Revue de Presse

20 fév 2009

Revue de Presse

Les évènements survenus à Kinshasa le 28 mars dernier continuent à susciter des commentaires des journaux kinois qui rapportent, ce 30 mars, diverses réactions venant de la Communauté internationale et de certains acteurs politiques du pays.
Le mystère reste entier ! titre LE PHARE, notant que la journée de lundi n'a pas permis d'apporter de nouveaux éléments à la série d'évènements qui défraient la chronique politico - médiatique depuis dimanche. ''On ignore toujours qui est à l'origine de ces graves incidents, au point où, à la thèse d'un coup d'Etat timidement avancée par certains, d 'autre rétorquent désormais par celle d'un scénario de mauvais goût'', indique le journal qui émet des doutes sur l'hypothèse d'un putsch auquel ''personne à Kinshasa ne croit''. Selon le quotidien, ''le nombre supposé d'assaillants (une vingtaine), n'est pas celui qui peut permettre de contrôler les centres névralgiques de la ville et de prendre possession des lieux où s'exerce le pouvoir''. La thèse du putsch est également battue en brèche par ''l'état physique des personnes présentées comme des assaillants, qui n'ont rien à voir avec des commandos effrayants de type Ranger ou autre'', ajoute le journal.

LE POTENTIEL avance, ''avec toutes les réserves d'usage'', quatre hypothèses sur les évènements de dimanche. La première version est celle d'une ''tentative perpétrée par des éléments non identifiés en vue de s'emparer des objectifs militaires stratégiques''. Cette hypothèse a été confirmée par le ministre de la Presse et Information, Vital Kamhere et son collègue de l'Intérieur, Théophile Mbemba, note le quotidien. ''La deuxième version évoque une mutinerie qui serait due au non-paiement régulier de la solde des militaires'',... la troisième thèse vient de la réaction du chef de l'Etat, Joseph Kabila, et du chef d'Etat-major de la force terrestre, Sylvain Mbuki, qui ont parlé respectivement de ''terroristes'' et de ''bandits''. La quatrième version porte sur un ''montage grossier dans quelque obscure officine'', orchestré par ''certains individus qui ont peur des élections''.


Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) ne croit pas à une tentative de putsch, estimant que '' 37 individus munis d'armes légères et de grenades ne peuvent s'attaquer à une ville comme Kinshasa comprenant des bataillons voire des brigades ou encore des divisions de militaires disposant d'un arsenal d'armement'', rapporte LA TEMPETE DES TROPIQUES. Dès lors, le RDC, par la voix de Moise Nyarugabo, compare l'opération Pentecôte (nom de code du présumé coup de force), au Théâtre de chez nous (sketchs présentés par des groupes théâtraux locaux). Dans le même ton, LE PHARE indique que ''le Vice-président Azarias Ruberwa a qualifié toute l'affaire de comédie, sans que l'on sache à qui l'accusation s'adressait''. L'ex-mouvement rebelle exige ''une enquête indépendante, objective et impartiale'', note LE PHARE. IL demande également au Comité international d'accompagnement à la Transition (CIAT) de rendre effectives des mesures additionnelles de sécurité pour tout dirigeant politique pendant la transition''.

L'OBSERVATEUR publie un communiqué du CIAT qui condamne la tentative de perturber la transition. ''Le Ciat souhaite voir l'enquête ouverte définir l'origine et l'identité des responsables des graves évènements de dimanche'', rapporte le quotidien qui fait également état de l'indignation du gouvernement sud-africain, notant que '' le gouvernement sud-africain, aussi bien que les Etats membres de l'Union africaine n'approuveront jamais une tentative conduisant à un transfert illégal du pouvoir contre le gouvernement légitime de transition en RDC''.

LA REFERENCE PLUS publie plusieurs réactions, dont celle de L'UDPS qui estime que ''les troubles du 28 mars ne sont pas des faits isolés car ils découlent d'une série d'actes posés à l'encontre de la réconciliation nationale, notamment la conflictualité au sommet de l'Etat, le retard pris dans l'élaboration des lois devant conduire aux élections, l'élaboration d'un budget anti-social, la formation d'une armée et d'une police nationale intégrée, des services de sécurité républicains et du DDR. L'autre réaction rapportée par le quotidien vient des cinq institutions d'appui à la démocratie qui ''condamnent énergiquement les actes inciviques qui ont failli déstabiliser les institutions de la République'', et demandent au Gouvernement de ''mettre tout en œuvre pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire national''.