Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

La crise du Nord Kivu, dans l'Est de la République Démocratique du Congo, continue d'occuper les manchettes des journaux kinois qui consacrent, ce mercredi, leurs faits du jour à la décision de la MONUC d'établir une zone tampon autour de Kanyabayonga, et aux tentatives de conciliation des forces loyalistes et les mutins.
« Nord Kivu : les combats ont cessé », annonce en première page L'Observateur. '' Seuls quelques tirs d'armes légères ont été entendus mardi », rapporte Le Potentiel, qui ajoute, citant le gouverneur du Nord Kivu, Eugène Serufuri, que '' les mutins ont accepté d'arrêter les hostilités et de venir eux-mêmes à Goma expliquer à la commission mixte, dépêchée par la haute hiérarchie depuis Kinshasa, les raisons qui sont à la base de leur mécontentement.''

Conformément à son mandat et dans le cadre de la résolution 1565 du Conseil de sécurité, et après consultation avec l'Etat-major des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), la Brigade des Kivu a décidé d'établir une zone tampon temporaire dans la région de Kanyabayonga, rappellent L'AVENIR et Le Phare, à la suite d'un communiqué de la MONUC rendu public mardi. La zone tampon de 10 kilomètres vise à séparer les soldats des FARDC des troupes mutines. « La MONUC espère que cette zone permettra de mettre fin aux combats et d'ouvrir la voie à l'aide humanitaire, empêchée de parvenir à la population civile déplacée. »

L'AVENIR craint une catastrophe humanitaire parmi les populations civiles. « Celles-ci fuient vers Butembo au nord vers les forêts avoisinantes », indique le journal.
Alors qu'elle avait alerté depuis le 13 décembre sur les combats de Kanyabayonga, la MONUC, par le biais de son chef William Swing, a conduit mardi à Goma une délégation de membres du Comité international d'Accompagnement de la Transition (CIAT). « C'était pour entendre de leurs propres oreilles les différentes personnalités impliquées dans le conflit », indique L'AVENIR. Au CIAT tout comme à la commission interinstitutionnelle de conciliation dépêchée à Goma et conduite par le président du Sénat, Mgr Marini Bodho, les mutins auraient posé des conditions « préalables » à la fin des hostilités, dont, selon L'Observateur, « le retrait du Nord Kivu des troupes loyalistes ». « Conditions inacceptables » pour le gouvernement de Kinshasa, d'où le ministre de la Défense, Jean-Pierre Ondekane cité par Le Potentiel, a affirmé « que le redéploiement de l'armée congolaise ne devrait pas être perçu par les mutins comme une menace pour les populations locales parce qu'étant une décision souveraine. » Bien plus, pour le ministre de la Défense : « Ce sont des raisons vraiment erronées parce que l'armée est là pour toute la population sans distinction' » Allusion aux populations rwandophones, dont les mutins se réclament et pour lesquelles ils se battent.

La situation sécuritaire en RDC était au centre, mardi à Pretoria, d'une réunion du Comité de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC), annonce Le Potentiel. « Les travaux portent sur plusieurs axes : la création d'une force d'intervention africaine, la mise en place d'un organisme régional de maintien de la paix (') L'ambassadeur congolais en Afrique du Sud, Bene M'Poko, devrait rendre compte aux ministres des Affaire étrangères d'Afrique du Sud, du Lesotho et de la Namibie des derniers développements de la situation dans la région de Kanyabayonga ainsi que des opérations rwandaises en RDC », précise le quotidien.