Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Les journaux parus à Kinshasa ce mercredi 28 avril 2004 consacrent leurs commentaires aux violents incidents ayant opposé hier les étudiants de l'Institut Pédagogique National (IPN) aux forces de l'ordre. Ils reviennent également sur les difficultés rencontrées dans la mise en place de la territoriale et évoquent diverses réactions enregistrées suite à la présence signalée des troupes rwandaises en RDC.
Des policiers sèment la terreur à l'IPN, rapporte LE POTENTIEL qui fustige ''des actes inadmissibles'' commis par des hommes en uniforme sur le campus de l'Institut Pédagogique national à Kinshasa. Citant des témoignages recueillis sur place, le journal indique qu'une centaine de policiers ont débarqué hier sur le site de l'IPN dans le but de disperser les étudiants en colère contre leur directeur qui avait pris la décision d'exclure définitivement onze étudiants pour avoir résisté à l'ordre de déguerpissement de certains homes du Campus. A en croire un communiqué de presse de La Voix des Sans Voix (ONG locale), repris par LE POTENTIEL, ''les policiers dépêchés sur place pour réprimer les manifestants ont poursuivi les étudiants jusque dans les homes tout en tirant des coups de feu''. Selon cette ONG, ''les policiers ont dénudé trois étudiantes avant de les violer et d'emporter plusieurs biens et effets personnels de ces dernières''.

LE PHARE confirme, pour sa part, que ''la police a violé des étudiantes à l'IPN'', et que ''le ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire, Emile Ngoy Kasongo, en a personnellement fait le constat''. Le quotidien indique en effet que deux des étudiantes violées ont été entendues par le ministre Ngoy Kasongo, arrivé sur le campus. Il aurait en outre constaté que les incidents ont fait 9 blessés dont 8 graves, ajoute le journal.

Par contre, le quotidien FORUM DES AS donne un autre son de cloche à propos des incidents de l'IPN, en indiquant que le ministre Emile Ngoy a rejeté la version selon laquelle les policiers ont investi les homes des files et violé certaines d'entre elles. ''Le ministre de l'enseignement supérieur et universitaire qui s'est rendu personnellement sur le lieu relativise la situation que d'aucuns estiment grave'', note le journal qui ajoute que le ministre a du dépêcher un véhicule à l'IPN pour acheminer les neuf étudiants blessés à l'hôpital.

''Le Sud-Kivu se trouve à la base de l'impasse qui empêche la mise en place harmonieuse de la Territoriale'', révèle LE PHARE qui, citant des sources proches du MLC, précise que ''la machine de la mise en place dans ce secteur si sensible a connu des dérapages au niveau de la nomination du gouverneur de la province du Sud-Kivu''. Selon le quotidien, le RDC aurait rejeté la nomination à la tête de cette province d'un gouverneur parmi les trois personnalités présentées par la Société civile, au motif que ces personnes ''trimballent la réputation d'éléments extrémistes ayant comme spécialité de propager la haine à l'égard des compatriotes rwandophones''. On n'en est encore là !, écrit le journal qui note par ailleurs que le ''chassé-croisé diplomatique qui a démarré le week-end dernier avec le CIAT et qui s'est poursuivi en début de la semaine en cours avec l'Union Européenne'' vise à débloquer cette situation.

LA REFERENCE PLUS est du même avis. Selon ce journal, le CIAT décide jeudi, ''les Congolais ayant tous fait la honte et manifesté leurs intensions de bloquer le processus électoral''. A en croire le quotidien, ''les disputes autour de la territoriale énervent les partenaires de Kinshasa qui envisagent d'imposer leur schéma, comme en Afrique du sud''. Le journal dit avoir obtenu des informations fiables selon lesquelles, ''si le blocage persiste, l'ONU pourrait convoquer une session extraordinaire sur la RDC en vue de décider de la mise sous tutelle de l'ex-Zaïre''.

Réagissant au sujet de l'occupation de la RDC par le Rwanda, le PPRD (Parti du Peuple pour la reconstruction et le développement), proche du chef de l'Etat, invite l'ONU à exercer des pressions sur Kigali. C'est ce que rapporte LA REFERENCE PLUS, faisant le compte-rendu d'une conférence de presse animée par le Secrétaire général du PPRD, Chikez Diemu. Ce dernier dit ne pas comprendre '' le silence observé par l'ONU'', alors que la Monuc a reconnu l'occupation d'une partie du territoire congolais par le Rwanda. Selon le journal, le PPRD estime que l'ONU devrait exercer des pressions sur Kigali, ''au regard des prérogatives internationales qui sont les siennes'', en vue de décourager ''les aventures machiavéliques avérées du gouvernement rwandais''.

Les incursions rwandaises en territoire congolais ont également suscité la réaction de la Société civile du Nord-Kivu contre le gouvernement et la Monuc, à en croire LA TEMPETE DES TROPIQUES. '' Le gouvernement serait complice de la situation '' pour s'être ''contenté de faire une accusation au niveau de la Communauté internationale sans envoyer des militaires sur le terrain''. La Monuc est indexée ''à cause de son laxisme, car avertie par la population des incursions de troupes rwandaises en RDC, précisément au Nord-Kivu, la Monuc se rend coupable de réactions tardives', rapporte le journal.