Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Les journaux parus à Kinshasa ce jeudi 22 avril 2004 expriment, dans leur majorité, leur indignation suite aux expulsions massives des Congolais de l'Angola, qui seraient accompagnées de graves violations des droits de l'Homme.
Au cours de la conférence de presse animée mercredi par la Monuc, Gilbert Giteiman, le chargé des opérations de OCHA, l'agence des affaires humanitaires de l'ONU, a fait le point sur la situation des Congolais expulsés d'Angola, rapporte LE PHARE. Citant le fonctionnaire onusien, le journal indique que ces dix derniers jours, 65.000 Congolais ont été ramenés au pays dans le cadre d'une troisième vague d'expulsions d'Angola de trafiquants étrangers de diamant. Avec la première vague qui a eu lieu au mois de décembre 2003 et la deuxième vague en janvier 2004, l'ONU estime que le nombre des expulsés congolais peut atteindre 100.000 personnes, indique le quotidien, soulignant que les conditions dans lesquelles ces expulsions se déroulent sont inquiétantes. Dans un encadré, le journal cite le chargé des opérations de OCHA qui déclare que ''des femmes ont été obligées par les forces de l'ordre angolaises de jeter leurs enfants dans la rivière pour avoir la vie sauve''.

L'AVENIR donne plus de détails sur les traitements inhumains infligés aux expulsés : '' Les Congolais sont fouillés pour voir s'ils ne cachent pas quelques carats de diamant dans leurs bagages. Les enfants subissent des purges pour évacuer des pierres précieuses qu'ils auraient avalées. Pire, des femmes sont violées et maltraitées''. Le quotidien indique qu'il s'agit là d'une flagrante violation des droits de l'Homme qui choque les agences humanitaires des Nations Unies.

Le quotidien FORUM DES AS rapporte en effet que le Haut Commissaire adjoint du HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), Mme Wendy Chamberlin, s'est dit ''scandalisée et affectée par la misère des réfugiés congolais en provenance d'Angola''. Arrivée à Kinshasa dimanche dernier, elle a séjourné à Goma et a également visité la localité de Kahemba, au Bandundu, où se trouvent les Congolais expulsés d'Angola. '' Ma délégation s'était rendue à Kahemba, à la frontière avec l'Angola'On y a trouvé plusieurs Congolais qui rentraient de l'Angola. 99% de ces réfugiés congolais sont des jeunes, et non accompagnés de leurs familles. Ils sont bloqués à Kahemba et ils ont besoin des moyens de transport pour rentrer chez eux'', a déclaré Mme Chamberlin qui a soutenu que la famille du HCR était entrain de se mobiliser pour venir à la rescousse de ces réfugiés.

LA REFERENCE PLUS rapporte, pour sa part, l'indignation du sous-secrétaire de l'ONU pour les affaires humanitaires et l'aide d'urgence, Jan Egeland qui avait indiqué en début de semaine que ''ces expulsions en masse et hâtives des Congolais d'Angola préparaient le terrain à une crise humanitaire''. M. Egeland s'est dit aussi préoccupé par la nature même de ces expulsions, rappelant que le ''rapatriement d'immigrants doit se faire sans mettre en cause leur sécurité physique et leur dignité'', note le journal.

Choqués par l'expulsion musclée des Congolais, le Chef de l'Etat et le gouvernement congolais ont dépêché les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères à Luanda en vue de trouver les voies et moyens pour mettre un terme au calvaire qu'endurent les victimes congolaises. C'est ce que rapporte FORUM DES AS, notant que cette visite de Théophile Mbemba et Antoine Ghonda a débouché sur une trêve que les autorités angolaises se sont engagées à observer dans le refoulement brutal des Congolais vivant dans des zones diamantifères.

En Angola, les ministres congolais ont expliqué aux autorités angolaises que la RDC ne pouvait gérer autant d'arrivées en aussi peu de temps, rapporte LA REFERENCE PLUS citant le ministre de l'Intérieur, Théophile Mbemba, qui a déclaré en substance que le Congo n'avait pas les conditions logistiques nécessaires pour accueillir ces personnes rapatriées d'Angola. Cette position est vivement critiquée par LE PALMARES qui estime que le Gouvernement congolais a été humilié à Luanda, en suppliant l'Angola d'observer une trêve dans les expulsions. Le quotidien se demande comment un gouvernement responsable peut-il démissionner devant sa charge première qui est d'assurer la sécurité des personnes et des biens. ''Là où on attendait un signal fort face au calvaire des nôtres, le ministre Mbemba est allé ramper'', écrit le quotidien, ajoutant que la RDC est devenue un pays de ''reptiles humains'', car habituée à ''ramper devant Kagame, ramper devant Sassou, ramper devant Dos Santos, ramper devant l'ombre'''.

Suite à des accusations publiques relatives à des incursions armées des FDLR en territoire rwandais à partir de la RDC, la MONUC a diligenté une opération de vérification sur le territoire de la RDC, rapporte LA TEMPETE DES TROPIQUES, citant un communiqué de la mission onusienne. ''La MONUC a immédiatement donné instructions aux éléments de sa Brigade des Kivu pour qu'ils redoublent de vigilance et multiplient les patrouilles'', indique le quotidien, ajoutant que pour la mission onusienne, si ces incursions se vérifiaient, elles constitueraient une menace sérieuse pour le processus de transition en cours en RDC. En même temps, note LE PHARE sur le même sujet, ''la Monuc a fait appel aux gouvernements des deux pays pour qu'ils assument pleinement leurs responsabilités respectives en ce qui concerne le contrôle de leur territoire et de leurs frontières''. Le quotidien salue cette réaction de la Monuc qui, dit-il, confirme le rôle d'arbitre et de police qui lui a été dévolu par la communauté internationale.