Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La plupart des journaux parus à Kinshasa ce samedi 12 juin 2004 consacrent leurs commentaires à la tentative de coup d'Etat survenue dans la nuit de jeudi à vendredi à Kinshasa.
''La ville de Kinshasa et d'autres principales villes de la République Démocratique du Congo se sont réveillées vendredi matin sur une note triste suite à la nouvelle relative à une tentative de coup d'Etat dont la tête de pont est le major Eric Lenge, responsable de la garde présidentielle'', rappelle L'AVENIR. Le journal qui parle d'un coup d'Etat rocambolesque s'interroge sur la stratégie du major Lenge qui s'est ''empressé d'aller diffuser un message sans au préalable neutraliser les institutions de la transition comme il l'affirmait dans son message''.
Le quotidien déplore le fait que l'on n'ait pas réussi à mettre la main sur le major Eric Lenge. Seule une douzaine de militaires qui ont participé à la tentative de déstabilisation des institutions de la transition ont été arrêtés et seront présentés au public, indique le quotidien qui en conclut que ''l'enquête qui pourrait être diligentée à ce propos subira le même sort que les enquêtes précédentes puisqu'on ne met pas la main sur les principaux acteurs et que l'on réagit toujours après coup en lieu et place d'anticiper sur les évènements''.

LE POTENTIEL qui relate le film du déroulement de cette tentative de coup d'Etat, confirme que le major Eric Lenge, le chef des putschistes, est toujours en fuite. Il se demande cependant, à qui profite le crime ' Le journal fait remarquer que cette nouvelle tentative de putsch survient ''une semaine après le soulèvement de Bukavu et surtout après la fameuse tentative de coup d'Etat de la Pentecôte du 28 mars dernier''. Le quotidien évoque les interrogations dans certains cercles politiques à Kinshasa sur ces tentatives de putsch à répétition. ''On n'hésite pas à pointer un doigt accusateur sur tous les aventuriers qui hantent les allées du pouvoir 'et qui veulent à tout prix empêcher que le pays puisse aller aux urnes au mois de juin 2005'', écrit le quotidien qui estime que le pays étant à une année de la tenue des élections, ''il faut s'attendre, d'ici juin 2005, à d'autres tentatives de déstabilisation de la transition''.

Par ailleurs, le même quotidien évoque la ferme condamnation du putsch avorté de Kinshasa par le Comité international d'accompagnement de la Transition (CIAT). Selon le journal, le CIAT a qualifié de ''groupuscule d'aventuriers'' le commando qui a tenté vendredi de déstabiliser les institutions. Le CIAT a dénoncé cet acte et réitéré '' son opposition énergique à tout recours aux armes pour accéder au pouvoir'', indique LE POTENTIEL.

LA REFERENCE PLUS cite un analyste politique qui accrédite la thèse selon laquelle le putsch manqué est un ''coup de tête d'un groupe du clan Kabila, insécurisé par la suite des évènements et hanté par l'organisation des élections''. Selon le quotidien, cet analyste, Atundu Liongo, soutient que ''l'acte posé par le Major Lenge ne profite qu'au Président Kabila lui-même''.

LE PALMARES met en exergue les retombées du coup d'Etat manqué qu'il qualifie, en passant, de ''révolution de palais qui a failli faire basculer la transition''. Selon le journal, les premières investigations mettent en cause ''l'ancien ministre de la Justice, Jeannot Mwenze Kongolo, cité par les 12 mutins aux arrêts comme ayant trempé dans une affaire aussi grave''. A en croire le quotidien, ce dernier aurait été interpellé et interrogé sur ses relations avec les mutins. On ne sait pas encore s'il avait regagné son domicile, indique le journal.

Qui est le major Eric Lenge ' s'interroge par ailleurs le même quotidien qui donne la biographie du chef des putschistes. ''Originaire d'Ankoro dans le district de Manono, le major Lenge est né en 1971 à Kamina. Il mesure à peu près 1,60m et a passé son enfance à Likasi où il était vendeur d'essence communément appelé Kadhafi. N'ayant pas fait d'études avancées, il est chauffeur d'un Libanais avant de rejoindre l'armée à l'entrée de l'AFDL'', écrit le quotidien, ajoutant qu'il a passé les premières années de son cursus militaire à la quatrième région militaire du Katanga comme chauffeur de camions militaires. En 1999, poursuit le quotidien, il suit une formation au camp Mura de Likasi et devient garde du corps du général John Numbi et c'est ce dernier qui l'aurait recommandé à la Garde spéciale de la sécurité présidentielle (Gssp). Le journal précise également qu'il était responsable du fameux cachot appelé GLM situé non loin de la résidence officielle du chef de l'Etat ; il est parmi les plus proches de Joseph Kabila et, avec son bon sens d'organisation, il a dirigé les défilés militaires et figure parmi ceux qui étaient chargés de rétablir l'ordre après les évènements du 28 mars dernier.

LA TEMPETE DES TROPIQUES revient sur la situation à Bukavu où l'on signale la présence d'une ''forte délégation gouvernementale''. La délégation va procéder à l'installation des nouvelles autorités provinciales et constater la situation sur le terrain, indique le quotidien qui note par ailleurs que plus de 2000 personnes ont fui Bukavu par crainte de représailles, malgré la promesse du commandement militaire de protéger les civils .

Entre-temps, révèle L'OBSERVATEUR, Mutebutsi et ses hommes (sont) bloqués près de la frontière entre la RDC, le Rwanda et le Burundi. Le journal indique que dans leur fuite, Mutebutsi et ses hommes se sont affrontés avec des éléments loyalistes et des Maï-Maï qui ont essayé de les empêcher de franchir la frontière.