R. Coomaraswamy: 48% des victimes des violences sexuelles en RDC sont des enfants

21 avr 2009

R. Coomaraswamy: 48% des victimes des violences sexuelles en RDC sont des enfants

Kinshasa, 21 avril 2009 - La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy a fait le bilan de son séjour de 8 jours en République Démocratique du Congo( RDC), dont 4 passés à l'Est du pays, lors d'une conférence de presse au Quartier général de la MONUC à Kinshasa, ce mardi 21 avril 2009.

Mme. Coomaraswamy a remarqué que «les récents développements politiques majeurs offrent des opportunités pour la libération des enfants associés aux groupes armés». Ainsi, depuis janvier 2009, 1.300 enfants ont été libérés au cours du processus d'intégration accéléré du CNDP (Congrès National pour la Défense du peuple) et d'autres groupes armés dans les FARDC (Forces armées de la République Démocratique du Congo).

Après sa rencontre aujourd'hui avec le ministre de la Défense, elle a obtenu son accord pour que les représentants de la section de la Protection de l'Enfance de la MONUC et aussi d'autres agences onusiennes, notamment l'UNICEF, soient présentes dans les sites d'intégration des FARDC afin de vérifier la présence des enfants.

«La nouvelle armée congolaise ne peut pas se permettre d'avoir des enfants dans ses rangs, et le processus d'intégration est une opportunité unique pour les identifier et les libérer», a t-elle insisté.

Quant au problème des violences sexuelles, elle a révélé que 48% des victimes sont des mineurs et que 67% des présumés responsables sont des hommes en uniforme. Elle a donc demandé au Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Alan Doss, de plaider auprès du Président de la République, Joseph Kabila pour la création d'un poste d'envoyé spécial pour s'occuper de la lutte contre les violences sexuelles au sein de la Présidence.

Elle a aussi informé que le Ministère de l'Intérieur avec le soutien de l'UNICEF va donner un entraînement spécial aux policiers concernant la lutte contre les violences sexuelles.

La Représentante spéciale a soulevé un autre problème important, celui de l'impunité qui «est une des priorités pour les populations civiles». Dans ce sens, elle a souligné le bon travail de l'auditorat militaire du Sud-Kivu mais elle note qu'il y a beaucoup à faire encore pour en finir avec l'impunité.

Un point auquel Mme. Coomaraswamy a porté beaucoup d'attention est le soutien dont doivent bénéficier les dépendants des militaires. Elle a demandé la création des casernes militaires pour abriter ces familles et de donner accès à l'éducation des enfants.

Les déplaces ont été aussi au centre des préoccupations de Mme. Coomaraswamy. Elle souligne qu'il faut inclure dans les programmes d'assistance des acteurs humanitaires, l'éducation des enfants comme une des priorités.

Mme. Comaraswamy a finalement plaidé pour la création d'une armée moderne et professionnelle sans enfants et a exhorté la communauté internationale pour qu'elle contribue à la réintégration des enfants libérés des groupes armés.