Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La plupart des journaux parus à Kinshasa ce mercredi 5 mai 2004 consacrent leurs manchettes à la polémique née au sein du gouvernement de la RDC au sujet des incursions des troupes rwandaises au Nord Kivu et de la présence des rebelles Interahamwe et des FDLR à l'Est du pays.
A propos des incursions rwandaises au Nord Kivu, Azarias Ruberwa prend fait et cause pour le Rwanda, rapporte L'OBSERVATEUR, notant que cette prise de position du Vice-président en charge de la Commission politique, défense et sécurité a suscité ''une vague de réprobation au sein de l'opinion politique publique''. Le journal rappelle qu'au cours de la conférence de presse qu'il a animée le 3 mai dernier, Azarias Ruberwa, ''nullement choqué par la violation de l'intégrité du territoire de la RDC par l'armée régulière rwandaise, a pris fait et cause pour le Rwanda en déclarant que le Congo devait s'employer à ne plus donner au Rwanda la raison d'envahir son territoire''. Le quotidien ajoute que ''les bonnes consciences ont été aussi choquées d'apprendre qu'Azarias Ruberwa reproche au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antoine Ghonda, d'avoir saisi le Conseil de Sécurité de l'ONU sur les incursions rwandaises au Nord Kivu''.

Le journal FORUM DES AS fait état d'une empoignade entre Ruberwa et Ghonda, précisant que ce dernier a répliqué au Vice-président, estimant qu'en sa qualité de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, ''il était de son droit de saisir les instances internationales sur ce sujet de grande portée nationale''. Le ministre Ghonda dit ne ''rien se reprocher étant donné que le respect du principe d'intangibilité des frontières est une affaire aussi bien des Congolais que des Rwandais''.

Ruberwa, un traite, titre L'AVENIR qui estime ''qu'en prenant ouvertement fait et cause pour le Rwanda, le Vice-président en charge de la politique, défense et sécurité tombe sous le coup de la complicité avec l'ennemi''. De ce fait, note le quotidien, ''il devient impérieux que soit entamée la procédure de sa destitution pour haute trahison'', écrit le quotidien qui fait référence à l'article 84 alinéa 1 de la Constitution de la transition.

Sur la même question, LA TEMPETE DES TROPIQUES pense que cette situation résulte d'une ''maladie des composantes qui couve même au sien des cabinets ministériels'', tandis que LE PALMARES évoque une ''grave cacophonie au sein du gouvernement''.

Entre-temps, la société civile du Nord Kivu dénonce une nouvelle occupation du territoire congolais, selon LA REFERENCE PLUS. A en croire la Société civile du Nord Kivu citée par ce journal, ''ces derniers temps, les territoires de Nyiragongo, de Rutshuru et de Masisi sont pratiquement occupés par l'armée rwandaise. Les patrouilles nocturnes dans la ville de Goma sont faites par l'armée rwandaise''. Dans un document parvenu à LA REFERENCE PLUS, la société civile du Nord Kivu ''proteste contre la présence des éléments des FDLR et de l'APR sur le sol congolais, contre l'attitude négative du RCD qui continue à défendre les thèses rwandaises, contre aussi l'humiliation de l'ONU par les autorités rwandaises qui ont sommé la Monuc de se justifier devant elles comme si c'est le Rwanda qui commande l'ONU''. Par ailleurs, ajoute le même quotidien, la Société civile du Nord Kivu soutient que les soldats rwandais ne sont jamais partis. '' Partis la journée pour tromper l'opinion internationale, ils sont revenus le même jour pendant la nuit comme des civils en vue de renforcer leurs positions à l'intérieur de la RDC''.

Le denier développement des évènements dans le Kivu fait dire au journal LE PHARE que ''l'heure n'est plus loin où les commandos de Paul Kagamé vont repasser la frontière et se réinstaller en RDC''. Le journal rappelle que le Président rwandais a déclaré récemment que ''si la Monuc et la RDC ne sont pas en mesure de neutraliser les Interahamwe et les FDLR, lui-même enverrait ses propres soldats pour faire le travail à la place des FARDC et des Casques bleus''. Le journal estime que ''cette menace n'est pas de la plaisanterie quand on tient compte du fait que ni la Monuc ni les FARDC n'ont la capacité nécessaire pour anéantir les Interahamwe'''. C'est pour cette raison, indique le quotidien dans un autre article, que ''les Congolais de l'Est exigent le rapatriement forcé des rebelles rwandais''.