordination de la Lutte Anti-mines a reconnu qu? «il reste beaucoup à faire. Toutefois, il faut saluer l?engagement nouveau des autorités militaires dès le mois de décembre en venant solliciter l?assistance des Nations Unies pour la démolition de stocks de munitions. Une assistance qui leur a été immédiatement accordée».

En guise de conclusion, M. Quirion a souhaité que «les pays donateurs continuent de manifester leur soutien financier aux opérations de déminage» et espéré «une concrétisation de la part des autorités congolaises de la décision de la formation des démineurs militaires afin d?effectuer des déminages humanitaires» avant de conclure en demandant «aux FDLR qui ont fait le choix de déposer les armes de suivre l?exemple des miliciens de l?Ituri qui ont su le faire en déposant toutes leurs munitions dans les centres de transit».

Répondant à la question d?un journaliste au sujet du communiqué de presse de la MONUC du 11 avril 2005 au sujet de l?incident du week-end dernier à Kinshasa impliquant deux personnels de la MONUC et treize Congolaises, Madame Nicola Dahrendorf, Directeur du Bureau pour prévenir l?exploitation et la violence sexuelle, a expliqué qu?une enquête est en cours sur ce cas et celle-ci «ne livrera ses conclusions qu?à son terme». Madame Dahrendorf a souligné que «pour l?instant, nous tâchons de protéger toutes les personnes qui sont interrogées dans le cadre de cette enquête». M. Saiki a rappelé aux journalistes que «tous ceux qui sont impliqués dans cet incident bénéficient pour l?instant de la présomption d?innocence».

Le porte-parole de la MONUC, M. Mamadou Bah a mentionné, au titre des actions caritatives menées par les casques bleus en faveur des populations du Sud-Kivu, que «la Brigade MONUC du contingent pakistanais dans le Sud-Kivu a mis en place hier, mardi 12 avril, à Bukavu, une antenne médicale qui a permis de consulter et de distribuer des médicaments gratuitement au sein du centre de formation des policiers congolais établi par la police civile de la MONUC. Environ trois cent cinquante personnes ? des policiers Congolais et leurs familles ? ont pu ainsi bénéficier hier de ce traitement gratuit de la part des casques bleus pakistanais de la Brigade Sud-Kivu».

Sur l?agenda du Représentant spécial du Secrétaire général de l?ONU pour la République Démocratique du Congo, Monsieur William Swing, M. Bah a indiqué que «le chef de la MONUC s?est rendu le samedi 9 avril à Matadi et le dimanche 10 avril à Kananga. Au cours des dix jours écoulés ce sont en tout six provinces sur les onze que compte la RDC qui ont été visitées par Monsieur Swing. A chacune de ces étapes, il a pu s?entretenir notamment avec les gouverneurs, les autorités provinciales et locales ainsi qu?avec le personnel de la MONUC au sein des bureaux locaux sur des sujets essentiels pour le processus de transition tels que les élections, la réforme du secteur de sécurité et le problème du Nord Katanga par exemple».

Le porte-parole a enfin annoncé que «le Représentant spécial participera la semaine prochaine à la quatrième session de la Commission tripartite qui aura lieu à Lubumbashi du jeudi 21 au vendredi 22 avril 2005. Pour rappel, cette Commission tripartite qui regroupe la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l?Ouganda, se réunit régulièrement sous l?égide des Etats-Unis d?Amérique».

Concernant les activités du Commandant des Forces de la MONUC, le Général Babacar Gaye, le porte-parole militaire par intérim, le Lieutenant-colonel Boureïma Maliki, a indiqué que «dès sa prise de fonction le 4 avril, le Général de Corps d?Armée Babacar Gaye s?est rendu dans l?Est de la RDC pour témoigner de l?importance particulière qu?il accorde a la situation sécuritaire dans cette partie du pays. Cette visite s?est déroulée en trois étapes. A Kisangani, il a pris connaissance de la situation opérationnelle de la Division de l?Est. Les deux autres étapes dans le Kivu et l?Ituri ont permis au Commandant des Forces de la MONUC de rencontrer les troupes sur le terrain. Le Général Gaye poursuit sa tournée et a rendu visite ce matin à la Brigade de l?Ouest».