Point de presse du mercredi 29 septembre 2004

12 fév 2009

Point de presse du mercredi 29 septembre 2004

Le renouvellement du mandat de la MONUC par le Conseil de Sécurité de l?ONU, l?évolution du processus de Désarmement et Réinsertion Communautaire en Ituri, les événements tragiques de Mbuji-Mayi où plusieurs enfants de rue ont trouvé la mort, constituent les principaux points au menu du point de presse hebdomadaire tenu mercredi au siège de la MONUC à Kinshasa.
Le Conseil de Sécurité de l?ONU poursuit ses consultations à New York sur les recommandations du Secrétaire Général relatives au nouveau mandat de la Mission de l?Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo, a annoncé mercredi, le Porte-parole de la MONUC, Mamadou Bah, au cours du point de presse hebdomadaire.

Tout en annonçant la tenue, jeudi au siège de la MONUC, de la réunion ordinaire du Comité International d?Accompagnement de la Transition (CIAT), M. Bah a rappelé les grandes lignes du communiqué de presse publié à l?issue de la réunion, le 22 septembre dernier, des ministres des Affaires étrangères des pays membres du CIAT, au siège de l?ONU, sous la présidence du Secrétaire Général adjoint des Nations Unies chargé des Opérations de Maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno. Les partenaires du CIAT ont approuvé le processus de transition décisif en RDC, a-t-il rapporté. Ils ont demandé qu'un dialogue constant s'engage entre les Institutions de la transition et le Mécanisme Conjoint de Vérification dont le lancement par la RDC et le Rwanda est prévu en octobre. Ils ont exhorté la Communauté internationale à fournir l'assistance nécessaire en matière d'intégration militaire et de formation de la police. « Les chefs de diplomatie des pays membres du CIAT ont aussi appelé la Communauté internationale à harmoniser ses stratégies politiques et économiques en prenant soin d'ajuster son aide financière et matérielle à ses objectifs politiques et cela afin d'encourager les autorités de la RDC à aller de l'avant dans le processus de transition », a indiqué le Porte-parole. « Le CIAT ministériel rappelle aussi la nécessité d?établir un cadre adapté de dialogue et de suivi entre le CIAT et l?espace présidentiel congolais », a-t-il ajouté.

« La situation est calme à Uvira, dans le Sud-Kivu, mais il faut la suivre de très près », a par ailleurs souligné le Porte-parole, au sujet des manifestations violentes du week-end dernier, en réaction au retour des réfugiés congolais en provenance du Burundi. Ils sont 366, dont 230 femmes et enfants. Ils ont été installés dans un site de transit, sous la protection des forces de l?ordre congolaises (notamment la police et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo). Celles-ci sont soutenues par les Casques bleus uruguayens dans le cadre du mandat classique de la MONUC en matière de protection des populations civiles et de soutien à la transition, a rappelé Mamadou Bah. « Cette réinstallation des réfugiés congolais doit se faire car si la situation dure, elle risque de pourrir et entraîner de nouveaux problèmes. Il faut que les autorités locales et nationales règlent cette affaire dans la clarté, dans la responsabilité et dans le respect du droit humanitaire », a-t-il déclaré.

Abordant la question de l?évolution du processus de Désarmement et Réinsertion Communautaire (DRC) en Ituri, le Porte-parole de la MONUC a signalé que cinq sites de transit étaient désormais opérationnels. Selon les dernières statistiques en date du 27 septembre, 40 combattants ont adhéré au processus de DRC. Trente-six d?entre eux, parmi lesquels 18 enfants soldats, ont été désarmés dans le centre de Mahagi ; 19 armes et 489 munitions ont été remises. A Kwandroma, 17 miliciens dont un enfant des Forces Nationalistes et Intégrationnistes (FNI) se sont présentés. « Sur ces 17, seuls 4 avaient une arme. Les 13 autres vont être renvoyés ce mercredi du centre de transit parce qu?il faut qu?ils reviennent avec leurs armes. Le principe est clair : pour chaque homme, il faut une arme », a expliqué M. Bah. Il n?y a pour l?instant pas eu de candidats au DRC dans les centres de transit de Kasenyi, Nizi et Aveba, a-t-il ajouté.

Selon le Porte-parole militaire de la MONUC, le Commandant François Ouedraogo, trois des cinq sites de transit ont reçu la visite du Commandant des Forces de la MONUC, le Général Samaila Iliya, en séjour en Ituri du 24 au 26 septembre. Il s?agit des centres d?Aveba, Kwandroma et Nizi.

Le Commandant Ouedraogo a aussi rapporté à la presse le soutien que la MONUC a apporté à la rencontre du 27 septembre 2004, à Minova dans le Sud-Kivu, entre d?une part les Commandants des 8e (Nord-Kivu) et 10e (Sud-Kivu) régions militaires, et d?autre part, le Chef d?état-major de l?armée terrestre des FARDC. C?était en présence du Commandant adjoint des Forces de la MONUC, le Général Jan Isberg. « Il a été décidé que les militaires présents sur le territoire de la 8e ou de la 10e région militaire, devaient être sous le commandement de la région militaire concernée. Par ailleurs, tous les officiers et soldats qui avaient rejoint le général dissident Laurent Nkunda, devraient rejoindre leurs unités respectives initiales », a déclaré le Porte-parole militaire. « Il a été également décidé que les commandants des 8e et 10e régions militaires devraient travailler ensemble contre l?indiscipline des troupes sous leur commandement », a-t-il ajouté. La MONUC assistera les deux commandants dans la prochaine tournée que chacun effectuera auprès de ses troupes, a souligné le Commandant Ouedraogo.

Pour sa part, le chef de l?Unité d?appui à la justice au sein de la Section Droits de l?Homme de la MONUC, Luc Henkinbrant, a axé son intervention sur les événements tragiques de Mbuji-Mayi, du 20 septembre 2004, au cours desquels plusieurs enfants de rue ont trouvé la mort et d?autres grièvement blessés, lors d?échauffourées avec des creuseurs dans les mines de diamant. « Les enfants de la rue sont accusés de commettre des délits dont les victimes ont tendance à se faire justice, encouragées par la population. Cette justice populaire ne peut être tolérée, elle est inacceptable », a-t-il martelé. M. Henkinbrant a émis le souhait de voir des mesures prises pour éviter de telles situations à l?avenir, situations dues, selon lui, à la pauvreté, au déficit du système sécuritaire et de la justice. « Des mécanismes déjà en place comme la Commission chargée de la protection des enfants de la rue et des enfants dits sorciers devraient trouver des solutions à long terme en s?attaquant au problème en profondeur. Les solutions sont à chercher dans le domaine de l?amélioration de leur situation sociale ainsi que du système judiciaire et sécuritaire », a-t-il souligné.

Répondant à une question de la presse sur le revirement des Pygmées dans leurs témoignages au sujet de l?affaire de cannibalisme et autres exactions perpétrées à Mambassa en décembre 2002, M. Henkinbrant a indiqué qu?il n?était pas question que la MONUC reprenne son enquête menée en janvier 2003, contrairement à ce que demande le Mouvement de Libération du Congo (MLC) pointé du doigt dans le rapport de la MONUC. « Notre mission a séjourné pendant 20 jours sur place, elle a entendu 503 témoins et constaté les allégations de 170 meurtres, etc. Une enquête approfondie a donc été faite. Nous avons fait notre travail. C?est aujourd?hui à la justice de faire maintenant le sien », a-t-il conclu.