Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Après la publication de la feuille de route du gouvernement, l'heure est aux multiples commentaires des journaux kinois qui en analysent les contours. Les quotidiens de ce jour font également état de nouveaux rebondissements dans les relations tendues entre Brazzaville et Kinshasa.
Feuille de route décisive. C'est ainsi que LE POTENTIEL titre son éditorial de ce jour, faisant allusion aux nouvelles échéances de la Transition fixées par le Chef de l'Etat, et dont ''le couronnement est l'organisation des scrutins électoraux empreints de liberté, de transparence et de démocratie''. Le journal indique que ce n'est pas la première fois que de telles mesures sont prises. Il rappelle que les signataires de l'Accord global et inclusif avaient fixé des échéances précises à la transition en cours, mais l'opinion nationale qui avait cru à ce calendrier devait déchanter ''face au rythme imprimé à la transition par ceux qui en ont la charge''. Le quotidien espère toutefois que ce nouveau calendrier sera respecté par toutes les parties concernées par la gestion ou non de la transition, car ''la crédibilité nationale et internationale du pays est en jeu''. Il est temps, indique le journal, que l'image du Congo incapable de respecter ses engagements ou la parole donnée s'estompe définitivement.

Avec la publication de la feuille de route, Joseph Kabila se place désormais sous haute surveillance, estime LA TEMPETE DES TROPIQUES. Selon le quotidien, la publication de ce document fait passer Joseph Kabila dans l'opinion comme un personnage déterminé à en finir avec la transition à l'issue de laquelle la RDC doit être dotée des dirigeants issus des urnes. Mais, souligne le journal, ''autant cet important document place le chef d'Etat en confiance, autant tous les regards sont désormais braqués sur lui pour voir comment les choses vont évoluer''. Et les différents actes pris par le chef de l'Etat seront jugés au regard du calendrier arrêté, indique le journal.

Pour sa part, LE PALMARES voit en cette feuille de route une gaffe du clan Kabila. Le journal estime qu'en ''s 'arrogeant la paternité d'un document qui devait être endossé par tous, le Chef de l'Etat en portera seul la responsabilité en cas d'échec''. Le journal souligne que pour un programme d'action qui s'étale dans le temps et pour lequel il faut compter sur des aléas et des impondérables de tout ordre, '' il aurait fallu faire porter le chapeau au plus grand nombre, notamment à l'Espace présidentiel ou au gouvernement''. Tout en dénonçant la manière ''précipitée et unilatérale de dévoiler les dispositions contenues dans ledit document'', le quotidien épingle un ''mélange de pinceaux de toutes les couleurs qui rend le document confus''. D'abord, le journal affirme ne pas comprendre en quoi des rubriques telles que la construction du mausolée du Président Kasa-Vubu, la réfection de quelques bâtiments publics, concourent à atteindre l'objectif de la transition. Le quotidien épilogue ensuite sur le changement de date des élections, et rappelle que la Constitution de la transition avait fixé la tenue des élections au mois de juin 2005. ''Dans la feuille de route, la présidentielle est renvoyée au mois de septembre 2005'', constate le journal, faisant remarquer que cela viole les dispositions constitutionnelles. Il note également qu 'il n'y a aucune provision sur le financement de ce chronogramme.

Pour L'AVENIR, la publication de la feuille de route n'est pas une fin en soi. ''Tout ce qui est fait, notamment la mise en place des institutions, doit concourir à une finalité, les élections' tandis que les autres actes posés pendant la transition constituent les moyens'', écrit le quotidien, rappelant que les élections auront lieu de juillet à septembre 2005, selon les dispositions de la feuille de route. '' Mais le fait d'annoncer ces échéances ne suffit pas pour qu'elles se tiennent. Encore faut-il que les animateurs de la transition à quelque niveau qu'ils soient appuient sans réserve la démarche du chef de l'Etat'', indique le quotidien, plaçant dans ce contexte les consultations menées actuellement par le chef de l'Etat .

Entre Brazzaville et Kinshasa, le fossé s'élargit, à en croire LE POTENTIEL. Et pour cause : ''des militaires de la ex- DSP( Division spéciale présidentielle) arrêtés à Brazzaville, accusent le gouvernement du Président Denis Sassou Nguesso de les avoir fait avouer qu'ils avaient été manipulés par le pouvoir de Kabila, afin d'accuser Brazzaville de tentative de déstabilisation'', rapporte le journal, citant une dépêche de la BBC. Sur ce même sujet, LA REFERENCE PLUS parle d'accablantes révélations des ex-DSP contre Brazzaville et en conclut que 'les barbouzes du Congo Brazzaville sont pris les mains dans le sac dans le sulfureux dossier des attaques survenues à Kinshasa dans la nuit du 27 au 28 mars dernier''.

Suite à des bruits de bottes à l'Est, la Monuc va dépêcher une mission de vérification sur place, rapporte LE PHARE qui cite le porte-parole de la Monuc. Le journal indique que cette mission intervient après des rumeurs persistantes faisant état de l'existence d'une lettre des autorités rwandaises adressée à la mission de l'ONU en RDC, dans laquelle le Président rwandais Paul Kagame et son chef d'état-major, James Kabarebe, menaceraient la RDC d'une nouvelle invasion de l'armée rwandaise. Interrogé, le porte-parole de la Monuc déclare n'avoir vu aucune lettre de ce type, indique le journal.