Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La succession des crises au sommet de l'Etat, avec en toile de fond les récents événements de Bukavu, la question de la réunification du pays et le rôle de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) font les principaux titres de la presse kinoise commentés ce vendredi 27 février 2004.
Le quotidien Le Potentiel ouvre sur ce qu'il appelle « la guerre des communiqués » enclenchée par les composantes des institutions de la transition à propos des événements intervenus récemment à Bukavu, dans l'Est du pays. Le journal estime que « La crise est totale. » Il relève que depuis quelques jours, les communiqués se multiplient entre des hommes politiques versant dans « des injures faciles et des outrances verbales ».
Tout a commencé, rappelle ce quotidien, avec le point de presse du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) tenu mardi, par lequel ce parti exigeait la libération pure et simple du major Kasongo et son retour à Bukavu. « Malgré la violence extrême des propos du parti de Ruberwa, qui avait pris soin de ne faire intervenir qu'un secrétaire général -c'est-à-dire une personne qui ne fait partie d'aucune institution, et qui peut, ce faisant, avoir une certaine liberté de parole- a obtenu gain de cause... Les ministres et vice-ministres PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et le développement) et, à leur suite, les Maï Maï, menacent à leur tour, comme si c'était dans un jeu de qui perd qui gagne, de se retirer des institutions de la transition. »

Le journal publie un communiqué des Maï Maï rendu public mercredi à Kinshasa, dans lequel : « Les députés, sénateurs, ministres et membres des institutions d'appui à la démocratie issus de l'Entité des Patriotes résistants Maï Maï conditionnent leur retrait à des explications fondées à leurs préoccupations exprimées en quatre points. Primo. Ils veulent savoir pourquoi le RCD-Goma continue à détenir des armes, à s'approvisionner et à interférer dans la gestion de l'Armée congolaise dont le commandement est déjà unifié.
Secundo. Le RCD doit clairement s'identifier soit comme un parti politique démocratique soit comme un mouvement toujours rebelle pro-rwandais pour l'assujettissement de la population de l'Est de la RDC.
Tertio. Ils demandent à la MONUC de leur expliquer sa passivité à l'Est du pays où elle n'a jamais trouvé une seule cache d'arme, tant à Bukavu qu'en Ituri. Quarto. Ils réclament que le colonel Mutebutsi, commandant adjoint de la 10ème région militaire et ses complices soient déférés devant une commission d'enquête spéciale à constituer au niveau du Parquet général près la Haute Cour militaire à Kinshasa. »

A propos de l'affaire major Kasongo, « le RCD demande l'interpellation de celui qui avait envoyé (de Kinshasa) le jet spécial à Bukavu » pour ramener l'ancien responsable des services des renseignements du Rassemblement congolais pour la démocratie qui a été au centre des troubles du chef-lieu de la province du Sud-Kivu, indique Le Phare qui rappelle :
« Vital Kamerhe (ministre de l'Information du gouvernement) a menacé de quitter le gouvernement si le RCD n'envisage nullement la possibilité de retirer les injures à l'endroit du Président de la République. Réponse du berger à la bergère, Moïse Nyarugabo (député du RCD), a indiqué que le ministre de l'Information a péché deux fois. D'abord pour avoir réuni les journalistes dans son bureau officiel pour faire une déclaration politique de son parti, ensuite pour avoir pris un faux prétexte visant à rendre le tablier au cas où le RCD ne retirerait pas ses propos ''outrageants'' au chef de l'Etat. »

L'Avenir constate, quant à lui, « La réunification en panne au Nord et à l'Est du pays. » Selon ce journal : « Une coïncidence a fait que l'effervescence qui a gagné la ville de Bukavu ait lieu au moment où la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) se plaint des entraves au mouvement de ses hommes à Gbadolite dans la province de l'Equateur. Cela voudrait tout simplement dire qu'il y a blocage à la fois à l'Est et au Nord du pays. Pourtant le pays vit au rythme de la transition et de la réunification. C'est que la fameuse réunification (militaire et économico-fiscale) est encore un vain mot au stade actuel. »
Poursuivant ses analyses, le journal met en cause la Mission de l'ONU : « La MONUC se plaint au lieu d'appliquer le chapitre VII de son mandat... La communauté internationale est interpellée. Cette interpellation concerne particulièrement le Conseil de sécurité des Nations Unies pour la simple raison qu'une mission de l'organisation est en poste au Congo Kinshasa... La MONUC jouit du chapitre VII qui en fait plus qu'une simple mission d'observation. A ce titre, elle ne saurait se plaindre comme il en est le cas actuellement. »