Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

La situation militaire est de plus en plus inquiétante et incertaine à Kanyabayonga (Est de la République Démocratique du Congo), indiquent quelques journaux parus ce vendredi 17 décembre à Kinshasa, qui analysent avec force détails les derniers développements sur le terrain.
« Les troupes gouvernementales auraient été repoussées au nord de la cité », titre en première page La Référence Plus, qui ouvre son fait du jour sur la guerre de Kanyabayonga. Citant des sources indépendantes et des agences de presse étrangères, le journal annonce que « les soldats mutins qui contrôlent la ville de Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu, ont affirmé jeudi avoir repoussé les troupes gouvernementales à 25 km au nord de la ville au cours des deux derniers jours. » Ces derniers jours, rappelle le journal, les combats se déroulaient à 17 km au nord de Kanyabayonga. Les mutins affirment donc avoir avancé d'environ 8 km. « Il importe de dire que cette déconfiture des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) à Kanyabayonga est la résultante du manque d'intégration des forces jadis belligérantes », commente le quotidien.

Un son de cloche différent dans L'AVENIR et L'Observateur, qui reprennent la déclaration de l'Etat-Major Général, situant les FARDC « à 7 km au Nord de Kanyabayonga et non à 25 km comme l'ont affirmé à la presse (étrangère) les assaillants ». Selon le Porte-parole de l'Etat-Major Général, le colonel Richard Kasongo, qui signe la déclaration datée du 16 décembre, « nos forces armées dont on connaît la force de frappe et la sagacité viennent de récupérer ce soir (Ndlr, jeudi) l'aéroport de Mubi à Walikale, véritable plaque tournante de l'exploitation et de l'exportation du coltan congolais par les Rwandais qui sont actuellement en débandade dans les forêts de Walikale après avoir abandonné sur le terrain trente cinq cadavres des leurs. »
Pour L'AVENIR, les informations délivrées par les médias étrangers constituent « une propagande nocive ». Le journal accuse particulièrement Radio France Internationale (RFI) « d'indiquer toutes les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Une façon de servir l'armée ennemie » (rwandaise). D'après ce journal : « Kigali multiplie la guerre médiatique sur fond de mensonges' Le Rwanda ouvre plusieurs fronts. Il y a déjà le front de Kanyabayonga qui est loin de se stabiliser. Usant de diversion, Kigali entend ouvrir une brèche au Sud-Kivu».

Le Potentiel est encore plus explicite. Avec cette manchette « L'agenda caché des combats de l'Est. Kinshasa, la cible », il souligne que « les affrontements à l'Est pourraient se révéler une simple diversion, alors que le pouvoir de Kinshasa en serait l'objectif. » Pour le journal : « Tenter de faire un coup contre les institutions de Kinshasa, dans les circonstances actuelles, équivaudrait à mettre à feu et à sang toute l'Afrique des Grands Lacs ». Conclusion du quotidien : «'il sera trop tard si l'on n'arrête pas immédiatement les pyromanes. Autrement, l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine porteront une grande part de responsabilité pour avoir laissé faire. »

L'on n'en sera peut-être pas là, si l'on en croit la préoccupation d'Alpha Omar Konaré, cité dans le même quotidien. « Le président de la Commission de l'Union Africaine (UA) rappelle que la situation à l'Est de la RDC et les relations entre ce pays et le Rwanda seront discutées lors de la réunion du Conseil de paix et de Sécurité prévue le 10 janvier 2005, au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. En attendant, le président de la Commission demande instamment aux éléments dissidents d'obéir à la discipline de l'Armée à laquelle ils appartiennent. Il invite toutes les parties à faire montre de retenue et à s'abstenir de toute action susceptible de remettre en cause le processus de paix et la transition en cours en RDC », indique un communiqué rendu public à Addis Abeba, le 15 décembre 2004.

C'est, par ailleurs, le sens qu'il faut donner aux négociations entamées par Kinshasa. « Une délégation mixte gouvernement- armée séjourne depuis jeudi à Goma. Cette mission de conciliation et d'investigation est envoyée dans l'Est pour mieux comprendre les motifs des combats qui se déroulent à Kanyabayonga et pour chercher à apaiser les tensions dans cette région », selon le ministre de la Défense, Jean-Pierre Ondekane, cité par Le Potentiel.